Brève par Point de Bascule
Les français ont commémoré le 3 octobre 2010 le trentième anniversaire de l’attentat de la rue Copernic à Paris. En 1980, la synagogue de la rue Copernic a été la cible d’une attaque terroriste ayant fait quatre morts et une cinquantaine de blessés. L’explosif, dans une sacoche de moto, aurait pu causer encore davantage de victimes s’il avait été déclenché quelques instants plus tard: en cette veille de shabbat, la synagogue était pleine. Voir le reportage sur l’attentat archivé sur le site de l’ina.fr en cliquant [ICI] .
Le Canada a été particulièrement ciblé par les dignitaires français qui étaient présents lors de la cérémonie de commémoration dimanche à Paris :
Le Premier ministre français François Fillon à dit: « Nous attendons désormais que l’auteur présumé de l’attentat contre lequel un mandat d’arrêt international a été délivré en 2008 puisse être extradé par le Canada pour que la justice se prononce enfin.»
Simone Veil, ancienne présidente du Parlement européen, a dit sur le Canada: «…. Je ne crois pas qu’ils puissent passer l’éponge sur une telle chose.»
L’ancien ministre de la Justice du Canada, Irwin Cotler, conseille de s’armer de patience: «Ça va prendre quelques années jusqu’à ce qu’il y ait une décision finale».
Le juge Jean-Louis Bruguière n’épargne pas le Canada: « Je conçois tout à fait que la protection des libertés individuelles soit un élément fondamental dans un Etat de droit, en Europe, on s’en préoccupe beaucoup, et que la justice est là précisément pour préserver . Mais je trouve personnellement que le curseur au Canada encore n’est pas mis au bon endroit.»
Ecoutez ce reportage du 3 octobre 2010 d’Alexandra Szacka sur Radio-Canada en cliquant [ICI]
En octobre 2007, des juges français avaient lancé une commission rogatoire contre M. Diab. A l’époque, celui-ci, qui enseignait à l’université d’Ottawa, s’était dit «victime d’une homonymie».
Hassan Diab, un enseignant palestinien de 54 ans, a été arrêté le 13 novembre 2008 à Gatineau, dans le cadre d’un mandat d’arrêt international délivré début novembre 2008 par deux juges parisiens. Il est soupçonné d’avoir confectionné et posé la bombe de l’attentat de la rue Copernic ainsi que d’avoir participé à l’attentat qui a visé en octobre 1980 la bourse du diamant d’Anvers.
Son avocat canadien René Duval avait affirmé que les accusations portées contre son client étaient «sans fondement» et perturbaient sa vie.
Des représentants de la communauté arabo-canadienne ont déclaré avant l’audition de remise en liberté avec cautionnement que le professeur Hassan Diab, était une victime du « sentiment anti-arabe » commun en Occident et ils estimaient que sa détention constituait un déni de justice.
Des membres de la communauté musulmane se sont alors précipétés, même sans connaître personnellement Diab, pour assurer son cautionnement. Un certain Nour El Kadri avait admis même qu’il ne connaissait Hassan Diab que depuis peu, et c’était dit prêt à lui servir de caution, au cas où il serait remis en liberté en attendant que le tribunal décide s’il doit être extradé vers la France, où il pourrait être jugé pour meurtre.
Il a même offert 70 000 $ en garantie.
L’épouse de Maher Arar, Monia Mazig s’en était également mêlée en donnant son appui à Diab devant la Cour.
Quelques mois plus tard, en juillet 2009, nous apprenions par le Ottawa Citizen que curieusement, en dépit de toutes les règles administratives, M. Diab, malgré les accusations graves d’attentat terroriste pesant sur lui, avait été embauché comme professeur de sociologie à l’Université Carlton. Puis remercié. Néanmoins le processus de cette embauche avait plus que surpris.
L’Ottawa Citizen nous informait également que le respect des conditions de remise en liberté de Diab était supervisé par «son épouse Rania Tfaily» qui occupe un «bureau à l’université Carleton».