Pour les Européens, Tariq Ramadan, l’intellectuel islamiste suisse – et le maître à penser de Présence musulmane au Québec – commence à devenir un personnage embarrassant. Sous la menace d’une poursuite, l’hebdomadaire islamiste Muslim Weekly a dû publier des excuses publiques pour avoir rapporté des propos mensongers tenus par Tariq Ramadan au sujet du professeur américain Daniel Pipes.

Tariq Ramadan n’en est pas à sa première controverse pour propos mensongers à l’endroit de ceux qui ne partagent pas ses opinions. Ainsi, un site qui avait repris des accusations mensongères de Tariq Ramadan au sujet de Jean-Charles Brisard, expert international sur les questions de financement du terrorisme, a retiré des passages de son article après que Brisard l’ait menacé de poursuites.
Tariq Ramadan est persona non grata aux États-Unis. Un visa d’entrée lui a été refusé par les autorités, décision qui a été confirmée par un tribunal américain.
Nous reproduisons plus bas des articles affichés sur le site de Alain Jean-Mairet qui permettent de suivre la saga Tariq Ramadan. Mais d’abord, un portrait de l’influence du personnage chez nous.
Tariq Ramadan, maître à penser de «Présence musulmane» au Canada
Tariq Ramadan est le maître à penser du groupe Présence musulmane au Québec et au Canada. Nous vous invitons à lire notre commentaire sur le mémoire présenté par Présence musulmane à la Commission Bouchard-Taylor: Le mémoire de «Présence musulmane» vise l’imposition du programme islamiste. Ce mémoire fait partie d’une longue série de mémoires insultants présentés à la Commission par des groupes islamistes du Québec, et que notre collaborateur Helios d’Alexandrie a commentés au nom de Point de BASCULE dans son article: Le Québec est un havre de paix: protégeons-le de l’obscurantisme islamique.
Voyez aussi notre commentaire sur l’initiative d’Ottawa d’envoyer Présence musulmane Canada au sommet de l’Organisation de la conférence islamique qui se tient ce mois-ci au Sénégal. L’OCI fait la promotion d’une Charte islamique des droits de l’Homme soumise à la charia qui est incompatible avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme. C’est le déploiement du programme islamiste tout azimut. Doit-on y voir un signe de l’influence des lobbies musulmans à qui le Ministère des affaires étrangères du Canada a accordé en exclusivité l’incompréhensible privilège de former une sorte de ministère fantôme façonnant ses politiques?
Tariq Ramadan devient embarrassant, par Alain Jean-Mairet, le 4 mars 2008
L’an passé, l’intellectuel islamiste suisse Tariq Ramadan, qui fait maintenant son oeuvre en Angleterre (avec des passages sur le continent), avait accusé publiquement Daniel Pipes de mentir. Un hebdomadaire islamiste, le Muslim Weekly, trouva judicieux de se faire l’écho de ses propos:
Le professeur Daniel Pipes parla de Musulmans modérés et, à ce propos, il a qualifié un Égyptien de Musulman modéré dans son débat. Le professeur Ramadan a dit: «Ce qu’il a dit était faux, Il mentait. C’est un Copte. C’est un Chrétien égyptien. Mais il a un nom arabe.»
En fait, Daniel Pipes n’avait même pas mentionné la religion de la personne en question, Magdi Allam, un politicien italien, qui se présente d’ailleurs lui-même comme musulman laïque.
Ainsi, dans son édition du 29 février dernier, l’hebdomadaire qui a relaté les propos de Tariq Ramadan se voit contraint de publier une rétractation et de présenter des excuses à Daniel Pipes, tant dans sa version imprimée qu’en ligne:
Le 9 février 2007, (…) nous avons indiqué que [Tariq Ramadan] avait accusé le professeur Daniel Pipes, un expert américain du Moyen-Orient, d’avoir menti dans son exposé (…) à propos de la religion d’un Musulman égyptien. Nous admettons aujourd’hui que les déclarations du professeur Pipes étaient exactes et qu’il n’a pas menti. Nous retirons ce que nous avons écrit à son sujet et présentons nos excuses au professeur Pipes pour les désagréments causés par notre article .
