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Auteure: Lysiane Gagnon
Date: 8 janvier 2009
Titre original : Israël et le Hamas
Grâce au ciel… et peut-être aussi grâce à Nicolas Sarkozy, dont l’activisme forcené a tout de même de bons côtés, des pourparlers s’annoncent entre Israël et l’Égypte, lesquels mèneraient, espérons-le, à l’arrêt des hostilités, incluant l’arrêt de la contrebande d’armes pratiquée par le Hamas.
Les attaques du Hamas sont-elles, comme trop de gens le croient, une réplique à l’«occupation» israélienne? Pas du tout.
Le territoire bombardé par les roquettes fait partie intégrante d’Israël depuis sa fondation. Il n’a rien d’un territoire «occupé».
La bande de Gaza a bel et bien été occupée à partir de 1967, alors qu’Israël sortait victorieux d’une guerre qu’il n’avait pas voulue, l’attaque concertée venant de l’Égypte, de la Syrie et de la Jordanie. Mais Israël s’est retiré de Gaza il y a trois ans, après avoir envoyé ses militaires arracher de force 7000 colons juifs à leurs terres.
Ce n’est donc pas contre une «occupation» que se bat le Hamas, à moins évidemment que l’on considère que tout le territoire d’Israël serait illégitimement «occupé « depuis sa reconnaissance, en 1948, par la communauté internationale, et qu’en conséquence l’État hébreu doit être démantelé, voire carrément anéanti.
Le Hamas, emporté par son idéologie suicidaire, et encouragé par ses parrains iraniens, poursuit au grand jour sa lutte d’arrière-garde contre l’existence même de l’État hébreu. Loin d’être le fait d’une minorité de Gazaouis égarés, les tirs de roquettes qui ont déclenché la riposte israélienne sont le fait du gouvernement du Hamas, qui exerce un contrôle absolu sur cette malheureuse bande de terre.
Si le Hamas, une fois à la tête d’un territoire autonome enfin libéré de l’insoutenable provocation que constituait la présence des colonies juives, avait utilisé les fonds considérables mis à sa disposition par la communauté internationale pour relever le niveau de vie de ses misérables citoyens, on n’en serait pas là aujourd’hui.
Au contraire, ses hommes se sont empressés de détruire, dans une rage aveugle ou par calcul (la politique du pire étant toujours la stratégie première des organisations terroristes), les serres et les vergers abandonnés par les colons juifs. Ces 3000 acres de terres cultivées et irriguées sont aujourd’hui des champs vagues. Et le Hamas, au lieu d’importer des vivres, a préféré approvisionner son stock d’armements clandestins par des souterrains: depuis son retrait de Gaza, Israël a reçu quelque 6000 missiles!
À entendre les compagnons de route du Hamas, Gaza ne serait soumise qu’à un seul blocus, celui imposé par Israël. Mais l’Égypte aussi a verrouillé sa frontière! Venant d’un pays arabe, cet autre blocus ressemble à une trahison, mais l’Égypte aussi a ses raisons. Étant elle-même aux prises avec la minorité menaçante des «Frères musulmans», elle n’a pas besoin d’un autre ferment de fanatisme.
Pour ce qui est du blocus israélien, il est bien évident que les Israéliens, qui détestent apparaître comme des tortionnaires, l’auraient levé si le Hamas avait cessé ses bombardements. De la même façon, Gaza aurait pu éventuellement accéder à une pleine autonomie – avec accès à la mer et à l’espace aérien – si ses dirigeants avaient fait durablement la preuve qu’ils renoncent au terrorisme. Mais quel pays tolérerait que le voisin qui lui voue une haine irréductible puisse lui exporter des kamikazes, ou importer par bateau et par avion les armes qui lui serviront à bombarder ses villes… à plus forte raison s’il fait face, sur sa frontière nord, au même type d’ennemi?
Les trêves sont une maigre défense, quand l’ennemi en profite pour se réarmer, comme le fait présentement le Hezbollah au Liban, le Hamas ayant quant à lui profité de la trêve pour tripler la portée de ses lance-roquettes.
Certes, les forces en présence sont incomparables, entre une armée moderne et une bande de fanatiques aspirant au martyre. Mais le Hamas, tout comme le Hezbollah en 2006, jouit d’un avantage stratégique indiscutable: comme la vie humaine ne compte pas, il installe ses armements dans des domiciles, des écoles, des quartiers densément peuplés. Toute riposte militaire aboutit inévitablement à d’atroces bavures. Quelle puissante arme de propagande, que ces photos déchirantes d’enfants massacrés… avec la complicité meurtrière de ceux-là mêmes qui auraient dû les protéger!
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