Note de la rédaction:
Le soufisme est considéré comme une anomalie par les tenants de l’islam-officiel. Il y a plusieurs mouvements soufistes dans le monde mais ils ne sont pas tous axés sur des bases “spirituelles” ou sur une base idéologique d’inclusion respectant “l’autre”. Plusieurs grandes écoles soufistes sont idéologiquement liées aux fondements de l’islam-officiel visant, par exemple, l’instauration de la charia, le port du voile pour les femmes, la ségrégation confessionnelle, en plus d’encourager l’idéologie du djihad guerrier. D’ailleurs, le fondateur des Frères Musulmans, Hassan Al-Bana était issu lui-même d’un mouvement soufiste.
En décembre 2007, à l’université du Québec à Montréal, le prédicateur Tariq Ramadan a lui-même précisé, durant la période question/réponse de sa conférence, que l’ouverture musulmane citoyenne qu’il enseigne n’a rien à voir avec le soufisme qui permet, selon lui, et entre autre, la consommation d’alcool.
Les mouvements soufistes sont très marginaux et sont toujours encore sévèrement réprimés dans la majorité des pays musulmans. Dans plusieurs pays, les musulmans pratiquant le soufisme ont été accusés d’apostasie (quitter l’islam) par les autorités gouvernementales et par les “savantes” autorités de l’islam-officiel du pays. L’apostasie encoure souvent rien de moins que la peine de mort.
Par Luke Baker, Reuters.
Publié dans le National Post le 10 août, 2009
Coventry, Angleterre – Muhammed Tahir ul-Qadri est un imam influent qui en plus qu’assez de l’islam radical et de ses ravages dans les communautés musulmanes.
Prenant la parole devant près de mille jeunes admirateurs, en retraite à Coventry, Qadri affirme que: «l’islam n’est pas une religion du refus des autres» et déclare que «tout musulman qui tue un non-musulman mérite l’enfer.» Cette retraite de 3 jours, appelée al Haddiya ou Orientation, est devenue en 5 ans, la plus importante du genre au monde.
Né au Pakistan, mais vivant maintenant au Canada, l’imam Qadri est un spécialiste réputé du soufisme, un important courant populaire de l’islam qui met l’accent sur la spiritualité, la paix et la modération.
Auteur de plus de 400 livres, Qadri, âgé de 58 ans, voyage à travers le monde pour prêcher le soufisme. Son organisation, Minjah ul-Quran a ouvert des centres dans près de 80 pays depuis sa fondation en 1981.
Le mouvement soufi compte de plus en plus d’adhérents dans le monde et particulièrement aux États-Unis.
En Angleterre où vivent près de 2 millions de musulmans, en majorité d’origine pakistanaise, le gouvernement a tout d’abord collaboré à promouvoir le soufisme en appuyant la création en 2006 du Sufi Muslim Council, groupe vigoureusement opposé à l’islam radical. Depuis, Londres a retiré son appui officiel, faisant valoir que le soufisme n’est qu’une des approches dans la lutte contre l’islam radical.
Mais Qadri, ancien ministre au Pakistan, et ami de Benazir Bhutto, l’ex-première ministre assassinée, pense que l’éducation reste l’arme la plus efficace contre l’extrémisme. Pour lui, il est très important d’éduquer les jeunes très tôt pour les immuniser contre l’islam radical.