Wally Oppal, un leader Sikh de Colombie-Britannique, a pris les grands moyens pour lutter contre la violence envers les femmes dans sa communauté. En 2006, à la suite de deux crimes d’honneur tragiques, il a pris l’initiative d’organiser un forum public où il n’a pas hésité à parler du problème de la violence endémique envers les femmes dans la communauté indo-canadienne et des éléments culturels qui la fondent. Il y a gagné en respect non seulement auprès de sa communauté, mais auprès de la population canadienne dans son ensemble.
Le 2 novembre 2006, plus de 2 000 membres de la communauté indo-canadienne de Colombie-Britannique ont participé au forum convoqué par Wally Oppal. Nous joignons un lien vers un site où des participants expriment leur soulagement que la communauté brise enfin le mur de silence qui a trop longtemps entouré ce qui est décrit comme « cancer » affligeant la communauté et qui, dans une large mesure, tient à des facteurs culturels [a] Les participants ont discuté de traditions comme la dot, les mariages forcés, la culture de l’ « honneur », la préférence pour les garçons, etc.
Nous avons traduit des extraits du discours que Wally Oppal a prononcé à l’occasion de l’ouverture du forum consacré à la violence envers les femmes au sein de sa communauté.
Discours de Wally Oppal, Colombie-Britannique, novembre 2006
Le récent décès de deux femmes indo-canadiennes, et les blessures graves subies par une troisième, sont un rappel pour nous tous de la nécessité de rester vigilants pour faire en sorte que les femmes soient à l’abri de la violence. Malheureusement, ces incidents ont lieu depuis très longtemps. Ils ont leur origine dans des concepts dépassés sur le traitement des femmes.
Ces femmes étaient des épouses, des mères et des membres de la famille qui contribuaient à nos communautés. Leur mort est une perte tragique pour notre société et la communauté indo-canadienne. Elles nous disent que nous devons continuer à briser les barrières qui isolent les femmes et qui les empêchent de demander de l’aide quand elles sont dans une relation de violence.
Note relation personnelle à notre propre culture fait partie intégrante de notre identité indo-canadienne. Alors que la violence contre les femmes est un problème systémique dans la société canadienne, dans certaines communautés indo-canadiennes, les attitudes qui placent les femmes à risque sont endémiques. Certaines pratiques de la dot et la célébration de la naissance de garçons envoient un message aux femmes, et à certains hommes indo-canadiens, que les femmes ne sont pas considérées des égales par certains membres de notre communauté.
Un facteur contributif est le désir de sauver la face, de régler les problèmes au sein du ménage plutôt que de chercher de l’aide auprès des ressources communautaires ou du temple Gurdwara. Parce que souvent les agresseurs isolent leurs victimes de leurs familles et amis – créant délibérément un climat où la femme se sent impuissante et où l’agresseur est en mesure d’exercer un sentiment exagéré de pouvoir et d’autorité – cette approche peut aggraver le sort de la femme.
Dans la société contemporaine, les femmes jouissent des mêmes droits et responsabilités que les hommes, y compris le droit d’être à l’abri de l’intimidation et d’être protégées contre les torts affectifs, financiers et physiques. Au Canada, tous les individus sont égaux devant la loi et ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, sans discrimination fondée sur leur sexe. Ces droits sont énoncés dans la Charte canadienne des droits et libertés, dans la Constitution canadienne et dans la loi.
À titre d’immigrantes ou de citoyennes canadiennes, les femmes ont le droit de s’attendre à ce que leur environnement sera sécuritaire et que, si elles sont menacées de violence potentielle, elles bénéficient de protections juridiques. Malheureusement, certaines femmes indo-canadiennes ont peur de parler lorsqu’elles sont soumises à des menaces physiques ou psychologiques, que ce soit par crainte de représailles ou à cause de traditions culturelles de longue date.
La communauté indo-canadienne a l’obligation de garantir que des refuges sont à la disposition des femmes. Des forums où nous pouvons discuter de la question de la violence sont le premier pas vers la reconnaissance de notre responsabilité de résoudre ce problème difficile et durable.
Comme indo-canadiens, nous devons réitérer que cette violence envers les femmes est un crime, puni par le système judiciaire, et est inacceptable dans toute culture. Nous devons faire notre part pour assurer que les femmes sont en sécurité et qu’elles sachent où trouver une aide si elles font l’expérience de la violence.
Source: http://www.sikhphilosophy.net/47583-post4.html
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