Les Canadiens ordinaires doivent poser la question à savoir pourquoi les banques canadiennes contribueraient-elles à cette mascarade. – Tarek Fatah
Traduction d’une chronique de Tarek Fatah dans le Globe and Mail du 25 janvier 2008
Il semble que c’était seulement hier que le premier ministre ontarien Dalton McGuinty a déclaré: «Il n’y aura pas de charia en Ontario». Beaucoup d’entre nous, qui ont été témoins de la nature médiévale de charia d’origine humaine, les lois de nos pays de naissance, ont poussé un soupir de soulagement en septembre 2005. Nous avons pensé que c’était la fin de la tentative des islamistes de faufiler la charia dans une juridiction occidentale. Nous avions tort.
La campagne visant à introduire la charia est de retour. La dernière fois, la campagne a pris une approche populiste, en invoquant le multiculturalisme. Cette fois, le lobby pro-charia agite la carotte de nouvelles niches de marché et bénéficie du soutien des plus grandes banques canadiennes. Ces icônes du monde des affaires comme Citibank NA [a] HSBC Holdings PLC [b] ont approuvé la charia bancaire et commencé à offrir des produits financiers islamiques à une population musulmane vulnérable.
En mai 2007, le Globe a rapporté que «Plusieurs institutions financières canadiennes préparent des prêts hypothécaires compatibles avec la charia, des produits d’assurance, des permis de taxi et des fonds d’investissement pour aider à servir la partie de la population du pays qui connaît la plus forte croissance.» Récemment, la section affaires du Toronto Star a indiqué qu’une banque non identifiée pourrait offrir des prêts conformes à la charia dès cet été. Le Journal de Montréal a révélé que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) se préparait aussi dans ce sens. Stéphanie Rubec, porte-parole de la SCHL, a dit la société d’État a lancé un appel d’offres d’une valeur de 100000 $ pour une étude sur les prêts hypothécaires islamiques pour les musulmans Canadiens. Serait-elle inconsciente du fait que presque tous les musulmans canadiens ont actuellement des prêts hypothécaires par l’intermédiaire des banques et n’ont pas l’impression qu’ils vivent dans le péché? En fait, la SCHL a franchi une étape supplémentaire: elle a discrètement conclu un partenariat avec une compagnie saoudienne, AaYaan Holdings, pour développer des systèmes de prêts hypothécaires compatibles avec la charia.
L’origine des banques islamiques a ses racines dans les années 1920, mais n’a pas commencé avant la fin des années 1970 et doit beaucoup de sa fondation à la doctrine islamiste de deux personnes – Abul Ala Maudoodi de la Jamaat-e-Islami au Pakistan et Hassan al-Banna des Frères musulmans en Égypte. La théorie a été mise en pratique par le dictateur pakistanais Général Zia-ul-Haq qui a établi la loi sur la charia bancaire au Pakistan.
Les tenants de la charia bancaire font reposer leur cause sur de nombreux versets du Coran qui prohibent l’usure, pas l’intérêt.
Les versets qui traitent de la question des prêts et dettes comprennent:
Al Baqarah (2:275): Allah a permis le commerce et interdit l’usure;
Al Baqarah (2:276): Allah ne bénit pas l’usure, et il fait fructifier l’aumône pour prospérer, et Il n’aime pas le pécheur ingrat.
Chaque traduction anglaise du Coran a traduit le mot arabe « riba » comme l’usure, pas l’intérêt. Pourtant, les islamistes ont délibérément dépeint les intérêts bancaires comme de l’usure et étiqueté le système bancaire actuel comme non islamique. Au lieu de cela, les islamistes ont créé des produits exotiques avec des noms qui sont étrangers à une grande partie de la population musulmane du monde. C’est là qu’ils cachent l’intérêt sous le masque de niqab Mudraba, Musharaka, Murabaha, et Ijara. Deux auteurs, tous deux des banquiers musulmans seniors, ont écrit des critiques acerbes de la charia bancaire, l’un étiquetant la pratique comme rien de plus que de la «tromperie», et l’autre préconisant que l’ensemble de l’exercice est « un prétexte pour faire avancer les objectifs islamiques et pour emplir les poches des responsables religieux. » Les Canadiens ordinaires doivent poser la question à savoir pourquoi est-ce que les banques canadiennes contribueraient à cette mascarade.
