La marginalisation des Musulmans au Canada n’est pas due à un environnement d’islamophobie créé par les médias, mais à une trop grande rectitude politique qui empêche des débats ouverts, et aux accommodements qui encouragent les Musulmans à vivre en circuit fermé et favorisent la domination de l’idéologie fondamentaliste. La société de ce pays est fondée sur une séparation de la religion et de l’État. Mais lorsqu’il s’agit d’appliquer cette valeur fondamentale aux musulmans, les décideurs politiques mêlent la religion avec les affaires de l’État. – Tahir Aslam Gora, The Hamilton Spectator
Tahir Aslam Gora est un écrivain et journaliste canadien d’origine pakistanaise vivant à Burlington en Ontario.
Il est arrivé au Canada comme réfugié en 1999, sa vie étant menacée au Pakistan en raison de ses critiques du fondamentalisme religieux. Il n’a pas trouvé la sécurité au Canada, où des islamistes continuent de le menacer. Voyez le reportage de la CBC dans notre section vidéo: Intimidation de musulmans par des radicaux au Canada
Gora est éditeur, traducteur (anglais vers ourdu) et écrivain. Il est un supporter acharné de la liberté d’expression, en particulier au sein des communautés musulmanes. Son organisation Independent Muslim Media Network s’emploie à protéger la liberté d’expression d’écrivains comme Salman Rushdie, Taslima Nasreen et Irshad Manji. C’est un islamolucide qui prône une réforme de l’islam. Lisez son texte: L’islam a besoin d’évoluer
Il est responsable de la traduction en ourdu du livre The Trouble With Islam de Irshad Manji. Il est également impliqué dans la traduction des écrits de Daniel Pipes et de Samia Labidi en ourdou.
Il est membre des Écrivains en exil du PEN International, Canada et du panel des Journalistes en exil du groupe Journalistes canadiens pour la liberté d’expression.
Il a publié trois recueils de nouvelles, un roman, deux recueils de poèmes, deux anthologies et une traduction. Certains de ses ouvrages ont été traduits en russe, en ouzbek et en anglais. Source: wikipedia
Traduction de: Muslims, don’t shun multiculturalism, par Tahir Aslam Gora, The Hamilton Spectator, le 1er mai 2008.
Musulmans, ne rejetez pas le multiculturalisme
Les Musulmans dans le monde occidental en général et au Canada en particulier blâment les médias pour la création d’un environnement d’islamophobie.
Ils pensent que les médias occidentaux – y compris ceux du Canada – ont orchestré une campagne visant à assimiler l’islam au terrorisme.
Au Canada, d’autre part, certains cercles islamiques progressistes pensent que les médias canadiens sont trop pris dans la rectitude politique et n’osent pas soulever des débats publics qui remettent l’islam en question.
Pourquoi y a-t-il un besoin de débat ouvert au sein de l’islam? La réponse, tout simplement, c’est que nous les musulmans formons encore une communauté fermée.
Le modèle canadien d’une mosaïque multiculturelle nous donnerait l’occasion de nous mêler à toutes les cultures au Canada. Mais au lieu de cela, les musulmans sont encouragés à rester à l’écart du mélange multiculturel.
Soyons francs. C’est la raison pour laquelle les musulmans semblent la population la plus marginalisée dans notre société. Cette marginalisation génère un sentiment d’incompatibilité entre les musulmans et les autres communautés. Tout le monde le pense, mais personne ne veut en parler dans les universités et les institutions.
Malgré que les gens sur le terrain ressentent cette aliénation, l’intelligentsia du Canada fait preuve de rectitude politique dans toutes les instances de peur d’être étiquetée comme raciste.
La société canadienne doit aider les musulmans à intégrer les valeurs fondamentales du Canada plutôt que d’encourager leur aliénation religieuse. La société de ce pays est basée sur une séparation de la religion et de l’État. Mais lorsqu’il s’agit d’appliquer cette valeur fondamentale aux musulmans, les décideurs politiques mêlent la religion avec les affaires de l’État.
Il est triste que nos collèges et universités laïques permettent l’attribution d’installations spéciales à des groupes d’étudiants musulmans pour faire la promotion de leurs services religieux sur les campus. Malheureusement, ces services religieux sur les campus mènent à leur domination par les idéologies fondamentalistes.
Pourquoi les campus ne font-ils pas savoir clairement à tous les groupes religieux que le campus promeut l’harmonie et la laïcité, et non la ségrégation religieuse? Ce n’est pas du racisme ou un mauvais message. C’est une orientation plus appropriée.
En conservant intactes nos valeurs fondamentales dans nos institutions nous pourrions aider à soutenir notre position laïque auprès de toutes les communautés.
Dans un environnement laïc, on peut s’attendre à ce que toutes sortes de débats s’épanouissent. Lorsque cela existe, une communauté ne devient pas paranoïaque sur des choses comme des «complots des médias».
Mais quand la société persiste à accommoder les demandes religieuses des musulmans dans des environnements non religieux, elle favorise indirectement la radicalisation islamique. Et lorsque cela se produit, il ne faut pas se plaindre de la marginalisation des musulmans.
Malheureusement, l’actuelle aliénation ou incompatibilité entre les communautés se traduit par des atteintes à la liberté d’expression, ce qui provoque des protestations à chaque débat et renforce la radicalisation dans notre pays.
L’intelligentsia du Canada et les leaders musulmans doivent revoir leur stratégie. Ils doivent regarder au-delà de leurs intérêts communautaires.
Il y a une contradiction des idées et des actions dans la façon dont les organisations islamiques du Canada et leurs dirigeants préconisent leur détachement de la société dans son ensemble, et la façon dont ils se mettent eux-mêmes de l’avant dans l’arène politique et les politiques nationales.
Cette contradiction – ce paradoxe – pourrait pousser le Canada et ses communautés musulmanes vers un état de pure aliénation.
Voir aussi:
Islamisation des campus canadiens
Ontario – Accommodements déraisonnables : Plus on en demande, plus on en veut…
Réaction au mémoire suprématiste du Muslim Students Association de McGill
Les musulmans canadiens opposés à la charia sont minoritaires et sont traqués
Grande-Bretagne – Radicalisation des étudiants musulmans
Incitation au meurtre et à la haine par un étudiant musulman de Toronto
Front Djihadiste – Les chaires d’études islamiques en Occident
Des fonds publics financent des islamistes radicaux sur les campus américains
Islam, ennemi de la liberté d’expression
Des universités collaborent à l’apartheid des femmes pour des pétrodollars
Front Djihadiste – Les chaires d’études islamiques en Occident
Lien externe:
Islamism’s Campus Club: The Muslim Students’ Association