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Le texte de l’allocution du premier conférencier, Salim Mansur, est affiché ici. Il est précédé d’une introduction expliquant les objectifs de la conférence publique organisée par Point de BASCULE le 2 octobre dernier. Le texte de Tarek Fatah est affiché ici. Nous présentons maintenant le texte de la 3e et dernière conférencière, Raheel Raza.
« Il n’y a pas d’islamophobie, il y a islamisation » — Raheel Raza
Raheel Raza
Écrivaine, journaliste, réalisatrice, conférencière, féministe et auteure de « Their Jihad… Not My Jihad », elle a reçu le Prix Constance Hamilton de la Ville de Toronto pour son implication dans la défense des droits des femmes. En 2008, elle a dirigé, sous protection policière, la prière du vendredi devant une congrégation musulmane mixte.
Bonjour – Je vous remercie de m’offrir cette occasion de partage.
J’ai pris un cours accéléré de français lors de son arrivée au Canada, mais comme je vis en Ontario, mon Punjabi s’est amélioré et mon français a régressé.
La seule excuse que je vais faire ce matin, c’est mon manque d’aisance dans votre langue.
Je me présente devant vous comme la fière cible d’une fatwa, d’une menace de mort et d’une poursuite devant les tribunaux. Ce sont mes lettres de créance.
Permettez-moi de partager avec vous une brève histoire de ma vie au Canada.
J’ai atterri au Canada à titre d’immigrante il y a 20 ans.
J’ai quitté mon pays parce que nous avions atteint un point où la religion nous était enfoncée dans la gorge jusqu’à nous étouffer. Cela était dû à l’influence écrasante de l’idéologie wahhabite au Pakistan, où l’Iran et l’Arabie saoudite menaient une guerre par procuration.
Il est ironique qu’au moment où l’islamisme radical prenait de l’expansion au Pakistan, tentant de repousser les femmes vers l’âge des ténèbres, j’ai trouvé une totale liberté de pratiquer ma foi musulmane au Canada d’une façon très spirituelle – NON pas comme une idéologie politique conduisant à la contrainte, à la violence ou à la destruction. C’est cela la différence entre islam et islamisme, comme l’ont souligné les orateurs précédents, je ne vais pas le répéter.
Je peux dire avec certitude qu’aujourd’hui, aucun pays musulman ne me permettrait ce luxe d’exercer mes droits en tant que musulmane et fière canadienne, ce qui signifie plaider pour la justice et la vérité.
Ainsi, j’ai consacré la plus grande partie de mon temps au Canada à construire des ponts de compréhension et à montrer au monde que les femmes musulmanes doivent élever leur voix contre le fondamentalisme.
Malheureusement pour les islamistes, j’ai aussi été une épine dans leur pied, en attirant l’attention sur leur soutien et leur financement étrangers.
À ma grande surprise et consternation, ces mêmes islamistes et leur agenda auxquels j’ai essayé d’échapper au Pakistan m’ont suivie ici, et se portent très bien au Canada.
Ils sont une menace RÉELLE ET IMMÉDIATE à notre Charte des droits et libertés. Ils veulent l’accommodement total de leur cause, sans aucun respect pour la majorité dans la société.
L’agenda subversif des islamistes consiste notamment à réduire au silence les voix de la raison et de la dissidence – y compris la mienne.
Ceux qui s’expriment ouvertement sont qualifiés de « musulmans qui souffrent de haine de soi ».
J’utilise le terme SUBVERSIF parce que cet agenda a PEU OU RIEN À VOIR avec l’islam comme foi spirituelle, comme l’ont clairement indiqué les deux orateurs précédents.
Si leur cause était l’islam, pourquoi m’empêcheraient-ils de diriger la prière?
Il y a quelques années, j’ai dirigé la prière et on m’a immédiatement transmis des menaces de mort.
Les islamistes ne veulent pas débattre du pour ou contre de différentes situations. Ils nous frappent avec des décrets de blasphème ou d’apostasie, un dangereux prélude à l’exécution.
J’ai également reçu une fatwa pour avoir célébré l’anniversaire de mon prophète. Cette fatwa est venue de l’Arabie saoudite par une voie détournée – via les États-Unis. Pourquoi sommes-nous surveillés ici, et quel est leur niveau d’infiltration?
Après la fatwa, je me suis rebellée en écrivant mon livre THEIR JIHAD – NOT MY JIHAD, qui dénonce la politisation de l’islam. Il s’agit d’une série d’articles condamnant les attentats-suicide, le terrorisme au nom de ma foi, et le fait que tout N’EST PAS un complot sioniste.
Plus tard lors d’une conférence de presse, j’ai souligné que le président du Congrès islamique canadien avait dit à la télévision nationale que les femmes israéliennes de plus de 18 ans étaient des cibles légitimes pour le meurtre, et j’ai été poursuivie en justice.
Les islamistes s’emploient à intimider et à faire taire ceux qui s’opposent à leur agenda – pourquoi est-ce toléré au Canada, où nous sommes censés jouir de libertés?
Je suis très déçue par les politiciens qui, pour des raisons électoralistes, courtisent les islamistes qui vomissent une rhétorique anti-canadienne. Quand ils sont critiqués, ils crient à l’islamophobie. Il n’y a pas d’islamophobie, il y a islamisation.
Pendant que nous, le premier organisme musulman, faisions des prières pour nos troupes en Afghanistan, un leader religieux dans la ville de Scarborough recrutait des jeunes pour le djihad contre eux. Est-ce que ce religieux mérite la citoyenneté canadienne?
