Basée aux États-Unis avec des succursales au Canada et ailleurs dans le monde, IFANCA est la principale agence de certification halal en Amérique du Nord. Elle est d’ailleurs la seule qui ait été contactée par Radio-Canada pour l’article reproduit plus bas.
L’agence de certification halal d’ISNA-Canada est liée à l’ISNA Development Foundation dont le statut d’organisme de bienfaisance a été révoqué par l’Agence du revenu du Canada en 2013 après que des liens avec des organisations finançant le terrorisme en Inde aient été découverts.
Selon la nouvelle règlementation canadienne, «l’utilisation d’allégations ‘halal’ sur l’étiquette des aliments est facultative. Cependant, si [de] telle[s] allégation[s] figure[nt] sur l’étiquette ou l’emballage d’un produit ou dans une publicité connexe, [elles] devront être assorties du nom de l’organisation ou de la personne ayant certifié les aliments comme halal».
Ce faisant, l’Agence canadienne d’inspection des aliments donne de la légitimité à des organisations dont les liens avec le terrorisme ont été fréquemment évoqués ces dernières années :
MoneyJihad (21 janvier 2014) : Les liens de l’agence de certification halal IFANCA avec le terrorisme révélés / Archive.Today (Article en anglais)
Point de Bascule (24 septembre 2013) : L’ISNA Development Foundation voit son statut charitable révoqué pour avoir transféré des fonds vers une organisation terroriste au Pakistan (L’ISNA Development Foundation appartient au réseau de l’Islamic Society of North America / ISNA qui comprend une agence de certification halal.)
Point de Bascule (2 avril 2012) : Muslim Association of Canada : une contributrice au collecteur de fonds du Hamas contrôle la certification halal au Québec
En 2010, Mustafa Ceric, un des leaders des Frères Musulmans en Europe associé à Youssef Qaradawi, a promu de «conquérir le monde par le halal» lors d’un congrès sur le halal qui se déroulait au Pakistan.
C’est en capitalisant sur l’aspect englobant du halal que Mustafa Ceric peut envisager une telle conquête.
Lors d’un colloque sur le halal bénéficiant de fonds publics qui s’est déroulé à l’UQAM en 2012, l’expert Mostafa Brahami avait clairement fait ressortir cet aspect englobant du halal en déclarant que «le halal va bien au-delà de l’égorgement de l’animal, il englobe tous les aspects de la vie». (vidéo 8:30)
En vertu de ce principe, les islamistes visent donc à contrôler non seulement la gamme des produits offerts mais également les étapes de leur mise en marché (production, transport, commercialisation, financement, etc.) La pénétration du halal est donc à la fois verticale et horizontale.
En 2012, quelques mois avant la tenue du colloque sur le halal à l’UQAM, son organisateur, Khadiyatoulah Fall, professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi, s’était attardé à la pénétration horizontale du halal dans un texte publié sur un site internet sénégalais. Il a écrit que la portée du halal «est très vaste et déborde la sphère de l’alimentation pour englober d’autres champs comme les activités financières et commerciales (banques, crédit, prêts, hypothèques, cartes de crédit, assurances, etc.), les cosmétiques et le vêtement, les médicaments, les loisirs, les jeux de hasard, les comportements et objets sexuels, les relations interpersonnelles (mariages), etc.»
Ahmad Sakr (1933-2015) a été l’un des fondateurs de l’agence de certification halal IFANCA et, durant plusieurs années, il a siégé sur son conseil consultatif religieux.
Dans son livre consacré à l’interdiction du porc en islam, Sakr a suggéré qu’une des raisons de cette interdiction pourrait découler d’une interprétation littérale du verset 5:60 du Coran consacré à la transformation des juifs en cochons :
Ahmad Sakr : [Traduction de Point de Bascule / p.11] «On sait que les enfants d’Israël ont fréquemment désobéi à Allah, ce qui entraina leur malédiction. Certains d’entre eux stagnèrent spirituellement et mentalement et ils se mirent à vouer un culte aux idoles; […] d’autres devinrent impurs d’esprit et de corps, des goinfres qui mangeaient des animaux carnivores et dont les vies dissolues se comparaient à celles des cochons. […] Abdullah Yusuf Ali a mentionné que, peut-être, les singes et les cochons sont mentionnés [dans le verset 5 :60] d’une façon allégorique : ceux qui falsifièrent la parole de Dieu devinrent sans loi comme des singes et ceux qui sombrèrent dans la souillure, ou la vie dépravée devinrent comme des cochons. Le mot arabe est très simple et sans ambiguïté quand Allah déclare qu’Il a transformé certains d’entre eux en singes et en adorateurs d’idoles.»
