Gérard Bouchard, Charles Taylor et la mosquée Assuna
On se doit de souligner que la mosquée Assuna qui fait l’objet du présent article, ainsi que le Muslim Council of Montreal, tous deux dirigés par l’imam Salam Elmenyawi, font partie des 23 organisations islamistes que Gérard Bouchard et Charles Taylor ont recommandé au gouvernement québécois de financer dans leur rapport de 2008. Ces 23 organismes signèrent la lettre commune de 2007 à laquelle réfère la note 91 de la page 236 du Rapport Bouchard-Taylor.
Auteur : Fabrice de Pierrebourg
Référence : La Presse, 13 novembre 2013 (édition internet)
Titre original : Le statut de la mosquée Assuna inquiète Drainville
Le ministre Bernard Drainville juge «très préoccupantes» les informations dévoilées ce matin par La Presse sur la controversée mosquée montréalaise Assuna.
«C’est évident que Revenu Canada doit se poser de sérieuses questions sur le statut d’organisme de bienfaisance de cette mosquée-là, a-t-il déclaré ce matin. Lorsque l’on dit que c’est le FBI, le SCRS, il faut se poser de sérieuses questions et c’est inquiétant. L’intégrisme nous inquiète».
Le ministre péquiste des institutions démocratiques réagissait ainsi à un reportage de La Presse qui démontrait que la mosquée Assuna, fichée notamment par le FBI comme un des neuf lieux au monde où«des membres d’Al-Qaïda ont été recrutés, aidés ou formés», était considérée comme un organisme de bienfaisance par Ottawa depuis 1999. Un statut octroyé qu’à certaines conditions édictées par la Loi sur l’Impôt.
Cette mosquée a été à plusieurs reprises depuis cette date pointée du doigt dans divers dossiers liés au terrorisme, que ce soit au Canada, États-Unis et en Europe.
De plus, un texte qui apparaissait encore récemment sur son site internet (fermé depuis) expliquait qu’il «incombe à la femme musulmane de rester dans son foyer et de n’en sortir qu’en cas de besoin pressant» et alors dans ce cas selon des conditions strictes.
Selon le ministre Bernard Drainville, le projet de Loi 60, surnommé Projet de charte des valeurs, envoie quand même un «message aux intégristes».
Mais il a réitéré que «l’objectif premier» de la charte n’est pas de lutter contre ces «intégristes», mais plutôt d’«encadrer les demandes d’accommodements, faire de l’égalité hommes-femmes une valeur non négociable, et assurer la neutralité religieuse de l’état».
Rappelons qu’en 2004, le président actuel de la mosquée Assuna Salam Elmenyawi avait fait des pressions sur l’ex-ministre de la Sécurité publique Jacques Dupuis afin d’implanter la charia au Québec en matière familiale. Un projet tué dans l’oeuf à la suite de l’adoption à l’unanimité en chambre d’une motion présentée par la députée libérale Fatima Houda-Pépin.
Selon le ministre, le fait d’installer la neutralité de l’état, c’est une «façon de dire au courant intégriste que l’on est en désaccord avec la fusion état-religion.»