Publier dans Le Devoir du 1er septembre 2007
À force de ne pas vouloir ostraciser les musulmans en général, on est en train de faire déraper une majorité de Québécois.
– Denise Bombardier
(Extraits)
Ces accommodements raisonnables, ce ne sont certainement pas l’aménagement de toilettes pour handicapés ou de rampes d’accès pour les fauteuils roulants. Ce sont plutôt ceux exigés par les fondamentalistes religieux, islamistes au premier chef et juifs orthodoxes qui, profitant de la tonitruance des premiers, surfent désormais sur les acquis de ceux-ci.
À force de ne pas vouloir ostraciser les musulmans en général, on est en train de faire déraper une majorité de Québécois. Ces derniers, cela semble clair, ne tolèrent pas les revendications qui découlent d’une religion qui discrimine fondamentalement les femmes.
Ce ne sont ni les Costaricains, ni les Haïtiens, ni les Chinois qui immigrent qui leur posent problème. Dire cela est politiquement incorrect, mais on voit bien où l’autocensure est en train de nous entraîner.
Il existe une évidence brutale. Sans l’immigration, le Québec ne survivra pas. Mais à quel prix voulons-nous qu’il survive? Nous avons eu la naïveté – et, en ce sens, M. Bouchard est un «vrai» Québécois – de croire que quiconque parle le français est un immigrant désirable pour nous. Selon cette logique, on pourrait accueillir tous les talibans francophones et tous les musulmans polygames d’expression française, qui peupleraient ensuite le Québec sans sourciller. Absurde, dira-t-on. Mais il arrive que le raisonnement par l’absurde éclaire aussi le débat.
Un pays a le droit de choisir ses immigrants selon ses valeurs propres, mais il a aussi le devoir de faciliter leur intégration par diverses mesures. Si les intégristes religieux sont bruyamment revendicateurs ici, c’est à cause d’une mollesse sociale et d’une confusion dans la définition de nous-mêmes comme peuple.
Mais que dire des interventions maladroites de Gérard Bouchard? Il laisse entendre que si les gens étaient plus instruits (pour ne pas dire moins ignorants), ils seraient plus ouverts à la diversité culturelle (jamais définie à ce jour) et plus tolérants. Or tout cela est faux. Faut-il rappeler le rôle des intellectuels dans l’élaboration des théories qui ont dévasté le XXe siècle, le stalinisme et le nazisme, avec leurs centaines de millions de victimes? Faut-il signaler que certains enseignent encore dans des universités le négativisme historique à propos des camps Nazis.
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