Dans le débat sur le hijab porté par les policières musulmanes, la députée Agnès Maltais vient d’évoquer l’inconfort (nous ajoutons l’insécurité) de jeunes musulmanes qui verraient une policière musulmane voilée répondre à leur appel à l’aide lancé contre un père menaçant qui s’objecte violemment à leur décision de ne pas porter le hijab.
La situation n’a rien de théorique. Elle s’est produite à Gatineau en 2017.
La Presse (12 avril 2018) : «Une jeune femme de Gatineau est allée [en 2017] à la police pour dénoncer son père parce qu’elle était battue puisqu’il refusait qu’elle enlève son hijab quand elle allait à l’école. Je me demande aujourd’hui ce que penserait cette jeune femme, qui a eu le courage de dénoncer son père à la police, si la policière qui l’avait reçu[e] portait un hijab», a déclaré Mme Maltais.
On pourrait également penser au cas des sœurs Shafia qui ont été tuées par leur père et d’autres membres de leur famille parce qu’elles ont été laissées à elles-mêmes par la DPJ et la police. Dans ce cas-là, les fonctionnaires, sous l’influence d’une idéologie multiculturaliste imperméable à la réalité de la violence basée sur l’honneur, s’étaient comportés comme l’auraient fait des islamistes purs et durs et avaient renvoyé lâchement les jeunes filles menacées à leur famille.
La remarque d’Agnès Maltais soulève toute la question de la loyauté des policiers qu’on embauche.
Le mentor des principales organisations islamiques du Québec présente le hijab comme un étendard que les musulmanes doivent porter pour se distinguer des non-musulmanes
Des exégètes musulmans de première importance comme Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans, ont indiqué que les musulmanes doivent porter le hijab comme un étendard, pour se distinguer des non-musulmanes.
Dans son classique Le licite et l’illicite en islam, Qaradawi a écrit que «[Traduction] Ce vêtement [le hijab] ne doit pas ressembler à ce que portent les mécréantes, les juives, les chrétiennes et les idolâtres. L’intention d’imiter ces femmes est interdite en islam qui tient à ce que les musulmans se distinguent et soient indépendants dans le fond et dans la forme. C’est pourquoi il a ordonné de faire le contraire de ce que font les mécréants.»
Pour retrouver l’extrait dans la version anglaise du livre, recherchez le passage suivant : ”In her choice of clothing she should not imitate non-Muslims, whether they are Jews, Christians, or pagans”.
Youssef Qaradawi ne s’arrête pas là. Il justifie également le recours à la force pour «pour changer ce qui est mauvais quand c’est possible» (“changing wrong by force whenever possible”).
Dans l’esprit de Qaradawi (et d’autres exégètes musulmans de première importance), il est donc légitime de recourir à la force pour contraindre une musulmane de porter le hijab.
Outre son injonction sur le port du voile par les musulmanes, Youssef Qaradawi a justifié l’assassinat de ceux qui abandonnent l’islam et celui des homosexuels, il a encouragé les mutilations génitales féminines, il a décrit Hitler comme «un envoyé d’Allah venu punir les juifs pour leur corruption», avant d’ajouter que, «si Allah le veut», la prochaine fois, ce seront les croyants [les musulmans] qui massacreront les juifs, etc.
À ceux qui objecteront que Youssef Qaradawi vit au Qatar et qu’il est donc sans influence au Québec, détrompez-vous. Les principales organisations musulmanes sunnites actives au Québec le considèrent comme un mentor.
Tariq Ramadan, le leader de l’organisation Présence Musulmane qui a été personnellement défendu par Charles Taylor, a écrit dans son livre Islam : la réforme radicale que Youssef Qaradawi est «au premier rang» (sic) des exégètes qui se penchent sur les attitudes et les comportements que les musulmans vivant en Occident doivent adopter. Le lieutenant de Ramadan au Canada, Salah Basalamah, un traducteur de Youssef Qaradawi qui a privément conseillé la Commission Bouchard-Taylor, a décrit Qaradawi comme «l’un des exégètes les plus fameux dans le monde» (“one of the most famous Muslim scholars in the World”)
Le Conseil musulman de Montréal représente plus de 70 organisations musulmanes de la région de Montréal. Au milieu des années 2000, alors que cet organisme faisait pression auprès du gouvernement du Québec pour qu’il reconnaisse des tribunaux de la charia en matière de droit familial à Montréal, son président Salam Elmenyawi avait indiqué au Devoir qu’il comptait consulter Youssef Qaradawi (Kardaoui) pour l’aider à trancher les questions qui seraient soumises au tribunal de la charia qu’il proposait au gouvernement de reconnaitre.
