«Alors que des modifications proposées à la Loi canadienne sur les droits de la personne sont dans des limbes politiques, la Commission canadienne des droits de la personne semble déterminée à faire de son mieux pour se discréditer encore davantage comme institution».
Le National Post commente la décision de Commission canadienne des droits de la personne de refuser d’enquêter la plainte de Marc Lebuis contre l’imam al-Hayiti. Voir: La Commission canadienne des droits de la personne refuse d’enquêter sur la plainte de Marc Lebuis, directeur de Point de Bascule
et aussi la Déclaration de Point de Bascule à propos de la plainte renvoyée par la Commission canadienne des droits
Traduction de: Two-tiered thought police, National Post, le 19 décembre 2008
Alors que des modifications proposées à la Loi canadienne sur les droits de la personne sont dans des limbes politiques, la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) semble déterminée à faire de son mieux pour se discréditer davantage comme institution.
En avril, le blogger québécois Marc Lebuis a porté plainte à la CCDP pour un livre publié sur Internet par un musulman fondamentaliste de Montréal, Abou Hammad Sulaiman al-Hayiti. Lebuis alléguait que le livre expose les gays, les juifs, les non-musulmans en général et d’autres groupes identifiables à « la haine ou au mépris» au sens de l’article 13 de la loi.
M. Lebuis admet que son objectif était de «tester l’objectivité de la Commission» compte tenu des décisions de la CCDP contre des chrétiens pour la publication de propos équivalents ou moins véhéments.
La Commission a échoué le test de manière spectaculaire. Le 5 décembre, un fonctionnaire de la CCDP a informé Lebuis que la Commission n’enquêterait pas sa plainte. Ils ont fait valoir que M. al-Hayiti est libre de dire ce qui lui plaît contre les «infidèles», et en particulier les femmes non musulmanes (aux tenues et comportements remarquablement dévergondés!).
Quand il s’agit de musulmans radicaux, les censeurs de la CCDP ne voient soudainement rien de mal à ces propos parce que les femmes non musulmanes ne constituent pas un « groupe identifiable ».
Quant aux imprécations de M. al-Hayiti contre des groupes reconnus comme « identifiables », comme les homosexuels et les Juifs, la Commission a indiqué vaguement que ces propos «ne semblent pas» répondre aux critères en matière de promotion de la haine.
La première partie de la décision tend à permettre l’utilisation de n’importe quel type de langage abusif contre les membres d’un groupe majoritaire théorique par un membre d’une minorité. Quant à la deuxième partie, les propos de M. al-Hayiti soulèvent la question de savoir ce qu’un auteur musulman radical pourrait bien dire pour être reconnu coupable d’inciter à « la haine ou au mépris ».
Alllah, avertit M. al-Hayiti, enseigne que « Si les Juifs, les chrétiens, et [les Zoroastriens] refusent de répondre à l’appel de l’islam, et ne paient pas la jizyah [impôt], les musulmans ont alors l’obligation de les combattre s’ils en ont la capacité. » Le christianisme, en particulier, est dénoncé comme une «religion de mensonge» qui est responsable de «la perversité, de la corruption et de l’adultère» en Occident.
Le livre de M. al-Hayiti parle de «l’incroyable nombre d’homosexuels et de lesbiennes (qu’Allah les maudisse et les anéantisse dans cette vie et dans l’autre) qui sèment le désordre sur la Terre et qui veulent de plus en plus s’afficher et augmenter leur nombre». Dans un court passage, on trouve à la fois ce qui semble une accusation de « recrutement » démoniaque, un désir explicite d’extermination de tous les homosexuels et une affirmation qu’ils sont une source de chaos social.
C’est en d’autres mots un mini-recueil de toutes les formes de déshumanisation auxquelles les gais et les lesbiennes ont toujours été soumis. Pouvez-vous imaginer comment un chrétien qui émettrait de tels propos serait traité par une commission des droits de la personne?
En fait, on n’a pas besoin de spéculer. Il y a quelques années, le pasteur chrétien Stephen Boissoin a publié des commentaires négatifs sur les homosexuels qui étaient beaucoup plus fades que ceux de M. Al-Hayiti. Le résultat? La commission des droits de la personne de l’Alberta lui est rentrée dedans, déclarant qu’à l’avenir, il devait «cesser de publier des remarques désobligeantes sur les homosexuels dans les journaux, par e-mail, à la radio, dans des prêches ou sur l’Internet. »
À notre connaissance, le révérend Boissoin est le seul religieux dans tout le Canada qui est sous le coup d’une interdiction légale de parler de l’homosexualité dans ses propres sermons, dans sa propre maison de culte. Mais pas M. al-Hayiti. Il peut s’attaquer aux homosexuels autant qu’il le souhaite, « droits humains » ou pas.
Cela s’inscrit dans une tendance qui s’est manifestée au cours des dernières années. Les commissions des droits de la personne prétendent lutter contre la « haine » entendue de manière générique. Mais en fait, elles s’intéressent à une très petite sous-catégorie de présumés prêcheurs de haine, les partisans de la droite accusés d’homophobie, de préjugés anti-musulmans ou d’autre types de crimes de la pensée. Les formes de haine les plus pures et explicitement meurtrières manifestées, par exemple, dans les publications de musulmans qui haïssent les Juifs ou de Sikhs qui haïssent les hindous n’intéressent pas la police de la pensée.
Dans un certain sens, la Commission a pris la bonne décision dans le présent cas. Nous sommes tous en faveur du droit de M. Al-Hayiti – ou de toute autre personne – de promouvoir une interprétation particulière de l’Islam, ou de toute autre religion. Le problème plus large est que la police de la pensée au Canada applique un double standard politiquement correct.
L’article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne devrait être abrogé. Nous ne voulons pas que le Canada soit un endroit où les publications sont évaluées pour leur contenu « haineux » par une coterie de bureaucrates. Mais jusqu’à ce que ces personnes soient adéquatement balancées de leurs emplois, peut-être la Commission devrait-elle être un peu moins explicite dans son évident parti pris contre le conservatisme et le christianisme.
Voir aussi:
Affaire Maclean et Steyn : le Globe fustige la Commission ontarienne des droits