La population des Philippines est catholique. Sauf à Marawi City, où l’église n’a pas de croix parce que les musulmans locaux n’en veulent pas, le prêtre catholique porte la barbe mais pas de crucifix ni de collet romain «par respect pour les musulmans», les clubs de karaoké, l’alcool et la viande de porc sont interdits, les femmes sont voilées. Dhimmitude volontaire et résignée en terre chrétienne!
Cet exemple des Philippines confirme que le monde n’est pas confronté à un conflit entre les musulmans et l’Occident. Il y a plutôt conflit entre l’islam et le reste de l’humanité.
Lorsque sa population dépasse un certain seuil, l’islam exerce un contrôle absolu sur les masses musulmanes et met en place des lois et des conditions pour délibérément marginaliser les non-musulmans. Le phénomène suprématiste de «conquête» se met à l’œuvre… même à l’échelle d’une ville! Dans quelques années, il n’y aura probablement plus un seul catholique à Marawi City. Ce type de scénario n’est pas une anomalie. Partout, et la preuve est accâblante, l’islam démontre sa volonté de domination et son incapacité à cohabiter avec les autres dans le respect de leurs rites et coutumes.
La résignation des catholiques dans ce pays à forte majorité chrétienne fait peine à voir. Ils savent probablement que s’ils affirment leur identité, ils risquent de provoquer des émeutes chez les adeptes de la «religion de paix et de tolérance».

Philippines’ Islamic city proud to be different, par Carmel Crimmins, REUTERS, le 17 mars 2008
MARAWI CITY, Philippines (Reuters) – Le père Teresito Soganub ne ressemble pas à un prêtre catholique et, depuis l’extérieur, sa cathédrale ne ressemble pas à une église.
C’est plus facile de cette façon dans sa paroisse, nichée dans Marawi, la seule ville islamique dans les Philippines.
«Pour éviter les querelles et éviter de nouveaux malentendus nous plantons simplement la croix au fond de nos coeurs», a dit le prêtre de 47 ans qui, par respect pour ses voisins musulmans, ne porte pas de crucifix ni de collet romain et porte une barbe.
Les Philippines, un pays largement catholique en Asie du Sud-Est, annonce fièrement sa foi dominante jusque dans la région méridionale de Mindanao, où l’on estime que 20 pour cent de la population est musulmane.
Mais Marawi City est une exception.
Cette ville délabrée de baraques en bois et d’élégantes mosquées est à environ 385 milles au sud de Manille, mais c’est un monde à part pour beaucoup de Philippins.
Marawi est le centre spirituel de Maranao, le plus pieux des trois principaux groupes musulmans aux Philippines.
Un rapide coup d’œil sur les rues de Marawi révèle que c’est une ville du croissant plutôt que de la croix. «Don d’Allah» plutôt que de «Don de Jésus» est le signe blasonné sur les pedicabs de la ville, la banque locale est islamique et les femmes sont voilées.
Marawi est unique en ce que les règles morales musulmanes font partie du code municipal.
L’alcool et les jeux de hasard sont interdits, les femmes musulmanes doivent couvrir leur tête, la vente de viande de porc est interdite et les clubs de karaoké, qui sont au coeur de la vie des villages à travers l’archipel, y compris dans les autres régions musulmanes, sont un non-non.
«À la maison avec la famille, nous pouvons faire du karaoké, mais nous ne le permettons pas en public», a déclaré Camid Gandamra, l’un des nombreux sultans de la province et aussi secrétaire aux transports et communications dans la Région autonome du Mindanao musulman (ARMM), une patrie établie pour les musulmans en 1989.
«Cela pourrait encourager les gens à aller dans des boîtes de nuit et autres lieux de divertissement qui sont interdites pour notre tribu», a déclaré ce père de 12 enfants autour d’un thé et de muffins dans sa résidence de la ville.
RÉPUTATION
Marawi, qui surplombe le 2e plus grand lac des Philippines, n’est pas menacée par des extrémistes musulmans du groupe Abu Sayyaf et a évité les attentats à la bombe qui ont marqué d’autres régions du sud.
Mais de nombreux Philippins évitent la ville, craignant l’inconnu et le pire.
Ici c’est un pays musulman. Vous pourriez être victime d’une embuscade et kidnappé, a déclaré Ray Lomoago, un chef de la ville voisine de Iligan.
Gandamra dit que la sinistre réputation de Marawi n’était pas méritée et que les enlèvements étaient était dûs à des querelles personnelles et des représailles plutôt qu’à une industrie locale de kidnapping contre rançon.
La ville fut le théâtre de combats entre musulmans et chrétiens dans les années 1970 et des prêtres catholiques ont été la cible de ravisseurs, dont un prêtre irlandais qui a été abattu par ses ravisseurs en 2001.
Les relations sont toutefois plus paisibles aujourd’hui. Le Père Soganub dit que les dirigeants musulmans locaux l’incluent dans les discussions communautaires, et il doit constamment dissuader les populations locales de tenter de lui trouver une épouse.
Mais sa modeste Cathédrale Santa Maria Auxiliadora, avec son toit en tôle ondulée, n’a pas de croix à l’extérieur pour montrer qu’il s’agit d’une église chrétienne.
«Les gens ici ne veulent pas d’un grand symbole. Les résidents n’en veulent pas», a-t-il dit.
Les catholiques représentent environ 1 pour cent des 160000 habitants de Marawi et Soganub a de la chance s’il célèbre 8 mariages par an.
La plupart des couples préfèrent se marier ailleurs pour qu’ils puissent se régaler de lechon, ou rôti de porc, un aliment de base à l’occasion des fêtes catholiques dans les régions du pays.
L’islam était pratiqué aux Philippines avant que les Espagnols ne convertissent plusieurs musulmans au catholicisme dans les années 1500.
Mindanao est restée largement musulmane et la balance religieuse a basculé en faveur du christianisme uniquement en raison de programmes de réinstallation entrepris au cours de la période coloniale américaine au début du XXe siècle, et accélérée après la Seconde Guerre mondiale.
Les musulmans du sud, connus sous le nom de Moros, ne se considèrent pas philipinos. Les Maranos ne font pas exception. Ils sont aussi très méfiants des activités américaines dans le sud.
Des centaines de forces spéciales américaines conseillent l’armée des Philippines sur les opérations contre les militants islamistes dans la pointe sud-ouest de l’archipel et des signes se lisant «US Troops out» sont parsemés autour de Marawi.
Fiers de leur ville pieuse, les Marano ne pensent pas que les autres devraient adopter un code similaire. À bien des égards, leur ferme attachement à l’islam est un élément important pour différencier les deux autres grands groupes musulmans, les Maguindanao et les Taosug.
Les cuivres Marano, les bolos ou épées rituelles et l’habitude locale d’accrocher des bannières autour de la ville pour célébrer les résultats scolaires des membres de la famille et les pèlerinages à La Mecque sont d’autres éléments distinctifs.
Mais pour les enfants, la plus grande différence, ce sont les vacances.
En plus des fêtes chrétiennes telles que Noël et Pâques, les écoles de la ville ferment durant tout le mois du Ramadan.
«Cela a été fait pour affirmer notre identité et montrer que nous sommes différents», a déclaré Paladan Badron, l’administrateur de la ville. «C’est agréable d’être un écolier ici».