Une publication de la Muslim Association of Canada, l’un des deux principaux propriétaires d’édifices abritant des institutions islamiques au Québec, décrit l’ouvrage Le licite et l’illicite en islam dans lequel Qaradawi énonce sa prescription sur le port obligatoire du hijab par les musulmanes comme «un ouvrage d’une extraordinaire finesse [qui] doit se retrouver dans la bibliothèque de tout musulman à des fins de consultations [sic] en cas d’incertitudes [sic]».
Une fois que des autorités musulmanes de première importance ont reconnu qu’il est légitime de recourir à la force pour contraindre une musulmane de porter le hijab, comment faut-il s’attendre à ce que des policiers musulmans (hommes et femmes) qui adhèrent à la version dominante (mainstream) de l’islam réagissent quand ils seront confrontés à des situations où les lois du pays contredisent les préceptes religieux auxquels ils croient?
Un exégète vanté au Sénat canadien recommande aux fonctionnaires musulmans de privilégier la charia
Jamal Badawi est un exégète musulman de première importance au Canada. Dans une interview accordée au début des années 2000, il a déclaré que les juges et les fonctionnaires musulmans doivent tirer avantage de leur position d’influence pour cesser d’appliquer les dispositions légales actuelles qui sont incompatibles avec la charia.
Son plaidoyer constitue donc une incitation aux policiers musulmans à déroger au code d’éthique qu’ils ont promis d’honorer pour faire appliquer la charia.
Dans les circonstances, des policiers musulmans qui suivraient la version dominante (mainstream) de l’islam renverront des jeunes filles musulmanes menacées dans leur famille, ils les décourageront de porter plainte, etc. C’est le même genre de préoccupations qui ont été soulevées par les opposants à la mise sur pied d’une DPJ musulmane il y a quelques mois.
Dans ce contexte, à des fins de sécurité élémentaire, le filtrage des postulants qui appliquent pour occuper des postes en position d’autorité (juges, policiers, etc.) doit non seulement déterminer si les postulants affichent extérieurement leur adhésion à une idéologie totalitaire mais également s’ils y adhèrent sans l’afficher.
En refusant de procéder à un filtrage adéquat des candidats qui postulent pour joindre la police et la fonction publique en général, les autorités gouvernementales concernées abdiquent leur responsabilité première qui est d’assurer la sécurité des citoyens.
Dans une société où l’imputabilité ne serait pas qu’un mot qu’on retrouve dans le dictionnaire, les dirigeants politiques qui facilitent la tâche des islamistes devraient être poursuivis pour négligence criminelle quand des morts évitables comme celles des sœurs Shafia surviennent.
En 2004, lors de sa comparution devant un comité du Sénat canadien, le directeur exécutif du CNMC / CAIR-Canada a décrit Jamal Badawi comme «l’un des meilleurs sinon le grand spécialiste de l’Islam en Amérique du Nord». Badawi a siégé au conseil de direction du CNMC / CAIR-Canada de 2001 à 2013. Dans un guide publié en 2014 (p.13), le CNMC / CAIR-Canada a présenté Badawi comme un des mentors vers lesquels il se tourne «pour bien comprendre» l’islam.
Le lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada a fait les manchettes ces derniers jours lorsque son ancienne coordonnatrice pour le Québec, Ève Torres, a annoncé qu’elle se présentait à l’investiture de Québec solidaire dans le comté de Mont-Royal-Outremont.
