Lysiane Gagnon : «Qu’aurait-on dit d’un médecin québécois devenant conseiller auprès des gouvernements de Franco, Mussolini ou Staline? Or, la dictature saoudienne n’a rien à envier à ces régimes-là en termes de cruauté et d’abus contre les droits de l’homme.»
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Dans un commentaire publié sur le site de La Presse le 29 janvier 2013, Lysiane Gagnon considère justifiées les critiques qu’adressa Raymond Bachand à Philippe Couillard au sujet du rôle qu’il joue auprès de l’Arabie saoudite.
Raymond Bachand et Philippe Couillard ont croisé le fer lors d’un débat organisé dans le cadre de la course au leadership du Parti Libéral du Québec le 26 janvier à l’Université Concordia. Dans un article publié le 27 janvier, la Gazette avait également rapporté l’allusion à l’Arabie saoudite lors du débat Couillard-Bachand.
Nous reproduisons l’extrait du commentaire Un homme et son mystère de Lysiane Gagnon consacré à la relation de Philippe Couillard avec l’Arabie saoudite :
(Il) y a dans le passé de M. Couillard des zones troubles, en tout cas des décisions pas totalement nettes.
(…) Ainsi du fait qu’il ait accepté un poste de conseiller auprès du ministre de la Santé de l’Arabie saoudite. On dira qu’il avait bien le droit d’aller gagner de l’argent où il voulait, d’autant plus qu’il avait déjà pratiqué dans ce pays comme neurochirurgien.
Un pareil choix dégage un malaise réel. Qu’aurait-on dit d’un médecin québécois devenant conseiller auprès des gouvernements de Franco, Mussolini ou Staline? Or, la dictature saoudienne n’a rien à envier à ces régimes-là en termes de cruauté et d’abus contre les droits de l’homme.
L’Arabie saoudite est l’un des pays du monde où les femmes sont les plus mal traitées. C’est le principal exportateur du wahhabisme, idéologie meurtrière à la base de l’islamisme radical. Les Juifs n’y ont pas davantage droit de cité que dans l’Allemagne «judenfrei» dont ont rêvé les Nazis.
M. Couillard est en bonne compagnie, faut-il dire. Le Canada maintient des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite et Brian Mulroney y a dirigé une mission commerciale en 2010, au retour de laquelle il a fait un vibrant plaidoyer pour le rapprochement entre les deux pays.
Le pétrole parle plus fort que la morale.
Références supplémentaires
Point de Bascule (15 janvier 2013) : Lise Ravary et Patrick Lagacé commentent sur la complaisance de Philippe Couillard à l’égard de l’Arabie saoudite
Point de Bascule (21 novembre 2011) : Philippe Couillard : conseiller de l’Arabie saoudite et membre du comité de surveillance du SCRS
Point de Bascule (23 novembre 2011) : Canada – Arabie saoudite : Deux exemples de situations qui rendent inappropriée la participation du Dr. Philippe Couillard à la surveillance du SCRS