Très bien. Mais quelqu’un, certainement, a menti, dans cette histoire. Non?
Daniel Pipes : Tariq Ramadan ment-il? À votre avis?
Tariq Ramadan m’accuse de mentir, une charge que je prends au sérieux. Mais, comme c’est si souvent le cas avec les islamistes et autres totalitaristes, les faits accusent l’accusateur.
Ramadan se trouvait dans le public lors de mon débat du 20 janvier dernier avec Ken Livingstone, le maire de Londres, et a pu m’entendre appeler les Occidentaux à contribuer à l’instauration d’un Islam modéré. En m’adressant au maire, j’ai suggéré (comme on peut le lire dans la transcription, «L’Islam radical contre la civilisation») que l’établissement d’un Islam modéré
«peut être atteint non pas via le multiculturalisme consensuel que vous prônez, mais par une ferme solidarité avec tous nos alliés civilisés de par le monde. Particulièrement avec les voix libérales du Royaume d’Arabie Saoudite, avec les dissidents iraniens et les réformateurs d’Afghanistan.
Je propose aussi de soutenir leurs homologues en Occident, soit des personnalités telles que […] Magdi Allam, un Égyptien devenu un journaliste italien de premier plan; Naser Khader, un parlementaire au Danemark; Salim Mansur, un professeur et auteur au Canada, et Irfan Al-Alawi, ici en Grande-Bretagne».
Lors d’un débat ultérieur, le même jour, intitulé «Is There an Islamic Threat?» (Existe-t-il une menace islamique?), auquel je n’ai pas pris part, mais dont deux personnes m’ont parlé et qui a été décrit par Carol Gould, Ramadan m’attaqua pour avoir mentionné Magdi Allam. Mozammel Haque confirma cela par la suite dans un article intitulé «Professor Tariq Ramadan on Islamic Threat,» (Le professeur Tariq Ramadan à propos de la menace islamique) paru dans l’édition du 9 février du Muslim Weekly, une publication islamiste.
Voici le passage en question:
Le professeur Daniel Pipes parla de Musulmans modérés et, à ce propos, il a qualifié un Égyptien copte de Musulman modéré dans son débat. Le professeur Ramadan a dit: «Ce qu’il a dit était faux, Il mentait. C’est un Copte. C’est un Chrétien égyptien. Mais il a un nom arabe.»
À cette étape, il faut relever deux éléments: (1) Ramadan ne dit pas que je me trompais en désignant Allam comme un Musulman, mais que je «mentais». Cela implique que je saurais qu’Allam est chrétien, mais que je le qualifie fallacieusement de Musulman. Voilà un langage bien cru de la part de Ramadan. (2) Ce sont des mots étranges, en fait, vu que je n’ai identifié Allam comme un Musulman ni dans le passage susmentionné, ni à aucun autre moment de mon discours de Londres – je ne l’ai qualifié que d’«allié civilisé» parmi plusieurs autres. Ramadan m’implique ainsi sans aucune raison valable dans une sombre dispute sur l’affiliation religieuse d’Allam.
Et Magdi Allam lui-même, une personnalité de premier plan du quotidien italien Corriere della Sera, que dit-il sur sa foi (je remercie Lorenzo Vidino pour son aide dans la recherche d’informations à ce sujet). Allam a publié une autobiographie – Vincere la paura. La mia vita contro il terrorismo islamico e l’incoscienza dell’Occidente (Vaincre la peur: ma vie contre le terrorisme islamique et l’inconscience de l’Occident») – en 2005 dans laquelle il décrit longuement (p. 18–52) son enfance en Égypte, où il est né de parents qui se qualifiaient tous deux de Musulmans et où il a été élevé en tant que Musulman. Voici quelques extraits qui éclairent bien cet aspect:
«L’Islam que j’ai vécu, l’Islam dans lequel je suis né et j’ai grandi […]» («L’islam che ho vissuto, l’islam in cui sono nato e cresciuto […]»), p. 27.
«Ma mère, qui a toujours été une Musulmane pratiquante, […]» («Mia madre, che e’ sempre stata una musulmana praticante, […]»), p. 32.
