Des médias israéliens rapportent que le Hamas a refusé d’assister à un sommet du Mouvement des pays non-alignés à Téhéran de crainte que sa participation ne soit «perçue par les Palestiniens et les Arabes comme une adhésion à l’axe chiite et comme un appui au régime Assad».
Original English version on Haaretz via GMBDR
Traduction française de Point de Bascule
Des médias israéliens rapportent que le Hamas a refusé d’assister à un sommet du Mouvement des pays non-alignés à Téhéran de crainte que sa participation ne soit «perçue par les Palestiniens et les Arabes comme une adhésion à l’axe chiite et comme un appui au régime Assad».
GMBDR (August 29, 2012): Hamas Declines Participation in Iran Summit; Fears Perception of Assad Support
29 août 2012 / Haaretz – Une importante controverse a fait rage dans les milieux politiques palestiniens la fin de semaine dernière. Après que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad ait invité le premier ministre du Hamas Ismail Haniyeh à assister à une conférence du Mouvement des pays non-alignés, ce dernier a manifesté son intention d’y aller. Quelques heures après l’annonce de l’invitation par le porte-parole du gouvernement du Hamas, des proches du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont déclaré que si Haniyeh allait à Téhéran, Abbas n’y irait pas. Des responsables proches d’Abbas ont accusé l’Iran de vouloir intensifier la tension qui règne parmi les Palestiniens et de perpétuer la division entre Gaza et la Cisjordanie. Quelques heures plus tard, Haniyeh est revenu sur sa décision en annonçant qu’il n’irait plus au sommet pour éviter d’«accroître la division». Au même moment, les organisateurs de la conférence en Iran annonçaient que les représentants du Hamas n’avaient jamais été invités au sommet. La tempête s’est calmée et maintenant Abbas déclare qu’il accepterait de participer au sommet.
La révélation de nouvelles informations pourrait compromettre un peu plus les relations déjà tendues entre Gaza et Téhéran. Même si le leadership du Hamas a considéré la question de la division chez les Palestiniens au moment de prendre sa décision, il appert que le principal facteur qui a motivé son refus d’une participation au sommet a été la crainte du Hamas d’être perçu comme un allié de l’Iran au moment où ce pays donne son appui total à la Syrie de Bachar el-Assad. Le Hamas craignait que leur arrivée en Iran ne soit «perçue par les Palestiniens et les Arabes comme une adhésion à l’axe chiite et comme un appui au régime Assad».
Les responsables du Hamas ont tenu des rencontres intenses dans les heures qui ont suivi l’annonce de l’invitation iranienne. Ils ont conclu que leur passage à Téhéran causerait politiquement plus de mal que de bien. La décision atteste de l’ampleur de la tension entre l’Iran et le Hamas même si le Hamas tente de la dissimuler. Le Hamas considère d’un très mauvais œil l’appui de l’Iran au régime Assad qui massacre le peuple syrien. Certaines des victimes sont des Palestiniens ou des membres des Frères Musulmans. L’organisation évite cependant de critiquer publiquement l’Iran de crainte que cesse son aide financière et matérielle. Pour l’instant, le Hamas présente une unité de vues avec l’Iran en ce qui concerne Israël pour s’assurer que les transferts financiers se poursuivent. / Fin du rapport du Haaretz
En janvier 2009, GMBDR a consacré un article à la relation complexe entre le Hamas, l’Iran et les Frères Musulmans en Égypte.
Dans sa charte, le Hamas se décrit comme «une des ailes des Frères Musulmans en Palestine». En juillet 2011, le leader de la confrérie en Égypte, Essam al-Arian, a reconnu la relation qui existe entre les Frères Musulmans et le Hamas dans les termes suivants :
Le réseau des Frères Musulmans est une organisation-parapluie qui relie plusieurs mouvements islamistes, dont le Hamas.
En juin 2007, un journaliste du Hamas a reconnu le rôle que «l’Internationale des Frères Musulmans» joue dans le financement du Hamas pour l’achat d’armes. Le réseau des Frères Musulmans appuie le Hamas par l’intermédiaire de l’Union of Good, une coalition internationale d’organismes de bienfaisance dirigée par le leader des Frères Musulmans Youssef Qaradawi.
Référence supplémentaire
– Point de Bascule (28 février 2012) : En quittant la Syrie, le Hamas confirme ses liens avec le réseau des Frères Musulmans