Extraits
Un libéral parle franchement de « Droits et Démocratie»
Par Ezra Levant,
Publié dans le blogue de Ezra Levant le 24 janvier, 2010.
Traduction et adaptaion Point de Bascule
Note d’introduction:
Dans ce texte, Ezra Levant constate que Droits et Démocratie a commis une grave erreur en accordant de l’argent à des organismes ayant des liens avec des groupes terroristes. Et ce n’est pas la seule. Mais le plus important est de comprendre pourquoi cette erreur a été commise. Ce qui ressort, c’est une accumulation de problèmes et de confusions :
1) confusion sur le mandat de Droits et Démocratie,
2) confusion sur le partage des responsabilité (les employés croyaient pouvoir agir sans avoir de compte à rendre au conseil d’administration ),
3) existence de fonds non-soumis à l’examen du conseil d’administration etc.
Il fallait faire le ménage et Levant donne pleinement raison aux administrateurs nommés par le gouvernement Harper d’avoir agi comme ils l’ont fait.
Lire aussi:
Droits et Démocratie ont fait le ménage
La semaine dernière, j’ai écrit au sujet d’un scandale à DROITS ET DEMOCRATIE, créé dans les années 80 par Brian Mulroney pour aider financièrement de jeunes groupes favorables à la démocratie à travers le monde.
Les contribuables canadiens donnent 11 millions de dollars chaque année à Droits et Démocratie, organisme supervisé par un conseil d’administrateurs nommés par le gouvernement. Or des administrateurs, récemment nommés par le gouvernement Harper, ont découvert que des employés ont accordé plusieurs milliers de dollars à des extrémistes, notamment un don de 10 mille dollars à Al Haq, groupe dirigé par un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation terroriste.
Un rapport d’Amnestie Internationale décrit les activités de ce groupe terroriste.
http://www.amnesty.org/en/library/asset/MDE02/003/2002/en/ad408511-d821-11dd-9df8-936c90684588/mde020032002en.html
«Le PFLP a revendiqué plusieurs autres attentats, dont… un attentat suicide dans une pizzeria en Israël qui a causé la mort de trois civils le 16 février 2002.»
Certains médias ont parlé de ce scandale, mais l’ont ramené à un débat entre différentes factions au sein du conseil d’administration ou entre le personnel et les administrateurs. Bien sûr, il a de l’animosité entre les parties, mais c’est certainement moins important que les raisons véritables de leur lutte qu’on peut ramener à deux questions: «quelles devraient être les priorités de dépense des fonds alloués par le gouvernement» et «est-ce que les dépenses sont bien justifiées et surveillées».
On peut reformuler la première question ainsi: est-ce qu’un membre d’une organisation terroriste est vraiment intéressé aux droits ou à la démocratie? On peut en douter.
Et la deuxième question est tout aussi importante d’autant plus que des employés et des administrateurs ont utilisé les fonds publics à des fins personnelles. Par exemple, l’ancien patron de l’organisation, Jean-Louis Roy a passé 46 nuits à Paris aux frais des contribuables!
C’était la culture bureaucratique qui régnait à Droits et Démocratie avant que le gouvernement Harper nomme de nouveaux administrateurs. L’argent qui était destiné à soutenir des luttes pour la démocratie dans le monde est devenu une sorte de caisse noire pour des politiciens corrompus et une source de financement pour leurs amis gauchistes – et même pour des terroristes.
Pas étonnant que Droits et Démocratie n’a pas aimé la tendance à tout vérifier des nouveaux administrateurs. Le nouveau directeur du conseil d’administrateur est Aurel Braun, un professeur de l’université de Toronto très respecté. S’il n’était pas professeur, ce serait un comptable scrupuleux. L’affrontement avec les anciens administrateurs et le personnel à cause de son opposition à ce qui était considéré comme «normal» était donc prévisible.
