PHOTO (1er mai 2014) Atlas.Mtl / WebArchive – Archive.Today
De gauche à droite, Rachid Najahi, DG d’Atlas Média qui publie Atlas.Mtl, la ministre de l’Immigration Kathleen Weil, Mohamed El-Khayat d’EBR Informatique et gouverneur, à l’époque, du Congrès maghrébin au Québec (CMQ) et Abdou Zirat, identifié au Téléjournal de Radio-Canada le 13 avril 2014 comme le vice-président aux communications du CMQ.
Quelques semaines avant l’arrestation pour fraude de Mohamed El-Khayat en 2014, la ministre de l’Immigration Kathleen Weil lui remettait le Mérite Maurice-Pollack lors de la 34e édition du gala des Mercuriades. L’attaché de presse de la ministre, Dave McMahon, avait fait publier un communiqué de presse pour l’occasion sur CNW. Ce communiqué a également été reproduit par Atlas.Mtl.
Le complot qui est au cœur du procès qui recommencera en avril prochain met en cause deux gouverneurs du Congrès maghrébin au Québec : Mohamed El-Khayat d’Informatique EBR et Abdelaziz Younsi, cadre au ministère de la Sécurité publique. Ensemble, ils sont accusés d’avoir comploté pour dépouiller le gouvernement de dizaines de milliers de dollars lors de la fourniture de matériel informatique. Le Congrès maghrébin est également le partenaire choisi par le gouvernement Couillard en matière de ‘dé-radicalisation’.
En juin 2015, l’Agence QMI révéla que quelques mois avant d’être arrêté pour fraude, Mohamed El-Khayat s’était inscrit au registre des lobbyistes pour pouvoir «aider le gouvernement» à détecter la fraude et lutter contre la corruption. Cette situation n’est pas sans rappeler celle des islamistes et de leurs compagnons de route qui s’associent aux initiatives de dé-radicalisation du gouvernement tout en multipliant les alliances avec les principaux responsables de cette radicalisation. Des pompiers pyromanes selon l’expression de la journaliste belge Marie-Cécile Royen.
Dans l’article qui suit, Vincent Larouche de La Presse explique la thèse qu’entend défendre la poursuite lors de la reprise du procès de Mohamed El-Khayat en avril.
Auteur : Vincent Larouche
Référence : La Presse, 5 février 2016
Titre original : Un ancien dirigeant de EBR aurait empoché une partie de l’argent versé en trop / WebArchive – Archive.Today
Le gouvernement leur avait versé de l’argent en trop pour du matériel jamais livré. Les employés de la firme Informatique EBR ne savaient pas ce qu’il fallait en faire. Leur patron, lui, semblait le savoir, lorsqu’il a écrit à une responsable de la paye : « Bonjour Sylvie, j’aimerais que tu verses sur ma prochaine paie de ce mercredi 40 000 $ sous forme de bonis ou commissions. »
Voilà l’analyse des enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) exposée dans de nouveaux documents judiciaires obtenus par La Presse. Les documents ont été déposés au tribunal en décembre pour obtenir une ordonnance afin de forcer la Banque Nationale à transmettre des informations bancaires relatives à Informatique EBR.
Les nouvelles allégations des policiers n’ont pas été testées en cour, et pour cause : le procès de l’ancien dirigeant d’Informatique EBR Mohamed El-Khayat et de l’ancien cadre du ministère de la Sécurité publique Abdelaziz Younsi, accusés de complot, fraude et abus de confiance, est suspendu jusqu’en avril. Un seul témoin a été entendu depuis l’ouverture en décembre.
Un crédit jamais utilisé
La théorie générale de la poursuite était déjà connue. El-Khayat et Younsi auraient été de mèche pour favoriser EBR dans l’octroi d’un contrat de vente d’ordinateurs de 3,3 millions.
Pour remporter l’appel d’offres, EBR vendait ses ordinateurs moins de 1000 $ l’unité. Mais ce prix compliquait la transaction, puisque les règles comptables du Ministère interdisent d’amortir sur plusieurs années les achats de moins de 1000 $.
M.Younsi aurait donc proposé de gonfler artificiellement les factures à plus de 1000 $ en échange d’un crédit qui serait accumulé par le gouvernement chez EBR, pour utilisation future.
Le crédit aurait atteint environ 400 000 $, mais n’a jamais été utilisé par le gouvernement. Jusqu’ici, on ignorait ce qu’il était advenu de la somme versée en trop par le Ministère.
Appropriation des fonds
Or une nouvelle analyse de la double comptabilité d’EBR et des courriels échangés pousse la police à croire que Mohamed El-Khayat s’est approprié une bonne partie de l’argent.
« J’ai des motifs raisonnables et probables de croire que des sommes ont été prélevées […] à des fins d’appropriation par Mohamed El-Khayat », écrit le sergent Jean-Frédérick Gagnon dans les nouveaux documents déposés à la cour.
Il cite notamment les échanges de courriels de M. El-Khayat, qui a demandé à ses employés le bilan du crédit accumulé, puis a demandé à ce que 40 000 $ y soient puisés pour être versés en « profits », avant de demander à un autre employé de verser 40 000 $ sur sa paye sous forme de « bonis ou commission ».
Au total, près de 90 000 $ auraient été puisés dans la marge de crédit du gouvernement « à des fins autres que celles auxquelles elles étaient destinées ».
http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201411/17/01-4819774-couillard-a-rencontre-des-membres-de-la-communaute-musulmane.php / WebArchive – Archive.Today
À gauche, Mohamed El-Khayat et Abdelaziz Younsi étaient membres du bureau des gouverneurs du Congrès maghrébin au Québec (CMQ) au moment de leur première arrestation pour fraude en 2014. Dans la photo de droite qui date de 2014, Samira Laouni, une militante islamiste honorée par le CMQ en 2012, la ministre de l’Immigration Katleen Weil, Haroun Bouazzi, administrateur en 2012 et activiste en 2013 du CMQ, le premier ministre Couillard, Monsef Derraji, actuel président du CMQ, Omar Kone et Lamine Foura, actuel secrétaire-général du CMQ.
Référence supplémentaire
Point de Bascule (12 mars 2015) : Congrès maghrébin au Québec : Deux gouverneurs de l’organisation choisie par le gouvernement Couillard pour l’aider à contrer la radicalisation sont de nouveau arrêtés par l’UPAC