http://pm.gc.ca/fra/galerie-photos/2017/05/11/premier-ministre-trudeau-discute-lequipe-de-wealthsimple-toronto / WebArchive (anglais) – Archive.Today
Le premier ministre Trudeau en visite chez Wealthsimple à Toronto en mai 2017.
Le 23 août, la firme Wealthsimple de Toronto a lancé des placements conformes à la charia à l’intention de sa clientèle musulmane. Le 11 mai dernier, le premier ministre Trudeau s’était rendu dans les locaux de l’entreprise financière dont il a décrit l’expertise comme un «exemple de la technologie financière à son meilleur». La vidéo de l’intervention du PM Trudeau est disponible sur Youtube.
En date du 11 mai, la Financière Power, une filiale de Power Corporation (voir ‘société mère’, p.21), avait investi 100 millions de dollars dans Wealthsimple. Paul Desmarais III, vice-président de la Financière Power, fait partie du conseil de direction de Wealthsimple.
En annonçant son produit financier halal, Wealthsimple s’est engagée à ne pas tirer plus de 5% de ses revenus de secteurs interdits par la charia comme l’alcool et le porc. Ironiquement, la production et la mise en marché du cannabis, chères à Justin Trudeau, font également partie des secteurs bannis par la charia selon Issouf Soumaré, un professeur au Département de finance de l’Université Laval consulté par le Journal de Montréal pour son article sur les placements halal de Wealthsimple.
Dans l’annonce de ses produits financiers halal, Wealthsimple indique utiliser une méthodologie approuvée par un comité d’experts en charia mais n’identifie pas ces experts. Le PDG de Wealthsimple est Michael Katchen et son directeur de la recherche est Yasser Mawji.
En décembre 2010, alors qu’il était grand mufti de Bosnie-Herzégovine, Mustafa Ceric a lancé l’appel de «conquérir le monde par le halal» lors d’une conférence au Pakistan. Les promoteurs du halal sont impliqués dans la finance, l’agro-alimentaire et tous les autres secteurs de l’économie. Le projet de conquête par le halal promu par Ceric consiste à faire pression sur les entreprises pour leurs imposer les normes islamiques : des industries certifiées halal seront tenues de ne pas utiliser certains produits, des entreprises de presse seront tenues de ne pas présenter certains propos, etc.
En décembre 2012, Mustafa Ceric, l’auteur de l’appel à la conquête islamique par le halal, a partagé la tribune de la conférence islamiste RIS de Toronto avec Justin Trudeau. La conférence annuelle RIS, organisée par l’infrastructure des Frères Musulmans depuis 2003, est devenu le plus important événement public musulman au Canada. En 2012, cette conférence était commanditée par IRFAN-Canada, le collecteur de fonds de l’organisation terroriste Hamas, jusqu’à ce que la mauvaise publicité l’incite à se retirer. En 2014, IRFAN lui-même a été désigné ‘entité terroriste’ par le Gouvernement du Canada.
L’autre commanditaire important de la conférence RIS de 2012 à laquelle s’adressèrent Mustafa Ceric et Justin Trudeau était Islamic Relief. En 2012 comme en 2017, le président d’Islamic Relief est Hany El-Banna. Basé au Royaume-Uni, M. El-Banna est également administrateur de l’organisme britannique Muslim Charities Forum. En janvier 2015, le gouvernement britannique a retiré le financement de cette organisation après avoir conclu qu’elle encourage la violence.
La volonté d’influencer le fonctionnement des entreprises n’est que l’une des facettes du halal. L’autre aspect important du halal concerne les transferts de fonds vers les organisations ou les exégètes musulmans qui accordent la certification halal. C’est par ce canal que, dans le passé, des fonds importants ont été transférés vers des organisations terroristes et d’autres engagées dans la radicalisation des musulmans.
ISNA-Canada constitue l’une des principales agences de certification halal au Canada. En 2013 et tout récemment, en mai 2017, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut charitable de trois de ses sous-structures pour leur implication dans un stratagème financier au profit d’une entité liée à une organisation terroriste au Pakistan.
En 2012, Point de Bascule a démontré la relation qui existe entre l’Association des viandes halal qui se fait payer pour attribuer des certifications halal au Québec et la Muslim Association of Canada (MAC). Entre 2001 et 2010, la MAC a transféré 296 514$ à l’entité terroriste IRFAN-Canada qui les remettait au Hamas, une autre entité terroriste. Des rapports soumis par la MAC à l’Agence du revenu du Canada fournissent les détails : 2001 – 2002 – 2003 – 2004 – 2005 – 2006 – 2007 – 2008 – 2009 – 2010. IRFAN-Canada et le Hamas sont tous deux inscrits au répertoire des entités terroristes de Sécurité publique Canada.
Taqi Usmani a longtemps été un expert en charia retenu et payé par HSBC, Dow Jones et plusieurs autres entreprises financières pour s’assurer que leurs placements halal respectaient les normes islamiques. Même la Muslim Community of Quebec (MCQ) basée à Montréal a eu recours aux services d’Usmani pour se faire conseiller sur les principes de charia qui s’applique au domaine de l’immobilier.
Taqi Usmani est un ancien juge de la Cour de charia du Pakistan. Il est classé 6e parmi les 500 musulmans les plus influents dans le monde en 2017.
En 2007, le Times (Londres) a rapporté que, selon Usmani, «[Traduction] Les musulmans doivent vivre pacifiquement dans des pays comme la Grande-Bretagne où ils ont la liberté de pratiquer leur religion seulement jusqu’au moment où ils auront les ressources suffisantes pour s’engager dans le djihad.» Usmani a consacré le chapitre 11 de son livre Islam and Modernism à expliquer la nécessité, pour les musulmans, de s’engager dans un djihad offensif armé au moment opportun.