«Si […] on accepte la signification du verset du Coran comme une réalité plutôt que comme une allégorie, alors on peut en conclure que les cochons et les singes étaient peut-être des êtres humains qui ont été dégradés et abaissés à l’état d’animaux. Cette interprétation peut également renforcer l’idée d’une évolution dans la direction inverse. On sait en biologie qu’à travers le processus d’hybridation et de sélection, l’évolution est un processus qui va dans les deux sens. […] Si c’est vrai, alors on pourrait comprendre pourquoi il était sage d’interdire la consommation de porc puisque c’était un être humain dégradé au statut d’animal. Il serait donc invraisemblable qu’un être humain soit appelé à consommer ce genre de viande.» [Les italiques du texte original ont été respectés.]
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Auteur : Stéphane Parent
Référence : Radio-Canada International, 4 avril 2016
Titre original : La nourriture Halal enfin sous la loupe de l’Agence canadienne d’inspection des aliments / WebArchive – Archive.Today
À compter de ce lundi, les producteurs d’aliments doivent indiquer le nom de l’organisation ou de la personne qui a certifié les aliments comme étant halal alors qu’aucune vérification n’était effectuée à ce jour par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
Rizwan Hotelwala qui a fondé le site web Dine halal permet aux musulmans de la région de Toronto de trouver des restaurants qui servent de la nourriture halal.
Selon elle, beaucoup d’entreprises cherchent à profiter depuis quelques années des besoins croissants en alimentation d’une communauté musulmane qui est rapide augmentation dans cette ville depuis près d’une vingtaine d’années.
Mais certaines de ces entreprises agissent de manière frauduleuse en prétendant que leurs produits sont halal quand ils ne le sont pas.
L’agence canadienne d’inspection des aliments affirme que les consommateurs pourront maintenant porter plainte à l’ACIA s’ils pensent qu’un produit ne répond pas aux exigences réglementaires.
Une nouvelle réglementation qui pourrait être plus stricte
Certains croient que la nouvelle réglementation touchant les produits halal que tente d’appliquer l’Agence canadienne d’inspection des aliments ne va pas assez loin, puisqu’elle n’exige pas de tenir à jour une liste officielle des organisations qui peuvent offrir la certification halal.
« Avec la nouvelle réglementation, toutes sortes d’organisations vont être créées de nulle part et vont être prêtes à offrir une certification sans faire les vérifications en bonne et due forme », affirme Rizwan Hotelwala.
Haider Kattack, directeur du Conseil islamique de la nourriture et de la nutrition du Canada, un organisme de certification, comprend pourquoi le gouvernement ne veut pas s’avancer davantage dans ce dossier. Il souligne que la communauté musulmane elle-même ne s’entend pas sur la définition d’un produit halal. Par exemple, certains croient que l’animal doit être abattu à la main, tandis que d’autres acceptent qu’il soit abattu par une machine.
Plusieurs s’entendent cependant pour dire qu’ils souhaitent que le gouvernement aille plus loin en mettant en place des mesures, comme des amendes, pour punir ceux qui mentent en disant que leur nourriture est halal.
Le directeur du Conseil Islamique de la nourriture et de la nutrition croit qu’en attendant des mesures plus strictes, le consommateur devra continuer à être vigilant et à s’informer sur l’organisme qui certifie le produit qu’il achète.
« Les consommateurs devront connaître l’origine de l’organisation, depuis combien d’années elle fait la certification et combien d’inspecteurs elle embauche », affirme Haider Kattack.
Références supplémentaires
Lise Ravary (Journal de Montréal – 25 octobre 2012) : Et si le halal n’était qu’un cheval de Troie…
Andrew Robinson (The Telegram /St. John’s – 23 février 2013) : Une leader de la MSA de l’Université Memorial critique le faible ‘niveau halal’ des produits Zahina Halal de Maple Lodge Farms (Article en anglais)