Le procès d’un député néerlandais rappelle les réactions des journalistes après les attentions du 11 septembre.
par Salim Mansur
Toronto Sun, le 29 janvier 2010
Traduction par Point de Bascule
Alors que se déroule à Amsterdam le procès du député néerlandais Geert Wilders pour avoir offensé les musulmans, je me rappelle ce qu’écrivait Orianna Fallaci après les attentats du 11 septembre lorsqu’elle voyait l’Europe rongée de l’intérieur par la force culturelle étrangère de l’islam. Fallaci était une journaliste et une écrivaine courageuses. Les critiques lui ont reproché ses excès de langage, particulièrement lorsqu’elle parle de l’islam mais le procès intenté à Wilders pourrait bien confirmer ses craintes au sujet de l’avenir de l’Europe et de l’Occident.
En 2006 a paru aux États-Unis La force de la raison, traduction du livre paru en italien en 2004 et qui a été un succès de librairie. Juste après les attentats du 11 septembre, elle avait écrit La rage et l’orgueil, qui a connu également un grand succès.
Dans La force de la raison Fallaci écrit: «Voici une Europe qui ne sait pas où elle va. Qui a perdu son identité et qui s’est vendue aux sultans, aux califes, aux vizirs, aux mercenaires du nouvel Empire ottoman.»
Les autorités italiennes voulaient la traîner devant les tribunaux. Fallaci désirait témoigner et faire de ce procès un acte d’accusation contre les autorités. Elle n’a jamais été traduite en justice avant sa mort en 2006, à l’âge de 77 ans.
Fallaci affirme que ce sont deux livres d’une autre femme courageuse qui lui ont ouvert les yeux sur ce qui attend l’Europe. Dans Islam and Dhimmitude: Where civilisations collide et Eurabia: l’axe euro-arabe, l’historienne britannique Bat Ye’or, née en Égypte et contrainte de s’exiler, documente la récente histoire du partenariat entre l’Europe et les États arabes.
Cette relation a accru la sensibilité des capitales européennes et les intellectuels envers les politiques arabo-musulmanes et la culture. C’est cette sensibilité ou rectitude politique que l’on sent au procès contre Geert Wilders.
Cette sensibilité empêche l’élite politico-intellectuelle en Europe et en Amérique du Nord de dénoncer l’iniquité de ce procès et de tout procès intenté contre ceux qui s’expriment ou écrivent sur des sujets qui peuvent offenser les musulmans.
Lorsque la bureaucratie européenne – ou la bureaucratie canadienne – demande que «la liberté d’expression » se conforme aux exigences «d’une parole responsable » chaque fois qu’il est question de l’islam, cela revient à renier l’histoire européenne où sont nées la science et la démocratie.
Le procès de Wilders donne une idée du sombre avenir qui attend l’Europe, comme l’avait prévu Fallaci. Ce procès n’a d’autre but que d’apaiser l’islam qui a présenté aux Nations-Unies une résolution demandant d’interdire la ” diffamation des religions “: résolution adoptée en 2008.
En jugeant Wilder, la Cour d’appel d’Amsterdam a concédé un espace aux islamistes en se pliant, de manière pratique, à leur demande d’application de la charia dans une société sécularisée.
Ceci veut revient à abandonner les musulmans, particulièrement les femmes, qui ont fui les pays islamiques pour la liberté. Ils vont devenir vulnérables une fois de plus aux pressions des islamistes faisant respecter la charia dans les enclaves musulmanes en Europe.
Et une Europe qui apaise l’islam officiel en punissant ses critiques, se montrera insensible aux efforts de réforme de l’islam dans le monde arabo-musulman comme l’Iran. Une telle Europe, contre laquelle Orianna Fallaci a exprimé sa rage, va sombrer dans nouvel obscurantisme.
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