Les États islamiques liberticides ont transformé l’ONU et le Conseil des droits de l’Homme en tribunal grotesque où les accusés siègent sur le banc des juges. Ils ont réussi à imposer leur définition du mot islamophobie, assimilant la critique de l’islam ou de l’intégrisme à une forme de racisme. Mais c’est le silence sur les discours de haine sexistes et homophobes de certains prédicateurs et sur le sort des minorités persécutées en terre d’islam. Tout en déplorant la «stigmatisation de la burqa» ou la publication de caricatures.
Dans Le cauchemar annoncé de Durban II, publié dans la revue en ligne Prochoix dont elle est rédactrice en chef, et aussi dans l’édition du quotidien Le Monde du 25 avril 2008, l’essayiste Caroline Fourest (ici et ici) défend une position islamolucide.
Lisez aussi notre article sur la mort du Conseil des droits de l’Homme qui, sous l’impulsion des pays membres de l’Organisation de la conférence islamique, a transformé le rôle du Rapporteur spécial sur la liberté d’expression en police du blasphème. Et notre critique de la position de la commission ontarienne des droits de la personne qui connaît une semblable dérive, ayant inversé son rôle pour se transformer en grande Inquisitrice de la diffamation des religions, trahissant la position défendue par le Canada devant les instances internationales.
Le cauchemar annoncé de Durban II, par Caroline Fourest
L’illusion d’un consensus mondial autour de l’universalité des droits de l’homme est en passe de voler en éclats. Il suffit d’observer le détournement de certaines conférences de l’ONU et la dérive en cours au Conseil des droits de l’homme pour s’en convaincre. L’inquiétante tournure prise par la Conférence contre le racisme organisée à Durban au début de septembre 2001 n’était qu’un symptôme. Depuis, le mal s’est considérablement aggravé.
Les États liberticides ont profité de l’après-11-Septembre pour faire évoluer l’ONU vers une vision différentialiste des droits de l’homme. Sous prétexte de lutter contre le risque – bien réel – d’amalgames entre musulmans et terroristes, ils ont réussi à imposer leur définition du mot « islamophobie » dans le langage onusien. Contrairement à l’expression « racisme antimusulmans », qui vise bien le racisme envers des individus, le mot «islamophobie» désigne la phobie envers l’islam au risque de disqualifier toute parole critique envers la religion ou l’intégrisme comme étant une forme de racisme.
Influence des pays membres de l’OCI
Regroupés au sein de l’Organisation de la conférence islamique, les pays musulmans s’en servent pour soustraire leurs politiques liberticides à toute sanction, au nom d’une vision «islamique» des droits de l’homme. Cette mascarade ne serait pas possible sans le soutien de pays comme la Chine, la Russie, Cuba ou le Venezuela, qui ont tout autant intérêt à refuser une vision dite «occidentale» des droits de l’homme.
Entre la lâcheté sur le Soudan, la fin des enquêtes sur les violations des droits de l’homme à Cuba et de la Biélorussie, le tabou tibétain, l’impasse sur la Birmanie, et le troublant désintéressement (y compris des pays islamiques) pour la question tchétchène, la plus grande victoire du front commun contre l’universalité des droits de l’homme fut d’obtenir la tête du rapporteur chargé du «racisme et de l’intolérance qui y est associée»: le Béninois Maurice Glélé-Ahanhanzo. Il avait osé rapporter la montée de l’extrémisme religieux et du racisme antijuifs d’inspiration coranique. En 2003, sous présidence libyenne, il est remplacé par un rapporteur sénégalais, Doudou Diène, autrement plus docile.
Doudou Diène et la diffamation de l’islam
Sous prétexte de lutter contre «l’islamophobie, la christianophobie et l’antisémitisme», le nouveau rapporteur a redéfini le racisme, et même l’antisémitisme, comme une forme de «diffamation envers les religions». Ce qui lui permet d’accuser la «laïcité radicale», et tout particulièrement les élites françaises, d’être responsable de l’intolérance au niveau mondial.
