Lors d’un témoignage devant le Comité sénatorial permanent de la Sécurité nationale et de la défense en décembre 2014, le professeur Jocelyn Bélanger a décrit avec beaucoup d’enthousiasme ce qu’il considère être le succès des programme de ‘dé-radicalisation’ menés auprès des jihadistes qui reviennent dans leur pays après avoir quitté des zones de combat.
Bélanger est professeur au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). En mars 2015, lors d’une interview au 98,5 FM Montréal, Paul Houde l’a présenté comme un ‘partenaire’ du nouveau Centre de prévention à la radicalisation de la Ville de Montréal. M. Bélanger fait également partie du réseau de recherche TSAC (Terrorisme, Sécurité et Société).
En contraste, un article du Wall Street Journal publié le 28 juin 2015, concluait à une effectivité discutable des programmes de ‘dé-radicalisation’.
Jocelyn Bélanger / 8 décembre 2014 : Pour ceux qui entretiennent déjà des relations avec des organisations radicales, ceux qui reviendront au Canada après l’Irak et la Syrie et ces autres qui, en ce moment même, sont désignés comme des recrues potentielles, il y a une lueur d’espoir. Les États-Unis, le Royaume-Uni et certains pays du Moyen-Orient et de l’Asie ont mis sur pied des programmes de déradicalisation dont l’objectif est de changer les cœurs et les esprits des radicaux. Étonnamment, le Canada n’a pas de programmes de ce genre en place, malgré le fait qu’il s’agisse de stratégies très efficaces de lutte contre le terrorisme. Pour vous donner un exemple, les taux de récidive rapportés par l’Arabie saoudite, Singapour et le Sri Lanka oscillent généralement entre 0 et 10 p. 100, ce qui est formidable.
Wall Street Journal / WebArchive – Archive.Today / 28 juin 2015 : [Traduction de PdeB] En Arabie saoudite, les combattants sont généralement arrêtés quand ils retournent chez eux et condamnés à la prison avant de suivre un programme de dé-radicalisation. Le niveau de succès de ce programme est discutable : ce sont notamment des jihadistes ayant participé à ce programme qui ont, par la suite, formé ou joint Al-Qaïda dans la péninsule arabique au Yémen, une des organisations terroristes les plus redoutables selon les autorités américaines.
Référence supplémentaire
Peter Beaumont (The Guardian – 18 janvier 2014) : Après avoir survécu à un attentat-suicide et être devenu le poster boy des programmes de dé-radicalisation saoudiens, il a fini par rejoindre les jihadistes de l’État islamique / WebArchive – Archive.Today [Article en anglais]