«Mes parents étaient tous deux musulmans, ils croyaient en le même Dieu et partageaient les mêmes valeurs et la même culture» («I miei genitori erano entrambi musulmani, credevano nello stesso Dio e condividevano il medesimo sistema di valori e culturale»), p. 37.
Allam admet avoir pensé à se convertir au Christianisme en s’installant en Italie, afin de mieux s’intégrer, mais il n’a jamais franchi le pas. Il n’a aucun lien avec les Coptes. La note de l’éditeur de son livre Vincere la paura résume ainsi la présentation d’Allam: «Magdi Allam se décrit lui-même comme un Musulman laïque né et élevé dans l’Égypte de Nasser» («Magdi Allam racconta se stesso, musulmano laico nato e cresciuto nell’Egitto di Nasser»).
D’où sort donc la calomnie de Ramadan sur l’identité copte d’Allam? D’une antipathie entre les deux hommes, tous deux Européens d’origine égyptienne. Par exemple, l’autobiographie d’Allam contient une «lettre ouverte à Tariq Ramadan» («Lettera aperta a Tariq Ramadan») qui présente Ramadan comme un extrémiste, et à la suite du refus d’Allam d’apparaître avec lui, le PEN American Center a refusé d’octroyer un prix à Ramadan.
Ramadan n’est pas seul à répandre cette version des choses; il est assisté de l’Unione delle Comunità ed Organizzazioni Islamiche in Italia (Union des communautés et organisations musulmanes en Italie) et d’un certain Miguel Martinez, un polémiste qui mène une campagne prolongée de calomnie et de discrédit contre Allam.
Qualifier Allam de copte a au moins pour effet d’émousser sa forte voix anti-islamiste. Au pire, le faire passer pour un apostat met sa vie en danger. Ce n’est pas un secret qu’Allam ne peut plus se déplacer sans une escorte permanente de plusieurs gardes du corps fournie par l’État. En participant ainsi à la mise en danger d’un penseur musulman courageux, Ramadan se déshonore définitivement.
Donc, pour résumer: Magdi Allam est né musulman, a grandi musulman et se présente aujourd’hui encore comme un Musulman. Mais Ramadan le dit chrétien. J’ai appelé à soutenir Allam. Ramadan dit que j’ai «menti».
Chère lectrice, cher lecteur: qui est le menteur ici, à votre avis?
Un dernier indice: ce n’est pas le premier démêlé public de Ramadan avec la vérité. Voici deux autres cas:
1. Il justifia le meurtre d’Israéliens, prétendit ne pas l’avoir fait puis a été confondu par un enregistrement de ses paroles.
2. Il déclara par deux fois, erronément, que j’étais à l’origine de son exclusion des États-Unis, puis il nia avoir jamais dit cela.
Encore Ramadan, encore une affaire de mensonges
Cette fois contre Jean-Charles Brisard, qui suit l’évolution de l’islamisme depuis plusieurs années. Ainsi, dans le cadre d’un article visant à jeter le discrédit sur cet expert, Ian Hamel, grand spécialiste du parcours de Tariq Ramadan s’il en est, a recueilli cette déclaration de l’islamiste genevois:
Mêmes accusations de la part de Tariq Ramadan, joint par téléphone à Londres. «Brisard ne se trompe pas. Il colporte sciemment des faits mensongers contre moi depuis plusieurs années ».
Lorsque Brisard a menacé de lancer une action en justice, le responsable du site a supprimé le passage en question de l’article, lequel est par ailleurs suffisamment contestable pour que Jean-Charles Brisard ait pu obtenir d’y faire ajouter une réponse formelle.
Le fait que Ramadan doive recourir à des déclarations aussi grossières, et ce de manière répétitive semble indiquer qu’il perd en ce moment la belle assurance qui était la sienne encore l’été dernier.
Voir aussi sur notre site:
Pourquoi l’Occident est supérieur – Ibn Warraq répond à Tariq Ramadan
États-Unis – Refus d’un visa pour Tariq Ramadan confirmé
Le mémoire de “Présence musulmane” vise l’imposition du programme islamiste
Le Canada envoie « Présence musulmane » au sommet de l’OCI
« Présence musulmane » au sommet de l’OCI – mission du siècle pour le Canada !
Le Québec est un havre de paix : protégeons-le de l’obscurantisme islamique