Muhammad Saleem est un ancien président et PDG de la Park Avenue Bank à New York. Auparavant, il était banquier principal chez Bankers Trust où, entre autres responsabilités, il a dirigé la division du Moyen-Orient et servi de conseiller à une banque islamique basée au Bahreïn. Dans son livre, Islamic Banking – A $ 300 Billion Deception, M. Saleem non seulement rejette le principe fondateur de la charia bancaire, mais il ditl, «les banques islamiques ne pratiquent pas ce qu’elles prêchent: elles chargent toutes des intérêts, mais déguisés en habits islamiques. Par conséquent, elles se livrent à de trompeuses et malhonnêtes pratiques bancaires.»
Un autre expert, Timur Kuran, qui a enseigné la pensée islamique à l’Université de Californie du Sud, se moque de l’idée même. Dans son ouvrage, Islam and Mammon: The Economic Predicaments of Islamism, le Professeur Kuran écrit que l’effort visant à introduire la charia bancaire « a favorisé la propagation de courants de pensée anti-modernes dans tout le monde islamique. Il a aussi favorisé un climat propice au militantisme islamiste ».
Des dizaines d’imams et de savants islamiques servent désormais sur les conseils de la charia du secteur bancaire. Par ailleurs, une nouvelle industrie de conférences et de forums sur la finance islamique a vu le jour, permettant à des centaines de chercheurs et de spécialistes de la charia de se mélanger avec les banquiers et les économistes de centres financiers à travers le monde. Dans les mots de M. Saleem, qui a assisté à plusieurs de ces réunions, ils se rassemblent «pour s’écouter les uns les autres se féliciter les uns les autres pour toutes les innovations qu’ils font». Il donne des exemples de la façon dont les experts de la charia s’occupent seulement de l’argent qu’ils reçoivent de la part des banques, et sont disposés à approuver toute transaction où l’intérêt est masqué.
Dès que la SCHL a annoncé ses plans pour étudier les hypothèques compatibles avec la charia, un imam de la mosquée Noor Al Islam de Montréal a offert ses services aux banques du Canada, en faisant valoir que les musulmans sont opposés à des hypothèques conventionnelles, car «cela va à l’encontre de leurs croyances», une allégation qui ne tiendrait pas la route à la suite du moindre examen attentif.
D’autres universitaires qui ont étudié le phénomène ont abouti à des conclusions analogues. Deux professeurs de commerce de la Nouvelle-Zélande, Beng Soon Chong et Ming-Hua Liu de l’Université d’Auckland, dans une étude d’octobre 2007 sur la croissance de la finance islamique en Malaisie, ont écrit: «Seule une portion négligeable du financement par la banque islamique est strictement basée sur le partage des profits et des pertes.… Notre étude, cependant, apporte de nouveaux éléments de preuve qui démontrent que, dans la pratique, les dépôts islamiques ne sont pas sans intérêts.» Ils ont conclu que l’accroissement rapide de la banque islamique a été «en grande partie alimentée par la résurgence islamique mondiale».
Au nom de l’islam, la tromperie et la malhonnêteté sont pratiquées alors que les musulmans ordinaires sont amenés à penser que leur interaction avec les principales banques est non islamique et pécheresse. Comme le demande M. Saleem: «Si les banques islamiques étiquètent leurs hamburger Mecca Burger, et utilisent toujours les mêmes ingrédients qu’un hamburger McDonald, est-ce vraiment différent en subtance?»
Tarek Fatah est l’auteur de Chasing a Mirage: The Tragic Illusion of an Islamic State, qui sera publié en mars
Voir aussi sur notre site:
La finance islamique est une arnaque
Canada – Prêts hypothécaires pour musulmans
Sur le site de ajm:
L’argent comme vecteur d’islamisation
- Le prince Al-Walid ben Talal est l’actionnaire principale de la Citi [http://fr.wikipedia.org->http://fr.wikipedia.org/wiki/Al-Walid_ben_Talal_ben_Abd_al-Aziz_Al_Saoud],
- Sheikh Mohammed El Maktoum est le plus important actionnaire de HSBC [http://business.timesonline.co.uk->http://business.timesonline.co.uk/tol/business/industry_sectors/banking_and_finance/article1733816.ece]