Ed Broadbent, premier directeur de Droits et Démocratie, un choix très bizarre de Brian Mulroney, a critiqué les nouveaux administrateurs. De même que le parti libéral et Haroon Siddiqui du Toronto Star, adversaire connu d’Israël. Mais on est tombé vraiment dans le grotesque en reprochant aux nouveaux administrateurs d’avoir provoqué la mort du président du conseil Remy Beauregard, lui-même nommé par Harper, et qui a été terrassé par une crise cardiaque après avoir quitté une réunion du conseil.
Mais que penser de la moralité de certains employés, qui ont retiré du site web le message de condoléances du nouveau président du conseil pour le remplacer par un message de condoléances de Shawan Jabarin, le terroriste du PFLP qui a reçu une subvention!
Y a-t-il quelqu’un qui peut faire la lumière sur la vraie raison du conflit? Oui, David Matas, deux fois candidat libéral, un défenseur des droits de l’homme très honorable et qui a été membre du conseil d’administration sous Jean Chrétien de 1997 à 2003. Il a été renommé par le premier ministre Harper il y a deux mois.
Dans un essai de 5000 mots, qu’il m’a envoyé, Matas parle de “différences idéologiques” qui se sont transformées en accusations de harcèlement.
Matas écrit:
«Impossible de comprendre ce qui s’est passé sans rappeler les subventions accordées en février 2009 à trois organisations « afin qu’elles puissent continuer à relever les violations aux droits de l’homme dans la bande de Gaza». Les trois organisations sont Al Haq, Al Mezan et B’Tselem. Chacune a reçu dix mille dollars. L’argent provenait de fonds non soumis à l’approbation du conseil d’administration: le fonds d’action urgente et le fonds des occasions importantes.
Trente mille dollars c’est peu au regard d’un budget de plusieurs millions de dollars. Cependant, cela a suffi pour mettre l’organisme sens dessus dessous. Les subventions étaient clairement inappropriées. Cependant, le problème n’est pas tant les subventions que la manière dont elles ont été accordées.
Au cours d’une séance d’information, le personnel m’a dit que Droits et Démocratie ne reçoit ni ne donne suite à des demandes de subvention. Toutes les subventions sont accordées par Droits et Démocratie en accord avec ses propres objectifs.
Les employés se sont montrés plus réticents lorsqu’ils ont été interrogés sur les subventions accordées à Al Haq, Al Mezan et B’Tselem. Il a fallu insister fortement avant que la direction ne fournisse des informations et des documents. Les trois administrateurs accusés de harcèlement, sont ceux qui ont cherché à obtenir ces informations et documents. Ce qu’on qualifie de «harcèlement» n’est en fait que pression légitime face à des tentatives de dissimulation et d’obstruction répétées.
Il va sans dire que le Moyen-Orient est un champ de mines où les ignorants peuvent facilement être manipulés. Or il se trouve que les trois administrateurs qui ont enquêté connaissaient assez bien le Moyen-Orient. Ils ont tout de suite reconnu que ces trois subventions en question n’auraient jamais dû être accordées. Il est important de souligner que le personnel n’a pas reconnu que quelque chose clochait. En fait, il a écrit un long texte pour justifier les subventions.
La réticence des employés à remettre certains documents, leur effort pour se défendre et justifier les subventions, l’insistance des enquêteurs pour faire la lumière ont mené à une crise de confiance, car les enquêteurs pouvaient soupçonner qu’il y avait d’autres secrets à mettre à jour.
Par exemple, comment avait été dépensé l’argent envoyé par Droits et Démocratie au bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme? On sait que les Nations Unies ne ratent jamais une occasion de fustiger Israël. Est-ce que l’argent envoyé a été utilisé pour cela? Ou bien a-t-il été utilisé pour financer la conférence d’examen de Durban sur le racisme qui a eu lieu à Genève et que le Canada a décidé de boycotter? La direction a donné des justifications paraissant acceptables, mais les résistances rencontrées durant l’enquête sur les trois subventions douteuses ont convaincu les enquêteurs de ne pas se contenter trop facilement de ce genre d’explications, mais plutôt de poursuivre leurs enquêtes.
