L’islam, cette grande religion de paix, fait fleurir la pratique de l’esclavage encore aujourd’hui. Ce n’est pas une pratique nouvelle dans le monde musulman. Tel est le constat de Malek Chebel, un musulman, anthropologue, spécialiste de l’islam (et comme il le précise qui n’apprécie pas la droite et redoute d’être récupéré par les islamophobes).
Voici quelques une de ses observations:
«
Parce que je suis un intellectuel musulman, un anthropologue qui défend depuis toujours le droit des personnes et qui combat les tabous de l’islam, je me sens missionné pour dénoncer ce drame de l’esclavage qui a contaminé tous les pays où l’islam a prospéré. A Brunei, au Yémen, dans les pays du Sahel, chez les Touaregs, en Libye, dans le Sud tunisien, en Egypte, en Arabie, en Mésopotamie, à Oman et Zanzibar, au Soudan ou à Djibouti, il n’est en effet pas un lieu gagné par l’islam où ne se soit jamais pratiqué le commerce d’esclaves.»
«En Inde ou en Indonésie, les femmes qu’on livre à des inconnus contre quelques billets ou lors de «mariages de jouissance», et les concubines qui subissent un asservissement sexuel dans les familles ? Sans oublier la polygamie, qui est selon moi une forme soft d’esclavage.»
«Comment expliquer ces pratiques, si ce n’est par la survivance d’une mentalité esclavagiste au sein même de l’Islam ?
»
«On me dira peut-être que j’aggrave les attaques continuelles contre l’Islam ou l’on utilisera mes positions pour tenter de déculpabiliser l’Occident de son passé colonialiste. Tant pis, je cours le risque de ces récupérations idéologiques. Je parle avec ma conscience et avec l’objectivité du scientifique»
«J’ajoute qu’il est tout autant nécessaire que l’Islam fasse lui aussi son travail de remise en question. Les pays musulmans ont leur propre responsabilité pour un esclavage qu’ils ont eux-mêmes fait prospérer.
»
« Le Coran, qui évoque la question dans vingt-cinq versets, a voulu y mettre fin en promulguant une politique d’affranchissement suivie par le calife Abû Bakr (mort en 634), qui consacra sa fortune personnelle au rachat et à la libération des esclaves. Mais dès Omar, le deuxième calife, elle fut contrecarrée.»
«C’est là qu’est la faille constitutive de l’islam qui fait de l’esclavage l’une de ses pathologies : le Coran n’étant pas contraignant, l’abolition relève de la seule initiative personnelle du maître.»
«Au Koweït comme au Qatar, en Arabie Saoudite ou à Dubaï, l’employeur a de puis longtemps remplacé le négrier. «Esclaves économiques», Philippins, Indiens, Malais, Bangladais se sont substitués aux anciens captifs d’Afrique, Habachis et Zandj. Au Maroc se pose aujourd’hui la question des domestiques, ces «petites bonnes» non rémunérées, corvéables à merci, qu’on réquisitionne jour et nuit, et que les autorités elles- mêmes évaluent à plus de 1 million.»
«Que dire aussi des eunuques à La Mecque ! Oui, en 2007, des eunuques gardent toujours les lieux saints de l’islam !»
Vous pouvez lire son article en entier tel que publié dans le nouvel observateur. Un détail à noter, si Chebel affirme que Mohammed et le Coran désapprouve l’esclavage, il précise bien que ce n’est que lorsque l’esclave se converti à l’islam qu’il doit être affranchi. Il ne dit rien de ceux qui désirent conserver leur religion. Nous oserions demandé que les musulmans amendent le Coran pour abolir l’esclavage comme pratique sans distinction de religion.
Source: Malek Chebel, La vérité sur l’esclavage en Islam, 13 septembre 200