Vers 2007-2008, après que les positions pro-djihadistes de Taqi Usmani aient été mentionnées par le Times et d’autres, son nom a disparu des comités d’experts en charia de HSBC et Dow Jones.
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Auteur : Francis Halin
Référence : Journal de Montréal, 24 août 2017
Titre original : Un produit financier offert aux épargnants musulmans / Archive.Today
Wealthsimple lance un service de placements convenant aux lois de la charia
[Description sous l’image de l’article :] Le premier ministre Trudeau discute avec l’équipe de Wealthsimple lors de sa visite dans leurs bureaux, à Toronto, le 11 mai. Lors de cette visite, Justin Trudeau a salué la vision de Power Corporation pour financer ce type d’entreprise.Le service financier virtuel Wealthsimple, financé à plus de 100 millions $ par Power Corp, vient de lancer un produit de placement pour les musulmans adhérant aux lois de la charia, une première au Québec, selon la société.
L’entreprise torontoise offre depuis mercredi un portefeuille boursier permettant aux clients « musulmans pratiquants » d’investir leurs épargnes dans des entreprises qui n’ont pas d’activités commerciales liées à l’alcool, le tabac et les jeux d’argent, notamment.
« Nous voulions offrir un portefeuille qui avait tous les avantages de nos autres portefeuilles tout en respectant les pratiques d’investissement islamiques », a déclaré le président et cofondateur de Wealthsimple, Michael Katchen, par voie de communiqué.
Malgré plusieurs demandes répétées d’entrevue du Journal, la compagnie, qui gère plus d’un milliard $ et qui a obtenu la « bénédiction » du premier ministre Justin Trudeau, a refusé de donner plus de détails sur le fonctionnement de ce nouveau portefeuille.
Pour investir dans ce type de véhicule, le client doit remplir un formulaire en ligne sur le site de Wealthsimple. L’investisseur peut ensuite transférer son argent de son institution financière à son portefeuille halal.
Il n’y a pas de minimum requis. Les investisseurs peuvent déposer aussi peu qu’un dollar. La société met beaucoup de l’avant les coûts bas de ses frais de placements. Ceux-ci tournent autour de 0,40 % et de 0,50 %, selon le montant investi.
Trudeau salue Wealthsimple
Wealthsimple attire l’attention des plus hautes sphères politiques et du monde des affaires. Le premier ministre Justin Trudeau s’est rendu aux bureaux torontois de Wealthsimple au mois de mai dernier pour citer en exemple l’entreprise présidée par Paul Desmarais III, premier vice-président de la Financière Power.
M.Trudeau a affirmé que Wealthsimple était un « exemple de la technologie financière à son meilleur ». Le nouveau produit de placement halal, qui interdit d’investir dans des compagnies liées au cannabis, entre autres, risque par ailleurs d’entrer en contradiction avec les aspirations du premier ministre qui veut légaliser la substance l’an prochain.
Règlementation floue
Les fintecs ne sont pas règlementées par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF).
«Le mandat du BSIF ne couvre pas la règlementation des entreprises de technologie financière. Pour que cela change, il faudrait que le ministère des Finances modifie la loi et, du coup, notre mandat», a résumé Annik Faucher, conseillère en communications au BSIF.
Wealthsimple est par ailleurs règlementé par [la] Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.
Les institutions québécoises ferment la porte
Les grandes institutions faisant affaire au Québec n’offrent pas de produits de la finance islamique à leurs clients, affirment-elles.
La Banque Nationale ferme la porte à ce type de véhicule financier. « Non, nous n’offrons aucun produit financier basé sur l’appartenance religieuse », précise Jean-François Cadieux, directeur principal des affaires publiques de la banque.
Même son de cloche du côté de la Banque Royale qui ne propose ni « produits ou services financiers islamiques », déclare Denis Dubé, son directeur des médias. Le Mouvement Desjardins non plus. Pas plus que la Banque TD qui indique ne pas « offrir de produits conformes aux principes de la charia ».
Demande à venir
Pour le professeur Issouf Soumaré, directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval, les institutions financières pourraient toutefois tirer profit de la demande pour ce nouveau type de produit.
« Les banques ont intérêt à y regarder de près pour aller chercher une clientèle qui ne s’intéresse pas à la finance traditionnelle », a-t-il dit au Journal. Il compare l’offre de ces différents véhicules financiers aux items offerts dans un supermarché. Pour lui, plus il y a de choix, plus il est possible de répondre aux besoins diversifiés de la clientèle.
M. Soumaré note aussi que plusieurs indices suivent déjà les placements conformes à la charia en bourse. « New York, Londres et même Toronto ont de tels indices qui mesurent la performance de ce type d’investissements », observe-t-il.
Selon lui, les produits de la finance islamique sont de plus en plus répandus dans certains pays, mais il ne faut pas exagérer leur importance. « Il faut relativiser, ce n’est pas encore partout », conclut-il.
Qu’est-ce qu’un placement halal ?
- un véhicule sans intérêt
- sans spéculation
- avec partage des risques (gains et pertes)
Secteurs interdits :
- Jeux
- Armement
- Pornographie
- Armes
- Alcool
- Tabac
- Cannabis
- Porc
Source : Issouf Soumaré, professeur à l’Université Laval
Lectures complémentaires
Point de Bascule : Finance islamique
Point de Bascule (7 mars 2014) : Omar Kalair, fondateur d’UM Financial – Le commanditaire de la conférence islamiste RIS recherché par la GRC pour une fraude de charia bancaire [Article en anglais]
Point de Bascule (9 avril 2015) : Un magazine spécialisé de Rogers destiné aux gestionnaires de caisses de retraite promeut les investissements islamiques sans aller au fond des choses [Article en anglais]