Droits et Démocratie a été créé pour subventionner des ONG du Tiers monde qui soutiennent la démocratie. Le gouvernement a voulu prendre une certaine distance pour ne pas donner l’impression d’une ingérence politique en subventionnant directement. L’un des paragraphes importants de la loi régissant Droits et Démocratie stipule que l’organisme doit «exercer ses activités par l’intermédiaire d’organismes, institutions ou agences existants». La loi ne semble donc pas l’autoriser à subventionner directement des activités de promotion des droits de l’homme.
Si l’on considère les intentions du Parlement lorsqu’il a créé Droits et Démocratie et ce que l’organisation est devenue, on voit apparaître deux problèmes. Le premier est qu’on peut se demander si les intentions qui ont justifié la création de l’organisme ont encore un sens aujourd’hui. L’autre est que Droits et Démocraties a évolué dans un sens qui ne cadre pas avec les intentions originelles.
La perception des ONG défendant les droits de la personne a changé, notamment depuis le forum sur l’antiracisme qui a eu lieu à Durban en 2001. Ce forum a été un échec total parce que de nombreuses ONG avaient des objectifs politiques et étaient prêtes à tout pour les promouvoir. Les organisateurs de la conférence ont aussi fait preuve d’une grande naïveté, permettant à des groupes de détourner le forum de ses objectifs en utilisant le vocabulaire des droits de l’homme.
Par ailleurs, le personnel et la direction de Droits et Démocratie ont oublié les intentions originelles du Parlement qui souhaitait que « l’organisme exerce ses activités par l’intermédiaire d’organisations, institutions ou agences existantes.»
Il y a bien des ONG qui ont reçu de l’argent de Droits et Démocratie mais aujourd’hui, toutes les subventions accordées sont des réponses à requêtes. Droits et Démocratie a conçu un programme et trouvé des ONG avec lesquelles des contrats ont été conclus pour faire parvenir les subventions. Aujourd’hui, les ONG qui reçoivent de l’argent de Droits et Démocratie sont celles qui s’engagent par contrat à faire ce que veut Droits et Démocratie. C’est ce qui a rendu les subventions accordées à Al Haq, Al Mezan et B’Tselem particulièrement acceptables aux yeux des administrateurs opposés à l’enquête sur leur octroi.
Ce type d’indépendance n’a guère de sens.
Il est en effet bizarre de prétendre que le gouvernement Canada devrait financer une institution qui embauche un peu tout le monde afin que ces employés puissent faire avancer leurs propres objectifs politiques au nom des droits de l’homme, sans que le gouvernement et les administrateurs qu’il nomme aient un droit de regard sur leurs décisions.
C’est cette question d’indépendance qui explique pourquoi on a porté plainte contre les trois nouveaux administrateurs nommés par le gouvernement Harper, soit Aurel Braun, Jacques Gauthier et Elliot Tepper. Les accuser de harcèlement est peu plausible. Les plaignants critiquent leur leadership ce qui montre bien que les trois hommes n’ont fait qu’accomplir leur devoir.
La plainte les accuse également «de ne rien comprendre à leur rôle d’administrateurs». Mais quel devrait être ce rôle selon le personnel et pourquoi dit-on qu’ils n’ont pas compris leur rôle? Cela semble être le nœud de la dispute. Le personnel croyait que l’organisme devait fonctionner indépendamment du conseil d’administration. Le conseil en a jugé autrement.
C’est pourquoi les subventions accordées à Al Haq, Al Mezan et B’Tselem sont si significatives. Si ces subventions n’avaient été qu’une aberration, on aurait pu les oublier rapidement, mais en fait, elles ont révélé un problème fondamental de partage des responsabilités qui existait depuis des années.
Droits et Démocratie avait un programmeMoyen-Orient que le conseil d’administration a aboli en 1998. L’une des raisons de cette décision était que ce programme causait le genre de problèmes que les trois subventions douteuses ont causés.
Même si en 1998, les reportages accusant Israël de violations des droits de l’homme et les mécanismes de diabolisation et de délégitimation d’Israël n’avaient pas encore atteint l’intensité actuelle, ils faisaient déjà partie de l’armement antisioniste. En 1998, il était évident pour le conseil d’administration que le programme Moyen-Orient avait été corrompu par la propagande antisioniste.
