http://www.huffpostmaghreb.com/2016/10/17/rached-ghannouchi-etat-is_n_12521310.html?utm_hp_ref=tunisie / WebArchive – Archive.Today
Rachid Ghannouchi: «Quand les gens comprendront qu’il n’y a pas de place pour rendre la Syrie et l’Irak chiites, quand l’Iran et les autres comprendront, alors il ne restera plus de place pour les fous [de colère].»
Alors que le président américain Barack Obama et plusieurs leaders occidentaux ont affirmé ces dernières années que l’État islamique «ne représente pas l’islam», le leader des Frères Musulmans, Rachid Ghannouchi, a déclaré à un média tunisien que l’État islamique est «l’image d’un islam en colère». La déclaration de Ghannouchi a été rapportée par le Huffington Post.
La semaine dernière, dans une autre interview accordée au journal Al Quds Al Arabi / Archive.Today basé à Londres, Ghannouchi a fait la même affirmation et a soutenu que les djihadistes de l’EI sont en colère en raison des activités des chiites en Syrie et en Irak :«Quand les gens comprendront qu’il n’y a pas de place pour rendre la Syrie et l’Irak chiites, quand l’Iran et les autres comprendront, alors il ne restera plus de place pour les fous [de colère].»
Rachid Ghannouchi et le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, sont deux membres importants de l’Union mondiale des savants musulmans.
Dans une interview sur vidéo de 2014, Qaradawi a affirmé que le leader de l’État islamique, Abu Bakr al-Baghdadi, avait déjà été membre des Frères Musulmans.
À l’époque, l’analyste Raymond Ibrahim avait souligné que «les propos de Qaradawi ne visaient cependant pas à salir la réputation des Frères Musulmans» mais que, vraisemblablement, ils visaient à faire savoir aux autorités que leur refus de collaborer avec les Frères Musulmans ‘modérés’ pourrait provoquer une ‘radicalisation’ qui mènerait à la violence.
Raymond Ibrahim : Vraisemblablement, [Qaradawi] a fait allusion au parcours d’al-Baghdadi pour faire passer le message qu’emprisonner ou réprimer les ‘islamistes modérés’, et les Frères Musulmans en particulier lors de la dernière révolution en Égypte, ne peut qu’entrainer leur ‘radicalisation’ et mener à la violence.
[…] Plusieurs universitaires et politiciens occidentaux ont mordu à l’idée qu’il vaille mieux coopérer et s’allier avec les Frères Musulmans ‘modérés’ et ‘non-violents’, afin de prévenir qu’ils se sentent lésés et se tournent vers ‘l’extrémisme, le radicalisme et le terrorisme’.Pour comprendre ce phénomène, il suffit de considérer la technique ‘good cop / bad cop’ et de la comparer à la conduite des États-Unis face aux ‘islamistes non-violents et modérés’ (les ‘good cops’) d’un côté, et les ‘islamistes violents et radicaux’ (les ‘bad cops’) de l’autre côté.
Le antécédents terroristes de Rachid Ghannouchi
En 1998, le gouvernement canadien (sous une administration libérale) a empêché Rachid Ghannouchi d’entrer au pays en raison de ses antécédents terroristes.
Dans son refus de 2003 d’accorder le statut de réfugié à un des lieutenants de Ghannouchi au Canada, la Cour d’appel fédérale a décrit Ghannouchi comme «[section 20] un terroriste faisant partie intégrante de l’internationale islamiste. [Ghannouchi] est considéré par certaines sources comme étant l’un des maîtres à penser du terrorisme [et il] a fait un appel à la violence contre les États-Unis et a menacé de détruire leurs intérêts dans le monde arabe. En outre, il a demandé la destruction de l’État d’Israël.»
La section 21 de la même décision énumère plusieurs activités terroristes menées par l’organisation Ennahda de Ghannouchi dans les années ’80 et ’90 : attentats à la bombe en France et en Tunisie, incendies criminels d’un bâtiment et de voitures, de l’acide projeté au visage d’individus, agressions physiques dans les lycées et les universités, utilisation de cocktails Molotov, etc.
Lecture complémentaire
GMBDW : Rachid Ghannouchi (Couverture approfondie des activités de Ghannouchi)