ENGLISH VERSION ON THE CALGARY SUN
TRADUCTION FRANÇAISE DE POINT DE BASCULE
Auteur : Shawn Logan
Référence : Calgary Sun, 15 juin 2016 (version papier)
Titre original : Canada turned down chance to rescue Philippine hostages, says security expert / Archive.Today
Deux missions qui devaient être lancées pour sauver deux anciens résidents de Calgary détenus en otages aux Philippines ont été rejetées par des responsables canadiens, affirme un consultant en sécurité basé à Calgary.
De son côté, un haut fonctionnaire d’Ottawa déclare cette allégation «complètement fausse». Il nie que le gouvernement philippin ait demandé la permission d’organiser des opérations pour sauver les vies de John Ridsdel et Robert Hall qui viennent d’être exécutés.
Lee Humphrey, PDG de James International Security Consulting, a déclaré qu’en novembre-décembre [2015], deux mois après l’enlèvement des deux Canadiens par les terroristes d’Abou Sayyaf, il était aux Philippines à l’emploi d’un client américain lorsqu’il a été approché par des militaires philippins qui voulaient ses conseils.
«Quand ils ont découvert que j’étais Canadien même si je travaillais pour une firme américaine, ils ont voulu savoir ce que j’en pensais», a déclaré Humphrey, un militaire qui a pris sa retraite après vingt ans dans les Forces canadiennes.
«[Les militaires philippins] étaient fâchés. Ils ne croyaient pas que l’enlèvement était bien géré.
Ridsdel et Hall ont été enlevés par des hommes armés sur l’île Samal en septembre dernier en compagnie de la copine philippine de Hall, Teresita Flor, et du Norvégien Kjartan Sekkingstad.
Le 25 avril, Ridsdel a été décapité après l’échéance fixée pour payer la rançon de 300 millions de pesos philippins (8,3 millions de dollars canadiens). Lundi, le groupe Abou Sayyaf a exécuté à nouveau ses menaces et a tué Hall après qu’une autre demande de rançon ait été ignorée.
Le sort des otages Flor et Sekkingstad n’est pas connu.
Le premier ministre Justin Trudeau a dénoncé le meurtre de Hall lundi, tout en promettant de traduire ses assassins en justice. Trudeau a répété que le gouvernement canadien refusait de payer les rançons exigées par les kidnappeurs.
Humphrey, qui a mis sur pied un groupe de vétérans favorables au Parti conservateur du Canada et qui a critiqué publiquement Trudeau dans le passé, a déclaré que les vies de Ridsdel et Hall auraient pu être sauvées malgré la politique du Canada de ne pas payer de rançons.
Humphrey a déclaré qu’il était en contact avec des haut-gradés de l’armée philippine alors qu’ils s’entrainaient pour des missions de sauvetage au début de 2016. En mars, un mois avant l’échéance fixée pour l’exécution de Ridsdel, ils avaient confirmé savoir où étaient cachés les otages d’Abou Sayyaf.
Humphrey soutient qu’ils n’ont jamais reçu le feu vert d’Ottawa.
Après l’exécution du premier otage, une deuxième opération a été envisagée après que l’emplacement de la cache du second otage ait été confirmé mais elle ne s’est jamais matérialisée.
Dans les deux cas, Humphrey soutient que le gouvernement [canadien] a rejeté des demandes officielles d’intervention.
«Je n’ai aucune idée pourquoi le gouvernement canadien n’a pas permis aux marines philippins de tenter ces sauvetages», a-t-il dit.
Un haut fonctionnaire canadien, qui désire demeurer anonyme en raison de la situation des otages Flor et Sekkingstad, a rejeté les affirmations selon lesquelles des propositions de sauvetage avaient été soumises au gouvernement canadien.
Ni le bureau du premier ministre, ni celui du ministre des Affaires mondiales [Affaires étrangères] n’ont réagi aux affirmations faites par le consultant Humphrey lundi dernier.
Référence supplémentaire
Sophie Côté (Journal de Québec – 21 janvier 2016) : Attentat terroriste au Burkina Faso : Le conjoint de Maude Carrier a raccroché au nez de Justin Trudeau quand il l’a appelé pour lui offrir ses condoléances / Archive.Today