Un nouveau programme lancé lundi par Sveriges Television (SVT) mettant en vedette trois jeunes musulmanes de Suède a suscité un vif débat sur les normes culturelles et l’intégration.
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Halal TV a soulevé la polémique même avant le premier épisode diffusé lundi, lorsque l’auteur et commentateur Dilsa Demirbag-Sten, un immigrant kurde de Turquie qui est arrivé en Suède à l’âge de six ans, a fait observer que l’une des hôtes de l’émission avait précédemment déclaré qu’elle pensait que la lapidation à mort était une sanction appropriée pour la femme adultère.
Bien que Cherin Awad, maintenant âgée de 23 ans, a depuis pris ses distances de ces propos qu’elle a tenus il y a cinq ans, cela n’a pas empêché Demirbag Sten de poser des questions sur la décision de SVT de choisir Awad pour animer une émission sur les femmes musulmanes en Suède.
Le trio a suscité des remous dès le premier épisode de l’émission Halal TV, qui a analysé les différences de classe par le biais de segments filmés dans deux banlieues de Stockholm, Danderyd, l’une des plus cossues de Suède, et Botkyra, l’une des plus pauvres.
Dans l’un des segments, Awad et El Khabiry refusent de serrer la main de Carl Hamilton, chroniqueur au Aftonbladet, choisissant plutôt de saluer leur invité en mettant leurs mains sur leur poitrine, laissant la main tendue de Hamilton suspendue dans l’air et suscitant un dialogue acéré.
«Je suis désolé, mais vous devriez me serrer la main», a déclaré Hamilton, selon une transcription publiée dans le journal Expressen.
«La décision m’appartient», répondit El Khabiry.
«Non, je ne le crois pas!» a répliqué Hamilton.
Il y a eu une escalade dans la guerre des mots lorsque Azzam Kassem a demandé à Hamilton ce qu’il pensait qu’un Suédois converti à l’islam devrait faire.
«Il devrait serrer la main lorsqu’il est en Suède. S’il ne peut pas supporter ça, il peut aller vivre dans une grotte en ermite», a dit Hamilton.
«Ça concerne la manière de vivre des Suédois. C’est la manière dont nous socialisons: nous serrons la main. Ce n’est pas nous qui sommes le problème. Le problème, c’est que vous venez ici et ne voulez pas serrer la main, alors c’est vous le problème».
«Nous ne sommes pas venues ici. Je suis née ici», a rappelé El Khabiry à Hamilton.
Écrivant au sujet de l’incident dans une chronique de Aftonbladet, Hamilton a posé la question: «Est-ce raciste de vouloir serrer la main d’une musulmane?»