«Ses rapports ne lassent pas d’étonner. Pas une ligne sur les discours de haine sexistes et homophobes de certains prédicateurs, ni sur les journaux arabes décrivant les Noirs comme des insectes envahisseurs, silence sur le sort des minorités en Chine, aucun détail sur celui des minorités chrétiennes en terre d’islam, pas même sur la discrimination des chiites en terre sunnite, mais des pages et des pages à déplorer la «stigmatisation de la burqa» ou la publication de douze dessins danois sur Mahomet… comme autant d’atteintes à la «liberté de religion».
Alors qu’il existe déjà une rapporteuse sur la liberté de religion. Et que le rapporteur en charge de «la protection de la liberté d’opinion et d’expression», doté d’un regard légèrement plus équilibré sur l’affaire des dessins danois, semble sur la sellette. Saisissant le prétexte du film Fitna, les Etats les plus liberticides viennent de redéfinir sa mission. Il n’est plus tellement chargé d’enquêter sur les atteintes à la liberté de la presse (par exemple en Russie ou en Tunisie), on lui demande désormais de traquer surtout les «abus» commis au nom de la liberté d’expression.
Par un formidable tour de passe-passe, les prédateurs des droits de l’homme et de la presse ont réussi à transformer l’ONU en un tribunal grotesque, où les accusés siègent désormais sur le banc des juges. Mère de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la commission était déjà largement discréditée, notamment depuis la présidence libyenne de 2003.
Mort du Conseil des droits de l’Homme
Le Conseil des droits de l’homme – qui la remplace depuis mai 2006 – était censé rectifier le tir. Grâce au système des quotas régionaux et de vote bloqué, les Etats les plus répressifs se sont taillé la part du lion. L’Organisation des pays de la conférence islamique a placé dix-sept de ses membres, soit un tiers des sièges. Dès la première séance plénière, le ministre iranien des affaires étrangères fixait pour priorité de lutter contre «la diffamation des religions, particulièrement du message divin de l’islam, et de faire cesser son dénigrement».
L’ONU contre les droits de l’Homme
Prévue en 2009, Durban II doit se tenir alors que la Libye préside le comité préparatoire, et que l’Iran tient la vice-présidence. La présidente libyenne a ouvert les travaux «Au nom d’Allah, le miséricordieux». C’est dire si Durban II promet.
Si le Canada tire la sonnette d’alarme, l’Union européenne propose sagement de s’en tenir à une simple réunion de suivi. Journaliste à l’ONU depuis 1970 et auteur d’un livre intitulé L’ONU contre les droits de l’homme (Mille et une nuits, 2003, avec Claude B. Levenson), Jean-Claude Buhrer est encore plus pessimiste: «L’acharnement à détourner le Conseil de ses objectifs est tel qu’il devient nécessaire de s’interroger sur l’avenir de cet organe. Il est en train de vider de leur substance les principes qu’il est censé promouvoir et défendre.»
Voir aussi:
Commissions des droits et censure : trahison de la position internationale du Canada
Le rapport de l’Observatoire de l’islamophobie – faux diagnostic, mauvais traitement
Le Muslim Canadian Congress dénonce la position de la Commission ontarienne des droits sur Maclean
Affaire Maclean et Steyn : le Globe fustige la Commission ontarienne des droits
Mort du Conseil des droits de l’Homme et de l’universalité des droits de l’Homme
“Fitna” de Geert Wilders est en ligne – le film dit la vérité
L’ONU contre les droits de l’Homme – le drame ignoré des grands médias
Arabie saoudite – Non à la réciprocité dans l’interdiction de diffamer les religions
Le Canada dit non à Durban 2, vu le « cirque » de Durban 1
Pourquoi les sociétés arabes sont-elles opposées aux droits de l’Homme ?
Pourquoi l’Occident est supérieur – Ibn Warraq répond à Tariq Ramadan
Doudou Diène blâme des caricatures, mais pas les manuels scolaires musulmans haineux
L’Organisation de la conférence islamique annonce une « Charte islamique des droits de l’Homme »
ONU – Louise Arbour condamne FITNA et appelle à des mesures juridiques appropriées
ONU – Le gouvernement du Soudan impliqué dans des violences sexuelles massives au Darfour
Alerte à la christianophobie – Les chrétiens persécutés par l’islam, par Thomas Grimaux
Indonésie – Des manifestants brûlent une mosquée Ahmadi en scandant “Tuez, Tuez”