L’auteur de cet article paru dans le journal maghrébin alfa en octobre
2008 nous l’a transmis pour publication sur Point de Bascule:
Islamophobie imaginaire, par Hassan Jamali
Une inflation verbale se répand au Québec qui veut que les musulmans
soient victimes de phobie. Qu’en est-il vraiment?
Des organisations islamiques et maghrébines ont signé dernièrement une pétition dénonçant l’islamophobie en la comparant à l’antisémitisme et demandent au gouvernement du Québec de légiférer afin de protéger les musulmans victimes d’ «islamophobie».
Est-ce que les signataires ont consulté le dictionnaire avant de rédiger
leur pétition?
Le Larousse donne de la phobie la définition suivante : Phobie n.f. Peur
irraisonnée. Selon cette définition, islamophobie signifie la peur de l’islam et en conséquence des musulmans!
Mais avant de dénoncer l’islamophobie, il faut, au moins, citer quelques
actes ou incidents qu’on peut qualifier d’islamophobes comme :
-*Un immeuble qui se vide dès qu’une famille musulmane y s’installe;
-*Des parents demandant le transfert de leurs enfants de l’école à cause de la présence d’ élèves musulmans;
-*Des étudiants qui refusent de suivre un cours donnés par un professeur musulman;
-*Des gens qui quittent un autobus dans la panique générale dès qu’une femme portant le hidjab ou le niqab le prend.
À ma connaissance, des cas semblables ne se sont jamais produits.
Plus, un jour je me suis trouvé dans un ascenseur bondé d’un immeuble
commercial au centre ville de Montréal, une femme portant le niqab,
accompagné d’un mari barbu, est montée dans l’ascenseur, les gens n’ont pas paniqué et je n’ai noté aucune réaction. Par contre, dans une lettre publiée par un journal local, une Montréalaise raconte:
« Récemment, j’étais en ville avec ma fille et nous avons croisé une femme portant un tchador noir (on voyait à peine les yeux). Ma fille s’est mise à crier de peur, comme si on visionnait un film d’horreur».
Est- ce que la fille a eu peur d’une femme musulmane ou d’un fantôme?
Si un climat de peur de l’islam régnait au Québec, comment expliquer que, dans une seule année, 165 000 spectateurs n’ont pas eu peur de Rachid Badoury et qu’aucune baisse de popularité n’a pas été enregistrée dans le cas de Lynda Thalie?.
Nous savons que le terme islamophobie a été utilisé pour la première fois par Tarik Ramadan, islamiste radical qui porte un chapeau occidental et petit fils d’Hassan El-Banna le fondateur des Frères Musulmans en Égypte.
Le but de cette invention est de faire peur aux Occidentaux qui osent
critiquer l’islam comme dogme et les comportements et prétentions
religieuses de certains musulmans.
Le Québec officiel est tombé dans le piège. L’Islamophobie est utilisée
dans un document publié par le Ministère de l’Immigration et des
Communautés Culturelles pour justifier son impuissance à mettre les
immigrants issus des pays du Maghreb au travail. Le terme est également utilisé par la Ville de Montréal lorsqu’elle évoque le chômage et la pauvreté chez les Maghrébins vivant à Montréal.
Sous le titre : La communauté musulmane et l’islamophobie, le rapport de la commission Bouchard-Taylor évoque l’islamophobie en ces termes :
«Le moyen de surmonter l’islamophobie, c’est de se rapprocher des
musulmans et ne pas de les fuir. En ce domaine comme en d’autres, la
méfiance engendre la méfiance. Tout comme la peur, elle finit par se
nourrir d’elle-même».
Mais dans le glossaire du même rapport (je ne pense pas qu’il s’agit d’un oubli), le mot islamophobie ne figure pas. Pourtant, on y trouve les mots comme racisme, discrimination, crime haineux, fondamentalisme, etc. Les deux sages n’ont trouvé probablement aucune définition valable.
D’ailleurs, qui fuit les musulmans au Québec et a peur d’eux ?
Nous pouvons évoquer le racisme, la discrimination, les préjugées, mais
pas d’islamophobie! Comme on peut parler d’antisémitisme mais pas de judéo phobie!
Après la saga des accommodements raisonnables qui a orienté tous les
projecteurs en direction de la communauté maghrébine, les Maghrébins ont assez d’être les otages d’une minorité agitée qui n’hésite pas à
sacrifier les intérêts des membres de la communauté pour des gains
politiques.
Oui, les gens ont peur de l’intégrisme et du terrorisme qui se sert de
l’islam. Moi-même et beaucoup de musulmans partageons cette peur. Mais personne n’a peur de moi et de ma foi.
Hassan Jamali
Voir aussi:
Pour en finir avec le mot “islamophobie” – par le Belge Jean Thirion
Pour en finir avec le mot “islamophobie” – par l’Américain Dennis Prager
Le rapport de l’Observatoire de l’islamophobie – faux diagnostic, mauvais traitement