Pourquoi les politiciens ne posent-ils pas des questions sur la loyauté envers cette terre où nous vivons? Qu’en est-il de l’allégeance au Canada?
Je crois que la citoyenneté n’est pas le pays où nous sommes nés, mais le pays où nous mourrons.
Nous sommes maintenant dans une situation où nos troupes combattent l’idéologie extrémiste et misogyne des Talibans en Afghanistan, alors qu’une femme Taliban offre des cours à Mississauga où elle enseigne à des jeunes filles qu’elles doivent accepter la polygamie et couvrir leur visage en public, et qu’un religieux de Scarborough annonce publiquement qu’il procède à des mariages polygames.
Qu’est-ce qui se passe? Vivons-nous maintenant dans la République islamique du Canada? Sommes-nous de retour à une société tribale?
Je vais terminer par le fait que je suis le numéro 5 sur la liste des musulmans les plus détestés publiée sur un site Web extrémiste. Mon objectif est d’être le numéro 1.
Je vous remercie.
Voir aussi: Un Canada divisible à l’infini, par Raheel Raza
Raheel Raza
Journalist, film maker, public speaker, feminist, author of “Their Jihad… Not My Jihad”, recipient of the City of Toronto’s Constance Hamilton Award for her advocacy work for women’s rights. In 2008, she led the prayers of a Friday service before a mixed-gender congregation, under police protection.
“ There is no Islamophobia – there is Islamization ” — Raheel Raza
Bonjour – Good morning. Thanks for this opportunity to share
I did take a crash course in French when coming to Canada, but living in Ontario my Punjabi has improved and my French has regressed.
So the only apology I will make this morning is my lack of fluency in your language.
I stand before you a proud recipient of a fatwa, a death threat and a law suit – these are my credentials.
So allow me to share with you a quick journey of my life in Canada.
I landed in Canada as an immigrant 20 years ago.
My reasons for leaving my homeland were neither economic not political.
It was the fact that we had reached a point where religion was being thrust down our throats to an extent that it was stifling. This was due to an overwhelming influence of the Wahhabi ideology in Pakistan, where a proxy war was being carried out between Iran and Saudi Arabia.
It’s ironic that as extreme Islamism grew in Pakistan, trying to push women back into the dark ages, I found total freedom to practice my faith of Islam in Canada in a very spiritual way – NOT as a political ideology leading to imposition, violence or destruction. This is the difference between Islam and Islamism as pointed out by the previous speakers so I won’t repeat that.
I can say with certainty that today no Muslim country would allow me this luxury of practicing my rights as a Muslim woman and a proud Canadian, which means speaking out for justice and truth.
So most of my time in Canada has been spent in building bridges of understanding and to show the world that Muslim women have a voice that needs to be raised against fundamentalism.
Unfortunately for the Islamists, I’ve also been a thorn in their side, pointing out their foreign funding and support.
Because to my surprise and dismay, the very Islamists and their agenda that I tried to escape in Pakistan has followed me here and is alive and well in Canada.
And they are a CLEAR AND PRESENT danger to our charter of rights and freedoms. They want total accommodation to their causes, with no respect for the mainstream.
The Islamist subversive agenda among other things is to silence the voices of reason and dissent – me included.
Those who do speak out are labeled “self-hating” Muslims.
I use the term SUBVERSIVE because this agenda has LITTLE OR NOTHING to do with the faith of Islam as mentioned clearly by the two previous speakers.
If Islam was their cause why would they stop me from leading PRAYERS?
Few years ago I lead prayers and was immediately delivered a death threat
The Islamists don’t want to have debate or discuss the pros the cons of a situation – they slap us with the edict of blasphemy or apostasy – a dangerous precedence justifying death
I also received a fatwa for celebrating my Prophets birthday. This fatwa came from Saudi Arabia via a circuitous route – via USA. Why are we being monitored here and how deeply are they entrenched?
After the fatwa I rebelled by writing my book THEIR JIHAD – NOT MY JIHAD which speaks out against the politicization of Islam. It’s a series of articles condemning suicide bombing, terrorism in the name of my faith, and the fact that everything is NOT a Zionist conspiracy.
Later in a press conference I pointed out that the President of CIC said on national television that Israeli women over 18 were justified to be killed, and I received a law suit.
The Islamists work at intimidating and silencing those who oppose their agenda – why is this being tolerated in Canada where we are supposed to have freedoms?
I’m very disappointed with those politicians who for the sake of votes will pander to the same Islamists that spout anti-Canadian rhetoric. When critiqued, they shout Islamophobia. There is no Islamophobia – there is Islamization.
When, we as the first Muslim organization were holding prayers for our troops in Afghanistan, a cleric in Scarborough was recruiting our youth for
Jihad against them. Is this cleric worth having Canadian citizenship?
Why are the politicians not asking questions about loyalty for the land in which we live. What about allegiance to Canada?
I believe that citizenship is not the country we were born in, but the country we shall die in.
We now have a situation where our troops are fighting the extremist, anti-woman Taliban ideology in Afghanistan, while a female Taliban holds classes in Mississauga teaching our young girls to accept polygamy and cover their faces in public. At the same time the Scarborough cleric publicly announces that he performs polygamous marriages.
What is happening? Are we now living in the Islamic Republic of Canada? Are we back to tribal society?
I’ll end with the fact that my name is # 5 on the most hated list of Muslims on an extremist website. I aim to be # 1.
Thank you.
See also: Endlessly divisible Canada, by Raheel Raza, TheStar.com, Feb. 1, 2008