Il est temps d’éradiquer l’islam politique
Par Zhudi Jasser
Publié dans The Arizona Republic
le 9 janvier 2010
Traduction Point de Bascule
Aux États-Unis, depuis presqu’une décennie, les musulmans sont confrontés au débat concernant la radicalisation qui prévaut dans leurs rangs et sur la façon de la combattre. Depuis sa mise sur pied en 2003, l’American Islamic Forum for Democracy (AIFD) a été l’une des rares organisations qui a publiquement contesté les thèses promues par les islamistes aux États-Unis. Le programme de l’AIFD se fonde sur la reconnaissance du fait que l’idéologie de l’islam politique (l’islamisme) est la cause première de l’extrémisme qui menace autant la sécurité des Américains que la foi des musulmans. La majorité des organisations musulmanes influentes aux États-Unis doivent leur existence aux Frères musulmans. Elles plaident pour un islam politique et refusent d’admettre la nécessité de séparer la mosquée de l’État.
L’attentat récent perpétré sur un avion le jour de Noël, les arrestations de musulmans américains au Pakistan plus tôt en décembre et le massacre de Fort Hood sont tous des événements qui contribuèrent à amener le débat concernant l’extrémisme islamiste à un autre niveau. Le Council on American Islamic Relations (CAIR), le Muslim Public Affairs Council (MPAC) et la Muslim American Society (MAS) ont commencé à admettre pour la première fois que les communautés musulmanes font face à un problème de “radicalisation”.
Ces organisations ont récemment annoncé qu’elles s’étaient engagées dans des programmes visant à contrer ce phénomène. Bien que ce discours tranche de ceux qu’elles tenaient dans le passé, il ne s’agit malheureusement que de tape-à-l’œil. Ces groupes islamistes viennent tout simplement de reconnaître que le message qu’ils véhiculaient depuis le 11 septembre ne trouve pas d’écho dans le grand public. Pour remédier à la situation, ils ont résolu de s’afficher comme des opposants au radicalisme. Cependant, comme ils ne prônent aucune véritable réforme de l’islam politique, leur discours sonne creux. Les questions qu’il faut poser aux groupes qui déclarent supporter ce genre de programme sont les suivantes: Quelle sera l’objet de votre campagne?, Comment sera-t-elle structurée?, Comptez-vous combattre, renoncer et réformer l’idéologie de l’islam politique?
Bien que CAIR et le MPAC se soient officiellement prononcés contre le recours à la terreur et à la violence, ils n’ont jamais dénoncé l’idéologie de l’islam politique. Par ailleurs, ils tentent constamment de neutraliser les efforts de la police qui cherche à comprendre et à freiner le processus de radicalisation des musulmans aux États-Unis. Encore récemment, ces groupes demandaient naïvement au gouvernement de “dissocier la religion de la terreur”.
Si la cause première de radicalisation chez les musulmans est l’islamisme, comment les efforts visant à contrer la menace terroriste pourront-ils connaître le moindre succès si l’on dissocie la religion de la terreur? Comment les forces policières pourront-elles efficacement contrer le terrorisme dans notre pays sans reconnaître la pente glissante de l’islam politique qui entraîne et motive les extrémistes?
Si on examine la situation de façon pragmatique et sans complaisance, il faut bien admettre que plusieurs de mes coreligionnaires vivant aux États-Unis ont besoin d’un programme en douze étapes pour les aider à reconnaître l’aspect suprématiste de l’islam politique. Tellement de musulmans américains sont engagés sur la pente glissante de l’islam politique et du radicalisme que ce lien ne peut pas être passé sous silence.
Tant que la majorité des musulmans américains n’auront pas modifié leurs idées politico-religieuses pour contrer l’expansion du mouvement islamiste, la terreur ne pourra que continuer de croître aux États-Unis. Une guerre d’idées doit être déclenchée dans les consciences pour promouvoir la liberté contre l’islamisme et la théocratie de même que les principes du droit séculier au lieu de ceux de la charia.
M. Zudhi Jasser est le fondateur et le président de l’American Islamic Forum for Democracy, une organisation dont le siège social est à Phoenix. Il fut lieutenant-commandant dans la marine américaine avant d’œuvrer comme médecin dans sa pratique privée et activiste dans sa communauté. Il peut être rejoint à Zuhdi@aifdemocracy.org