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Le 31 décembre 2015 au soir, des dizaines de femmes allemandes ont été agressées sexuellement et souvent volées près de la gare de Cologne au moment où elles célébraient le Nouvel An. La réaction initiale des leaders politiques allemands et des responsables policiers a été d’essayer d’étouffer l’affaire, voire de blâmer les victimes.
Dans le cas d’Henriette Reker, la maire de Cologne, elle a immédiatement affirmé au sujet des agresseurs que «rien ne permettait de dire qu’il s’agissait de réfugiés». Elle a même suggéré qu’à l’avenir les femmes devraient se conduire différemment pour prévenir d’autres attaques. The Independant / WebArchive – Archive.Today
Exaspérés par leurs dirigeants, des policiers allemands, qui ont tenté de stopper les agressions mais qui ont été rapidement débordés par les événements ce soir-là, se sont confiés aux journalistes. Ils disent avoir contrôlé des dizaines de personnes le 31 décembre au soir et avoir ont une bonne idée de l’origine des agresseurs.
Selon Le Monde qui cite un journal allemand, «Seule une petite minorité de ces personnes étaient des Nord-Africains, la plus grosse partie était des Syriens».
Titre original : Des policiers attribuent les agressions de Cologne à des réfugiés « tout juste arrivés en Allemagne » / Archive.Today
Auteure : Cécile Boutelet
Référence : Le Monde, 7 janvier 2016
Les événements de la Saint-Sylvestre à la gare de Cologne sont en passe de devenir un véritable scandale en Allemagne. Selon les informations publiées par le journal Welt am Sonntag / Archive.Today, la police de Cologne, contrairement à ce qu’avait au départ déclaré sa direction, dispose d’informations très précises sur les auteurs des agressions sexuelles commises ce soir-là. Les forces de l’ordre auraient en effet contrôlé dans la soirée une centaine de personnes à la suite de ces actes de violence. Quelques-unes d’entre elles auraient été interpellées et placées en garde à vue peu après les faits. « Seule une petite minorité de ces personnes étaient des Nord-Africains, la plus grosse partie était des Syriens », précise le journal.
Welt am Sonntag, classé à droite dans la presse allemande, s’appuie sur le témoignage anonyme de policiers présents place de la Gare au moment des faits. Blessés par les critiques exprimées par le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, à leur endroit, les fonctionnaires ont révélé que les informations données par le chef de la police locale, Wolfgang Albers, n’étaient pas justes. Ce dernier avait dit que la police ne disposait d’aucune information sur l’identité des agresseurs. La maire de Cologne, Henriette Reker, avait même ajouté que « rien ne permettait de dire qu’il s’agissait de réfugiés ».
Or la réalité semble bien différente. Selon les informations de Welt am Sonntag, 100 personnes ont été contrôlées ce soir-là, et certaines d’entre elles ont été conduites au poste. Les résultats de ces contrôles contrediraient la version officielle, à en croire le journal : les personnes en question « ont présenté des documents reçus lors de l’enregistrement des demandes d’asile, a déclaré un policier au journal. Ils voulaient surtout commettre des agressions sexuelles, ou, pour le dire dans leur logique, s’amuser sexuellement. »
D’après le policier cité par le journal, il ne s’agirait pas de 1 000 individus, comme énoncé au départ, mais de « plus de 2 000 personnes presque toutes d’origine arabe, réparties dans un rayon de deux kilomètres autour de la gare centrale. Personne ne s’attendait à cela, et personne ne pouvait le prévoir ». Ces faits seraient confirmés par un rapport de la police de Cologne daté du 2 janvier, que Welt am Sonntag a pu se procurer.
Interrogé par le journal, le chef du syndicat de la police en Rhénanie du Nord-Westphalie, Arnold Plickert, a défendu les policiers :
« Je peux comprendre que des collègues diffusent des informations de façon anonyme. Ils veulent se défendre contre les fausses accusations qui circulent. »
Le fonctionnaire a également reconnu que l’information selon laquelle « rien ne permettait de penser qu’il s’agissait de réfugiés était fausse ».
La police était totalement dépassée
Jeudi, la presse allemande avait déjà publié des extraits d’un autre rapport de police, celui de l’intervention des forces de l’ordre place de la Gare, le soir de la Saint-Sylvestre. Un récit accablant, qui montre que les violences commises ce soir-là sont bien plus graves que les autorités ne l’avaient reconnu jusqu’à présent.
