Sheema Khan, fondatrice de CAIR-CAN, voudrait voir la question de la charia remise à l’ordre du jour. Après une première tentative infructueuse d’introduction de la charia en 2005 en Ontario, qui a été bloquée grâce à la campagne internationale lancée par la torontoise Homa Arjomand. Sheema Khan rapplique.
Aux États-Unis, le FBI vient de couper tout contact avec CAIR en raison de ses liens avec l’organisation terroriste Hamas.
Extraits de la chronique de Sheema Khan (Globe and Mail, 28 janvier, 2009) intitulé : Canadian Muslims have a fondness for democracy, peace – and sharia law (Les musulmans canadiens ont un penchant pour la démocratie, la paix – et la charia).
(Traduction PdeB) En décembre 2006, la firme de sondage Environics a interrogé 500 adultes musulmans à travers le Canada sur des questions relatives à leur expérience de vie au Canada.
La majorité pense qu’ils sont mieux traités ici que dans tout autre pays occidental, que la qualité de vie des femmes musulmanes est meilleure ici que partout ailleurs (y compris dans la plupart des pays musulmans), que les Canadiens sont moins hostiles à l’islam que les citoyens européens; et qu’ils sont prêts à adopter les coutumes canadiennes.
Pourtant, 44% des musulmans canadiens pensent que le Canada devrait accommoder leurs croyances traditionnelles, tandis que 81% de la population dans son ensemble pense que les immigrants devraient adopter les valeurs canadiennes. En particulier, 53% des musulmans pensent que la charia devrait être reconnue comme base juridique pour le règlement des conflits familiaux, alors que l’écrasante majorité de la population dans son ensemble n’est pas d’accord.
Parmi les personnes sondées, 55% des musulmanes et 59% des musulmans de 18 à 29 ans ont indiqué leur préférence pour la charia.
Ces chiffres suggèrent que la question du recours à la charia au Canada est loin d’être morte, même si les tribunaux d’arbitrage de la charia sont considérés comme illégaux dans plusieurs provinces.
Voici la question sous-jacente : Pourquoi cette affinité croissance pour la charia? Depuis le 11/9, les musulmans canadiens ont ressenti une augmentation de la discrimination. Cela a un impact direct sur l’identité et la façon dont une minorité perçoit son acceptation par la majorité. Le caractère acerbe, parfois raciste, du débat controversé sur la charia en Ontario a contraint de nombreux musulmans à se centrer sur la charia en tant que composante de leur identité, avec pour résultat qu’une pluralité souhaite respecter les principes islamiques en matière de droit de la famille.
Rendre les tribunaux islamiques illégaux ne fera pas disparaître le problème. En l’absence de supervision des tribunaux informels de la charia, on risque de se retrouver avec la situation confuse qui règne en Grande-Bretagne.
Voir aussi:
Homa Arjomand – Protéger les femmes et les enfants de la charia
Daniel Weinstock favorable à la charia. Mohamed P. Hilout le remet à sa place
États-Unis – Le FBI a coupé tout contact avec CAIR en raison de ses liens avec le Hamas