«Certains de nos faiseurs de politiques multiculturelles essaient de transformer le Canada en succursale de l’ONU. Ils ne veulent pas voir le Canada comme un pays avec ses propres valeurs et normes. Ils montrent leur fierté à transformer le Canada en pays avec un cafouillis de normes. Fascinés par leurs propres fantasmes, ils ne comprennent pas le niveau de fragmentation à l’intérieur des communautés immigrées. Au contraire, ils causent davantage de divisions». – Tahir Aslam Gora
Tahir Aslam Gora est un écrivain et journaliste canadien d’origine pakistanaise vivant à Burlington en Ontario.
Il est arrivé au Canada comme réfugié en 1999, sa vie étant menacée au Pakistan en raison de ses critiques du fondamentalisme religieux. Il n’a pas trouvé la sécurité au Canada, où des islamistes continuent de le menacer. Voyez le reportage de la CBC dans notre section vidéo: Intimidation de musulmans par des radicaux au Canada
Gora est éditeur, traducteur (anglais vers ourdu) et écrivain. Il est un supporter acharné de la liberté d’expression, en particulier au sein des communautés musulmanes. Son organisation Independent Muslim Media Network s’emploie à protéger la liberté d’expression d’écrivains comme Salman Rushdie, Taslima Nasreen et Irshad Manji. C’est un islamolucide qui prône une réforme de l’islam. Lisez son texte: L’islam a besoin d’évoluer
Lisez un autre article de cet auteur que nous avons traduit pour vous: Les accommodements renforcent la marginalisation des musulmans au Canada.
Les caricatures ci-dessous sont de Mohamed Pascal Hilout.
Traduction de: Report gives Canadian values short shrift, par Tahir Aslam Gora, The Hamilton Spectator, le 12 juin 2008
Un autre rapport de bureaucrates aux bons sentiments, le rapport de la Commission Bouchard-Taylor au Québec, a été publié. Fait choquant, on ne parle pas beaucoup de ce rapport en Ontario.
Le Premier ministre du Québec, Jean Charest, a annoncé la création de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles le 8 février 2007, et nommé deux universitaires pour la coprésider, Bouchard et Taylor.
Dans leur conclusion, ils ont souligné l’importance pour les Canadiens de comprendre les cultures des immigrants plutôt que d’exhorter les immigrants à s’éduquer au sujet de leur pays d’accueil.
Le manque d’intérêt du grand public pour ce rapport indique une réalité de plus – que les gens ordinaires ne sentent pas que de telles solutions fonctionnent sur le terrain. Nos gouvernements devraient avoir compris maintenant que ces rapports ne font pas beaucoup de sens pour la population.
De nombreux citoyens ont de forts sentiments négatifs au sujet des revendications par certaines communautés immigrées pour des lois et des normes différentes dans ce pays. Ils réagissent en particulier aux demandes de certains groupes islamiques fondamentalistes.
Le rapport est plein de toute la vieille rhétorique, y compris l’octroi de congés à l’occasion des fêtes religieuses de toutes les communautés d’immigrants, qu’on compare aux congés fériés chrétiens traditionnels.
Il semble que certains de nos faiseurs de politiques multiculturelles essaient de transformer le Canada en succursale de l’ONU. Ils ne veulent pas voir le Canada comme un pays avec ses propres valeurs et normes. Ils montrent leur fierté à transformer le Canada en pays avec un cafouillis de lois où certains Sikhs vont à l’école à pied en portant leur kirpan (épée de cérémonie) et où certains Sikhs demandent que les lois canadiennes soient mises de côté pour qu’ils puissent porter le turban au lieu du casque protecteur pour conduire une moto.
De même, des universitaires bien-pensants, des décideurs politiques et leurs commissions associées veulent présenter le Canada comme un modèle pour le monde – un pays où l’on peut voir régulièrement des femmes musulmanes portant le voile/burka au volant d’une voiture – envoyant ainsi au monde entier le message que ce pays est une merveilleuse société multiculturelle.
Ces commissions, fascinées par leurs propres fantasmes, ne comprennent pas le niveau de fragmentation à l’intérieur de ces communautés immigrées définies par la religion.
Au contraire, ces commissions causent davantage de divisions. Les commissaires n’ont pas la moindre idée que les droits dont ils font la promotion pour certaines communautés sont déjà des pommes de discorde à l’intérieur de ces cercles.
Ils ne savent pas que très peu de Sikhs cherchent à passer outre les lois. Ils ne comprennent pas que la majorité des femmes musulmanes ne rêvent pas de porter la burqa et que peu d’hommes musulmans cherchent à implanter des lieux de prière dans les couloirs de leurs lieux de travail.
Pourquoi les gouvernements dépensent-ils des millions de dollars pour des commissions qui préparent des rapports de centaines de pages? Ces sortes d’analyses pourraient être faites pour quelques milliers de dollars.
Pourquoi les gouvernements considèrent-ils uniquement les orthodoxes musulmans, sikhs et juifs comme les seuls immigrants dans ce pays? Avons-nous entendu parler de demandes inhabituelles et anormales par les immigrants chinois, la plus importante communauté immigrée?
Est-ce que nous entendons parler de demandes par les Philippins, les Latino-américains et les Européens de l’Est? Non. Nous avons pourtant d’importantes communautés d’immigrés provenant de ces parties du monde. Pourquoi donnons-nous tant d’importance aux demandes de quelques membres de quelques communautés?
Pouvons-nous imaginer dépenser 5 millions de dollars pour examiner quelques demandes et leurs conséquences? C’est ce que le gouvernement du Québec a dépensé pour obtenir le rapport Bouchard-Taylor.
Cette somme d’argent pourrait être dépensée pour enseigner à ces groupes d’immigrants les normes culturelles du Canada – leur pays d’accueil et leur patrie – si nos gouvernements y croyaient réellement encore.
Voir aussi:
Islamisation des campus canadiens
Ontario – Accommodements déraisonnables : Plus on en demande, plus on en veut…
Les musulmans canadiens opposés à la charia sont minoritaires et sont traqués
Les accommodements renforcent la marginalisation des musulmans au Canada
Un Canada divisible à l’infini, par Raheel Raza
Multiculturalisme islamique contre multiculturalisme kafir
Le multiculturalisme n’est pas viable, par le musulman torontois Salim Mansur
Le multiculturalisme, un utopisme malfaisant
Rapport Bouchard-Taylor ou l’accommodement immoral, par Mohamed P. Hilout