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Tentative d’enlèvement à Outremont
Adresse originale : http://www.expressoutremont.com/Actualites/Faits-divers/2012-12-24/article-3146862/Tentative-denlevement-a-Outremont/1
Auteur : Michel Joanny-Furtin
L’Express Outremont / Mont-Royal
Résumé des faits au 24 décembre 2012
Un large périmètre de sécurité était érigé mercredi soir autour du parc François-Xavier-Garneau à Outremont, dans le cadre d’une enquête sur une tentative d’enlèvement d’enfant. Ce jour-là, mercredi 19 décembre aux alentours de 16h, « le 911 reçoit plusieurs appels de citoyens signalant une bagarre entre deux hommes dans le parc François-Xavier-Garneau, au coin du chemin de la Côte-Sainte-Catherine et de l’avenue Outremont », précise Dany Richer, porte-parole du Service de police de Montréal (SPVM).
Il s’agit bien là d’un crime exceptionnel, une affaire comme on en voit rarement à Montréal, la tentative d’enlèvement du petit-fils d’un richissime Montréalais. Un père de famille d’une quarantaine d’années se promenait avec son jeune fils de trois ans lorsqu’un homme les assaille par surprise.
Le suspect se rue d’abord sur le père pour le neutraliser. À la suite d’une brève bagarre, l’agresseur tente de s’emparer de l’enfant sous les yeux du père et de s’enfuir avec l’enfant. Après s’être relevé, le père se lance alors à la poursuite du suspect.
«L’assaillant fait quelques pas, mais un passant, témoin de l’événement, s’est interposé et a prêté main-forte au père pour immobiliser l’agresseur au sol, le temps que les policiers arrivent», explique l’agent Danny Richer, porte-parole du Service de police de Montréal (SPVM).
Transporté au centre hospitalier le plus près pour des blessures mineures, le père affirme ne pas connaître le suspect qui l’a attaqué. L’enfant s’en sort sans aucune blessure.
Chiheb Battikh, âgé de 51 ans, aurait eu l’intention d’enlever cet enfant de trois ans, dont le nom est frappé d’une ordonnance de non-publication, issu d’une famille d’origine suédoise particulièrement bien nantie afin de réclamer une rançon.
Le SPVM aurait retrouvé sur l’individu arrêté des objets permettant de croire qu’il avait des mauvaises intentions. Il était armé d’un pistolet électrique Taser et de poivre de Cayenne. Les policiers auraient trouvé dans le véhicule du suspect tout le matériel nécessaire à l’enlèvement puis à la séquestration de l’enfant.
«La perquisition au domicile du suspect aurait permis de relever d’autres éléments pour l’enquête», a ajouté Dany Richer, en entrevue téléphonique avec L’Express d’Outremont ce lundi 24 décembre.
Selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), l’événement aurait été planifié par l’homme de 51 ans qui a été arrêté. Les premiers éléments de l’enquête policière laissent croire qu’il avait bien ciblé sa victime. Il aurait planifié son coup depuis quelques semaines, notamment en effectuant des recherches sur Internet.
Inconnu des policiers, le suspect, Chiheb Battikh, 51 ans et d’origine tunisienne, a brièvement comparu en cour le lendemain jeudi 20 décembre dans l’après-midi pour faire faire face, selon nos confrères Métro et Radio-Canada, à une dizaine de chefs d’accusation, dont entre autres…
– Enlèvement avec intention de détenir contre son gré en but d’obtenir une rançon;
– Séquestration;
– Agression armée;
– Voies de fait avec lésions;
– Profération de menaces;
– Possession d’arme prohibée;
– Port d’arme dissimulée.
Commis d’office, l’avocate de Chiheb Battikh, Me Denise Fernet, a réclamé une évaluation psychiatrique pour déterminer «l’état d’esprit» de son client. Elle a rappelé jeudi en sortant de l’audience que l’accusé n’avait aucun antécédent judiciaire, que son geste demeure incompréhensible, en précisant: «il n’est pas bien du tout, il est confus».
Chiheb Battikh reviendra en cour le 18 janvier prochain. D’ici là, le suspect restera détenu. M. Battikh a semblé surpris d’apprendre qu’il serait détenu pendant 30 jours. Il subira une évaluation psychiatrique d’une durée de trente jours, et demeurera incarcéré à l’Institut Pinel en attendant la suite des procédures. Les spécialistes de l’Institut Philippe-Pinel devront déterminer s’il était criminellement responsable de ses actes.
Comme l’ont présenté plusieurs médias hertziens, la Couronne ne semble pas convaincue de la non-responsabilité criminelle dans cette affaire. «Je crois que c’est quelqu’un qui était tout à fait responsable, qui savait exactement ce qu’il faisait depuis un bon bout de temps, avec la preuve qu’on a dans notre dossier», a expliqué la procureure de la Couronne Sylvie Lemieux, en avançant que l’accusé planifiait l’enlèvement depuis au moins deux semaines, et avait choisi une victime qui avait les moyens de payer.
«C’était ciblé, calculé. C’étaient des recherches sur internet pour trouver la victime qui, pour lui, serait la victime idéale pour demander une rançon – un gros montant d’argent – à quelqu’un qui en a les moyens. Il a fait une déclaration nous expliquant de quelle façon il a fait pour trouver la bonne victime, comment se procurer les armes dont il avait besoin et la journée même du délit», a indiqué Me Lemieux.
Les procédures judiciaires reprendront en janvier.
(Source: Service de police de la Ville de Montréal)