Selon ce document qu’ont pu se procurer Bild et le Spiegel Online, la place de la Gare de Cologne s’est transformée ce soir-là en un lieu de violence et de peur, où la police, totalement dépassée, était incapable de contrôler les diverses agressions, vols et attaques aux bouteilles et feux d’artifice contre les passants.
Le rapport, dont Bild publie de larges extraits, décrit une place de la Gare bondée, où des milliers de personnes, essentiellement des hommes « issus de l’immigration », très alcoolisés, sont rassemblés et tirent des pétards et des feux d’artifice sur la foule et la police. Déjà au début de l’intervention des forces de l’ordre, vers 21 h 45, des passants rapportent à la police avoir été témoins de rixes, vols et agressions sexuelles sur des femmes. « Même l’apparition de la police et les mesures d’ordre n’ont pas dissuadé les groupes d’effectuer leurs méfaits, ni devant la gare de Cologne ni à l’intérieur », relate le document. Alors que, vers 22 h 45, l’esplanade se remplit encore, les femmes présentes, « accompagnées ou non, doivent effectuer une véritable “course d’obstacles” pour traverser la place de la Gare ».
Tenant compte des tirs de feux d’artifice, la police en vient à conclure qu’elle doit évacuer la place pour éviter « des blessures graves ou même des morts ». L’évacuation de la zone située entre les marches de la cathédrale et la gare a lieu vers 23 h 30, et se déroule très difficilement à cause de l’état de forte ébriété des personnes présentes. Au cours de l’opération, « de nombreuses femmes et jeunes femmes choquées et en pleurs se rendent auprès des fonctionnaires de police présents et racontent avoir été agressées sexuellement par plusieurs hommes ou groupes d’étrangers ».
« Les forces de police n’ont pas pu maîtriser tous les événements, agressions ou délits, il y en avait trop en même temps », poursuit le rapport, qui reconnaît que la police s’est trouvée dépassée au point, à certains moments critiques, « de ne pas pouvoir enregistrer les plaintes ».
Toute la gare est dans une situation de chaos et de très grande saleté, poursuit le rapport. La montée dans les trains est quasi impossible. Aux appels à l’aide qui résonnent dans la gare, les policiers peinent à répondre car les agresseurs forment un cercle autour des victimes et les empêchent d’intervenir, à tel point que seule l’aide des passants a pu permettre d’empêcher un viol. Certains témoins sont menacés par les agresseurs. « Dans cette situation, aucune arrestation n’est possible en raison des capacités insuffisantes » des autorités, est-il écrit dans le rapport, qui précise que les forces de police, dans leur intervention, ont été confrontées à un « manque de respect » que l’auteur, un cadre de police, n’a « jamais vu en vingt-neuf ans de carrière ».
Le nombre de plaintes liées aux événements de cette nuit-là à Cologne s’élève désormais à 121, contre 90 mardi à midi. On sait aujourd’hui qu’environ les trois quarts des plaintes font état d’agressions sexuelles, dont deux viols. Et les plaintes se multiplient également dans d’autres villes d’Allemagne pour des faits similaires : à Stuttgart, à Munich, à Berlin et à Hambourg, où 50 plaintes ont été enregistrées pour agressions sexuelles le soir du Nouvel An.
Le porte-parole de la police de la ville a précisé au Spiegel Online que les agressions de groupes d’hommes consistant à encercler des jeunes femmes pour les agresser sexuellement et les voler étaient un phénomène nouveau. Même lors de manifestations comme l’anniversaire du port, où les harcèlements et les vols sont courants, la police n’a jamais été confrontée à ce type de comportements. Jeudi, comme depuis le début de la semaine, plusieurs responsables allemands, dont la chancelière Angela Merkel, ont promis de faire toute la lumière sur ces événements. Voire même d’expulser les individus responsables de ces actes.
Références supplémentaires
Point de Bascule : Fiche Charia / Hijra (Migration)
Point de Bascule (23 novembre 2015) : Tariq Ramadan en tournée au Canada pour «contextualiser» la crise des migrants : En 2011, il incitait ses partisans à coloniser les États-Unis ‘avec notre compréhension de l’islam’
Point de Bascule (5 octobre 2012) : Edmonton / Mai 1980 – Le leader des Frères Musulmans Ismail Faruqi a mis en évidence le rôle de l’immigration musulmane dans l’islamisation de l’Amérique du Nord