Après que Justin Trudeau ait récemment déclaré son «admiration pour le régime dictatorial de la Chine qui lui permet de prendre un virage économique radical», Richard Martineau revient sur d’autres cas d’appui de Pierre Trudeau et de son autre fils Sacha à la tyrannie communiste.
Adresse originale : http://blogues.journaldemontreal.com/martineau/franc-parler/le-charme-discret-de-la-tyrannie/
Auteur: Richard Martineau
Référence : Blogue du Journal de Montréal, 12 novembre 2013
Titre original : Le charme discret de la tyrannie
Il y a quelque chose qui m’a toujours intrigué à propos de Pierre Elliott Trudeau et de ses fils, Sasha et Justin.
Comment des gens qu’on associe à la défense des droits individuels et des libertés fondamentales ont-ils pu éprouver autant d’admiration pour des dictateurs ?
Fidèle à Fidel
Prenez le père.
Dans son livre The Truth about Trudeau, sorti en librairie cet été, le commentateur politique Bob Plamondon montre à quel point Pierre Elliott Trudeau était fasciné par les dictateurs communistes.
En 1960, alors que des milliers de Cubains assoiffés de liberté bravaient la mer à bord d’embarcations de fortune, Trudeau, lui, a fait le chemin inverse : il a tenté de joindre Cuba à bord d’un canot en partance de la Floride !
(Rappelons qu’en 1960, on a répertorié 631 condamnations à mort, 146 fusillés et 70 000 prisonniers politiques à Cuba. Pour le respect des droits de la personne, on repassera…)
En 1964, lors d’un voyage à Cuba pour voir son grand pote Fidel, Pierre Trudeau lança à un ami : « Quand on voit des masses de gens se rassembler sous un soleil cuisant afin d’écouter un discours de 90 minutes de Fidel Castro, on se demande pourquoi on a besoin d’élections… »
Vive l’URSS !
Dans son livre, Bob Plamondon raconte que lors de son voyage en URSS en mai 1971, Trudeau ne cessait de répéter à quel point il admirait le courage des travailleurs soviétiques. La construction de la ville de Norilsk, érigée au beau milieu de la Sibérie, l’impressionnait particulièrement.
Or, cette ville avait été construite par des prisonniers politiques incarcérés dans des goulags !
Et lorsque la Pologne a imposé la loi martiale en 1981 pour écraser le syndicat Solidarité, Pierre Trudeau exprima haut et fort sa sympathie — pas pour les militants anti-communistes qui luttaient pour recouvrer leur liberté, mais pour le régime pro-soviétique !
« Nous avons beaucoup à apprendre de l’Union Soviétique », déclara-t-il.
(Pendant ce temps, Ronald Reagan, lui, dénonçait la loi martiale en disant qu’elle plongeait la Pologne « dans la nuit noire de la tyrannie »)
Quelques années plus tard, lorsque le monde entier saluera le courage du dissident soviétique Andrei Sakharov, Pierre Elliott Trudeau, lui, le traitera de « hooligan » (voyou).
Et il déplorera la chute de l’URSS, disant qu’un jour, le monde entier regrettera la disparition de ce grand empire.
Et comme si ce n’était pas suffisant, un an après le terrible massacre de la place Tiananmen, Pierre Trudeau visitera la Chine avec ses enfants, où il sera reçu comme une véritable rock star…
Vive la dictature chinoise !
Lorsque Fidel Castro a eu 80 ans, ce fut au tour du fils de Pierre Trudeau, Sasha, de s’agenouiller devant le « lider maximo ».
« Cet immense intellect, combiné à son physique d’Hercule et à son courage sans égal, font de Fidel le géant qu’il est. Il frise le surhomme », écrivit-il sans la moindre ironie.
Et cette semaine, Justin Trudeau a déclaré devant les caméras de Sun News son « admiration pour le régime dictatorial de la Chine, qui lui permet de prendre un virage économique radical » !!!
Drôle de conception des droits et libertés, non ?
Références supplémentaires
Stéphane Courtois et al. (Éditions Robert Laffont – 1997) : Le livre noir du communisme (Section Cuba : l’interminable totalitarisme tropical)
Point de Bascule : Fiche Alexandre (Sacha) Trudeau
Point de Bascule : Fiche Justin Trudeau