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Auteur : Hugo Pilon-Larose, Tommy Chouinard
Référence : La Presse, 12 avril 2018
Titre original : Le PQ et la CAQ contre le souhait d’une future policière de porter un hijab / WebArchive – Archive.Today
(Québec) Si Sondos Lamrhari, une étudiante voilée en techniques policières au Collège Ahuntsic, souhaite pratiquer son métier pour un corps de police québécois, elle devra retirer son hijab, préviennent le Parti québécois et la Coalition avenir Québec dans l’éventualité où ils seraient portés au pouvoir le 1er octobre.
Pour le gouvernement Couillard, l’opposition veut « casser les rêves » de cette étudiante qui cherche à « participer activement à la société québécoise » et à « intégrer un métier non traditionnel » pour les femmes.
En mêlée de presse jeudi matin dans le foyer de l’Assemblée nationale, la porte-parole du Parti québécois en matière de laïcité, Agnès Maltais, a cité en exemple un article du Journal de Montréal qui fait le portrait de Sondos Lamrhari, une étudiante voilée de 17 ans en techniques policières au Collège Ahuntsic. Mme Lamrahi souhaite exercer sa future profession en portant son hijab pour le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ou le Service de police de la Ville de Laval (SPVL).
La députée péquiste de Taschereau soutient que sa formation politique se place du côté des femmes « victimes » d’abus parce qu’elles refusent de porter un hijab et exige, en conséquence, que Québec interdise aux policières d’en porter un.
« Une jeune femme de Gatineau est allée [par le passé] à la police pour dénoncer son père parce qu’elle était battue puisqu’il refusait qu’elle enlève son hijab quand elle allait à l’école. Je me demande aujourd’hui ce que penserait cette jeune femme, qui a eu le courage de dénoncer son père à la police, si la policière qui l’avait reçu portait un hijab », a déclaré Mme Maltais.
« Quelles que soient les aspirations très légitimes de la jeune fille qui veut entrer dans la police, je dis ceci : nous, du côté du Parti québécois, nous nous plaçons du côté des victimes potentielles. En ce sens, nous considérons que nous conservons notre position [NDRL : qui est d’interdire le port de signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité] et qu’elle est la plus juste possible », a-t-elle affirmé.
Un cas réel
Dans le Journal de Montréal, Sondos Lamrahi – qui pourrait terminer ses études d’ici quatre ans – affirme qu’« enlever mon voile, ce serait comme baisser les bras. »
La jeune femme née à Montréal de parents marocains assure qu’on ne la force pas pour porter le voile. Au contraire, elle aurait souhaité le porter jeune, mais ses parents auraient insisté pour qu’elles attendent à l’adolescence pour prendre une décision, rapporte le média de Québecor.
« Je suis ouverte à la critique », a affirmé Mme Lamrahi, alors que cette question nourrit les débats à l’Assemblée nationale depuis plusieurs années.
« [L’article de ce matin] est la traduction concrète de ce qu’on répète depuis des jours et que M. Couillard s’entête à qualifier d’imaginaire. Cette situation ne surviendrait pas si le gouvernement Couillard avait accepté d’encadrer une fois pour tout cette question », a déclaré la députée de Louis-Hébert pour la Coalition avenir Québec (CAQ), Geneviève Guilbault. Si elle est élue, sa formation politique prévoit interdire – tout comme le PQ – le porte de signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité, dont les policiers.
« Il est clair qu’une personne en position d’autorité ne peut pas servir Dieu et l’État dans un même quart de travail. Comprenez-vous qu’une autopatrouille, ce n’est pas un lieu de culte? », a lancé la caquiste Nathalie Roy au Salon bleu.
« Je lui dis, par respect pour des victimes potentielles, que nous nous plaçons du côté des victimes. Elle doit soit abandonner cette idée de porter son hijab, soit se diriger (…) vers la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui l’accepte déjà », a également affirmé la péquiste Agnès Maltais.
« Le Canada a décidé d’avoir le multiculturalisme, nous, nous avons décidé autre chose », a-t-elle ajouté.
Le gouvernement outré
Le gouvernement a rapidement délégué avant la période de questions deux ministres, Stéphanie Vallée (Justice) et Hélène David (Condition féminine), pour donner la réplique au PQ et à la CAQ.
