Le dernier rapport de l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés révèle une augmentation considérable du nombre de demandes d’asile au Canada en 2008 par rapport à 2007, presque trois fois la moyenne pour les 51 pays étudiés. Le ministre fédéral de l’Immigration (photo ci-contre) a déclaré que le système canadien est déficient et qu’il doit être revu pour éviter que des milliers de personnes ne continuent d’abuser de la générosité des Canadiens.
Nous avons affiché récemment plusieurs articles critiquant les déficiences des systèmes fédéral et québécois d’immigration et du statut de réfugié. Ainsi,
des sympathisants terroristes siègent sur la Commission du statut de réfugié, des étrangères font du «baby touristing» au Québec, accouchant ici souvent sans daigner payer, dans le but de garantir la citoyenneté à leur bébé. Nous faisons entrer des extrémistes, surtout au Québec, ce qui nous a valu d’être qualifiés par les Américains de pays d’« imbéciles confiants ». Pour ajouter l’insulte à l’injure, les extrémistes qui ont passé à travers le système et qui menacent notre sécurité sont inexpulsables et leur surveillance coûte aux contribuables entre 500 mille et un million de dollars par année.
La criminologue Marie-Andrée Bertrand, pour sa part, reproche à la politique d’immigration du Québec de menacer l’autonomie des femmes, et elle appelle à une sélection des immigrants davantage axée sur la «proximité culturelle».
L’article qui suit porte sur le système d’asile, qui relève du ministre fédéral de l’Immigration Jason Kenney.
Traduction de: Spike in Canada refugee claims shows ‘systemic abuse,’ Kenney charges, Steven Edwards, National Post, 24 mars 2009
NATIONS UNIES – Le ministre de l’Immigration Jason Kenney a parlé mardi d’un « abus à grande échelle, presque systématique » du système canadien de réfugiés, après la publication par les Nations Unies d’un rapport établissant que le nombre de personnes demandant l’asile ou le statut de réfugié au Canada avait augmenté de 30%.
Une grande partie de l’augmentation provient d’une hausse significative du nombre de Mexicains, d’Haïtiens et de Colombiens alléguant qu’ils seront persécutés si le Canada les renvoie dans leur pays, dit l’ONU.
Mais l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés dit aussi que les États-Unis ont connu une baisse de 3% du nombre de demandeurs d’asile l’an dernier.
Globalement, le pourcentage d’augmentation pour le Canada est presque trois fois la moyenne pour les 51 pays étudiés dans le rapport Asylum Levels and Trends in Industrialized Countries 2008 par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. (Version anglaise du rapport du 24 mars 2009 en format .pdf)
« Il s’agit clairement d’un abus de la générosité du Canada», a déclaré M. Kenney lors d’une interview. « Il s’agit d’une violation de l’intégrité de notre système d’immigration. »
Une différence entre les États-Unis et le Canada est que les Américains appliquent un système de détention où les demandeurs peuvent effectivement être incarcérés en attendant le réexamen de leur cas, tandis qu’au Canada, les demandeurs sont souvent admissibles à présenter une demande de permis de travail temporaire.
«La perspective de devoir rester en prison décourage les gens de faire une demande », a déclaré David Matas, un avocat de réfugiés à Winnipeg.
Selon le rapport de l’ONU, le Canada a reçu 36 900 nouvelles demandes l’an dernier, alors qu’avec une population dix fois plus nombreuse, les États-Unis en ont reçu un nombre estimé à 49 000.
«Le Canada a connu une augmentation régulière des nouveaux demandeurs d’asile au cours des dernières années, et en 2008, il était le 2e plus important pays de destination des demandeurs d’asile», explique le commentaire du rapport. «En moyenne, une demande sur dix dans les pays industrialisés a été faite au Canada».
Au Canada, les demandeurs se présentent devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR), qui a établi le nombre de demandes pour 2008 à 34.800, un nombre légèrement inférieur aux chiffres de l’ONU.
Le taux d’approbation du CISR ces dernières années a varié entre 42% et 46%, mais les demandeurs refusés bénéficient d’un grand nombre de recours et d’autres options.
« Les gens… dont la demande initiale a été rejetée peuvent rester au Canada, parfois pendant des années, en logeant des appels en série», a déclaré M. Kenney. « Dans certains cas, il semble que leur objectif soit de rester assez longtemps pour étayer leur argument qu’un renvoi serait inhumain. »
M. Kenney a noté que la CISR rejette jusqu’à 90% des demandes faites par des Mexicains.
« Cela semble indiquer un abus à grande échelle, et presque systématique,» a dit Kenney.
Le Canada sursoit parfois au renvoi d’Haïtiens qui ont été refusés, parce qu’Ottawa classifie ce pays des Caraïbes, qui est le plus pauvre de l’hémisphère occidental, parmi les pays potentiellement instables ou qui sont exposés à d’autres formes de catastrophes.
« Cela pourrait avoir pour effet d’encourager les faux demandeurs», a ajouté M. Kenney.
Il a parlé d’un «large consensus politique» autour du constat que le système canadien de réfugiés est «défectueux».
« J’ai demandé à mes collègues parlementaires du Comité sur l’immigration et des partis d’opposition d’entamer une discussion sur les façons dont nous pouvons réformer le système de réfugiés pour assurer que nous avons un processus équitable qui respecte les principes de justice naturelle, tout en garantissant que les faux demandeurs seront mis à la porte, et rapidement », dit-il.
Les Mexicains sont exemptés d’un accord canado-américain qui donne aux deux pays le droit de refuser une demande déjà rejetée par le système d’examen des demandes de réfugiés de l’autre pays, évitant ainsi un possible cumul des demandes.
Mais Matas suggère que le Canada devrait aussi être plus « réceptif » quant aux raisons pour lesquelles les Mexicains cherchent à quitter leur pays.
«Le problème au Mexique n’est pas tant la persécution par le gouvernement que l’incapacité du gouvernement à protéger les gens contre les guerres de gangs et les cartels de la drogue », a-t-il dit. «Les gens peuvent se sentir plus en sécurité au Canada, car celui qui est pourchassé par des gangsters est plus vulnérable s’il est juste de l’autre côté de la frontière».
En plus des 7554 demandes d’asile que la CISR a approuvées l’année dernière, ceux qui parrainent à l’étranger des réfugiés qui ont déjà fui leur pays d’origine, qu’il s’agisse de gouvernements ou d’organismes privés, ont soumis plus de 11 mille demandes, selon les données de la CISR.
Voir aussi:
Des sympathisants terroristes qui siègent sur la Commission du statut de réfugié
Le “baby touristing”, une exploitation de nos lois sur la citoyenneté, par Tom Blackwell
L’immigration musulmane dans le monde post 11/9, par le torontois Salim Mansur
Le péril canadien, ou le pays des « imbéciles confiants »
Québec – “La politique d’immigration menace l’autonomie des femmes. Elle doit être revue”