Elle influençait même celui qui était alors président du conseil, Warren Allmand. De son propre chef, Allmand a envoyé deux lettres en avril 2002 à Bill Graham, alors ministre des Affaires étrangères, laissant croire que ces lettres reflétaient la position de Droits et Démocratie. Une lettre disait à quel point il était indigné que le Canada ait voté contre une résolution condamnant Israël à la commission des Droits de l’homme des Nations Unies. L’autre lettre était une violente diatribe, l’habituel blablabla reprochant à Israël de commettre tous les crimes imaginables et de se défendre contre les attaques terroristes du Hezbollah perpétrées depuis le Liban.
Informé de ces deux lettres, j’ai écrit à Bill Graham que j’étais membre du conseil d’administration et que je désapprouvais ce que Warren Allmand avait écrit.
Le problème refit surface durant la présidence de Jean Louis Roy, cette fois, à cause de subventions accordées entre 2003 et 2005 au Palestinian Human Rights Monitoring Group et à l’International Women’s House in the West Bank ainsi qu’en 2007 à la St. Ivves Society legal aid for Palestinians programme. Aucune de ses subventions n’a abrogé la décision prise en 1998 par le conseil d’administration. Toutes étaient des contournements de la décision par des employés qui ont puisé dans des fonds discrétionnaires pour enfourcher leur propre cheval de bataille.
Ces prêts ont attiré l’attention du surveillant des ONG qui a écrit:
La campagne du Centre International des droits de la personne du développement démocratique «pour soutenir les institutions démocratiques dans les régions en voie de développement» a été utilisée pour justifier des objectifs nettement pro-palestiniens et anti-Israël. L’organisation a subventionné un certain nombre de projets gérés par des bénéficiaires très politisés dont le Palestinian Human Rights Monitoring Group et l’International Womens’s House.»
Les subventions accordés à Al Haq, Al Mezan et B’Tselem sont des erreurs plus évidentes: en fait, le plus récent épisode d’un mode de fonctionnement qui s’est établi au fil des ans. Ce mode de fonctionnement n’était pas caractéristique de la présidence de Remy Beauregard.
Même si sa personnalité et ses vues ont renforcé ce mode de fonctionnement, il en a surtout hérité. Il semble avoir été coincé entre des employés cherchant à promouvoir leurs propres objectifs politiques et un conseil d’administration déterminé à y mettre fin.
En outre, le problème a persisté après sa mort. La preuve: le personnel a retiré du site web le message de condoléances du nouveau président du conseil et l’a remplacé par un message du directeur général d’Al Haw, Shawan Jabarin, un individu qualifié par la Cour suprême d’Israël d’activiste majeur au sein du Front populaire de libération de la Palestine, désigné par le Canada comme une organisation terroriste.
Qu’est que cela veut dire pour Droits et Démocratie? S’il s’agissait uniquement d’un problème d’égos froissés, le temps pourrait arranger les choses. S’il s’agissait seulement de propos déplacés, des excuses pourraient suffire à remédier à la situation. S’il s’agissait uniquement de quelques administrateurs, des changements au sein du conseil résoudraient le problème.
Mais s’il s’agit d’un problème de dysfonctionnement au sein de Droits et Démocratie, la solution ne peut être simple. Se vouloir indépendant du gouvernement qui a créé et qui finance l’organisme n’a aucun sens tout comme refuser d’avoir des comptes à rendreà des administrateurs nommés par le gouvernement.
Et on ne résoudra rien en congédiant des gens ou en obligeant d’autres à démissionner, ce qui ne fera que prolonger le climat de tensions sans rien régler.
Il n’est pas nécessaire de décider tout de suite de ce qu’il adviendra de Droits et Démocratie, mais à moins d’identifier correctement le problème auquel fait face l’organisme, on ne peut espérer trouver de solution.»
Supportez Ezra Levant Financièrement ! Le censeur de Mark Steyn me poursuit – et je vais me battre.
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