« C’est triste d’entendre ça de la part des collègues de l’opposition, a soutenu Mme Vallée. C’est triste de casser les rêves d’une jeune fille qui est déterminée, née ici au Québec, qui a des rêves qui souhaitent s’intégrer dans un métier non traditionnel (…). C’est triste de dire à une jeune fille : “Non, sais-tu, tes rêves, tu ne peux pas les poursuivre au Québec parce que ta foi me dérange”. En fait, c’est ça qu’ils disent : “Tu ne penses pas comme moi, ta foi, tu l’exprimes, et nous, on n’a pas le goût que tu t’intègres à la société, on n’a pas le goût que tu participes activement à la société québécoise”. C’est le message de la CAQ et du PQ. »
Selon elle, l’argument invoqué par Agnès Maltais est « du gros n’importe quoi ». « Prétendre qu’une fille en hijab viendrait porter atteinte à une autre jeune fille. Voyons donc ! », a-t-elle affirmé.
Hélène David a relevé que l’étudiante a mis en œuvre elle-même un « accommodement extrêmement raisonnable » en adoptant un foulard propre à chaque situation, comme au moment de faire de la natation. « On en est fier de cette fille ! », a-t-elle lancé. « Elle veut devenir policière : bravo ! Et je lui dis publiquement aujourd’hui : j’espère qu’elle va rester, j’espère qu’elle va pouvoir pratiquer son métier au Québec. »
Stéphanie Vallée a rappelé le refus du gouvernement d’accéder à la demande de l’opposition.
« Pourquoi ? Parce qu’on en a des juges qui portent des signes religieux. On a des juges qui portent la kippa [NDLR: calotte portée par des Juifs] depuis des années à la Cour supérieure. Est-ce que ça pose problème ? Pas du tout. »
La question du port des signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité fait rage cette semaine à l’Assemblée nationale. Lundi, le premier ministre Philippe Couillard a accusé ses adversaires de faire la promotion d’un « enjeu imaginaire » en relançant ce débat en ce qui concerne les policières. Il a dit qu’il priorisait pour sa part les « véritables enjeux des véritables citoyens du Québec », puis a corrigé le tir le lendemain, affirmant que ses propos avaient dépassé sa pensée.
Lectures complémentaires
Stella Rimington (The Telegraph – 27 mai 2013) : «L’ennemi [islamiste] est partout en Grande-Bretagne avertit l’ancienne responsable du MI5 britannique» / WebArchive – Archive.Today [Article en anglais]
Point de Bascule (17 février 2014): Jamal Badawi – Le principal dirigeant musulman sunnite au Canada incite les juges et les fonctionnaires musulmans à ne pas appliquer les dispositions des lois actuelles contraires à la charia
Point de Bascule (30 décembre 2014) : Réponse au directeur de l’information télévisée de Radio-Canada, Jean Pelletier, sur la pénétration des services de police par les islamistes
Point de Bascule (30 décembre 2014) : Défense de l’islamiste Tariq Ramadan en Grande-Bretagne par le Service de police d’Ottawa [Voir la partie 4 de l’article]
Point de Bascule (28 octobre 2014) : Campagne de recrutement du Service de police d’Ottawa à la mosquée Assalam qui invite des prédicateurs radicaux [Article en anglais]
La section de l’article qui porte sur le ‘Recruitment drive’ donne des exemples de policiers qui ont utilisé leurs fonctions pour faire appliquer la charia et fournir des renseignements confidentiels aux islamistes.
En 2008, le sergent Weiss Rasool du comté de Fairfax (Virginie) a été condamné à une probation de 2 ans et à une amende de 1 000$ pour avoir consulté les fichiers de la police au bénéfice d’une personne soupçonnée de terrorisme. Rasool et le suspect fréquentaient la même mosquée. Le suspect avait voulu confirmer qu’une certaine voiture de location qui l’avait approché était bel et bien utilisée par le FBI. Une fois informé que c’était vraisemblablement le cas par le policier, le suspect avait entrepris de détruire des éléments incriminants à son endroit sans avoir pu terminer avant que la police ne l’arrête en pleine action.
Point de Bascule (12 mars 2016) : Le Parisien aborde la pénétration islamiste de la police française