C’est dur d’être aimé par des cons
Réalisé par Daniel Leconte
Long-métrage français.
Genre : Documentaire
Durée : 1h48 min
Année de production : 2008
Distributeur : Pyramide Distribution
Pour avoir reproduit les douze caricatures danoises ayant déclenché la colère des musulmans aux quatre coins du monde, Philippe Val, le patron de Charlie Hebdo, journal satirique français, est assigné en justice. Un procès hors norme que Daniel Leconte suit en temps réel.
Pour décrypter, avec les acteurs clés, les enjeux politiques internationaux, médiatiques et idéologiques. Avec, en images : avocats, témoins, médias, conférences de rédaction, manifestations de soutien. Avec aussi les prises de positions des intellectuels et des hommes politiques, les réactions de l’accusation et des pays musulmans. Une réflexion sur l’Islam, sur la presse, sur l’état de l’opinion dans la société française mais aussi une tentative de réponse aux défis lancés par l’intégrisme à toutes les démocraties.
Lire ou voir aussi:
“Ce qui se passe au Canada se répercute aux USA…”- Glenn Beck (CNN) sur Ezra Levant et Mark Steyn
«Extirper l’hérésie et le blasphème»?
Extrait:
(…) en décembre 2008, la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) a rejeté une plainte pour propagande haineuse déposée par Marc Lebuis, éditeur de Point de bascule, contre un imam salafiste montréalais qui estime que les homosexuels et les juifs sèment le désordre sur la Terre et qui relie l’impudeur des femmes non-musulmanes au viol, au sida, à l’éclatement des familles et à la délinquance.
(ndlr: Lire la Déclaration de Point de Bascule à propos de la plainte renvoyée par la Commission canadienne des droits
Si les membres de la CCDP ont refusé d’enquêter la plainte de Marc Lebuis, ce n’est pas, malgré leur rhétorique, parce qu’ils ne croyaient pas que les propos de l’imam Al-Hayiti étaient bel et bien haineux. Tout simplement, les membres de la CCDP ne percevaient pas la plainte de Marc Lebuis comme étant compatible avec leurs propres intérêts politiques.
(…) En refusant de même enquêter la plainte de Point de bascule, la CCDP s’est définitivement enlevée d’elle-même le droit moral de censurer et d’enquêter, à l’avenir, à peu près tout ce qu’elle a déjà censuré et enquêté par le passé. Car côté « discours haineux », la CCDP agit définitivement avec la logique du deux poids deux mesures, taxant de haineux les discours les plus bénins tout en exonérant les discours les plus haineux, et ce, selon les intérêts de sa vision du monde absolument tordue. Et si une chose est certaine, c’est qu’à la Commission canadienne des droits de la personne, tous les moyens semblent être bons pour arriver à ses fins.
(…) )
Raisons invoquées par la CCDP pour rejeter la plainde de M.Lebuis? La majorité des références dans le livre de l’iman salafiste concernent les infidèles, les mécréantes ou les femmes de l’Occident. Il s’agirait de catégories de personnes «très générales et diversifiées» qui ne constituent pas «un groupe identifiable» au sens de la loi. La Commission a reconnu, toutefois, que certains passages des écrits de M.Al-Hayiti visent des groupes identifiables tels que les homosexuels, les lesbiennes, les chrétiens, les juifs et les femmes non-musulmanes. Mais l’organisme fédéral a juge que ces passages précis «ne semblent pas promouvoir la haine ni le mépris».
Citons la teneur de ces passages (pour plus de détail voir ici):
1) Les homosexuels et les lesbiennes doivent « être exterminés », que les sodomites doivent être « décapités ».
2) Les infidèles (non musulmans) «vivent généralement comme des bêtes» «ils sont des gens pervers, qui adorent la perversité» «qu’ils sont nos ennemis» et «que leurs enfants sont les plus pervers». Les infidèles veulent «exploiter sexuellement les femmes» et «l’une des pires ignorances ou injustices» pour les musulmans est de considérer les infidèles comme leurs égaux.
3) Le Christianisme est «est une religion de mensonges» responsable «de la perversité, de la corruption et de l’adultère» dans le monde occidental.
4) Les juifs «répandent la corruption et le désordre sur la terre».
5) Les hommes sont «supérieurs» aux femmes «parce que leur intelligence et leur mémoire sont plus complets[sic]».
6) Dans les pays musulmans, les musulmans doivent «humilier et punir» les chrétiens, les juifs, les hindous, les bouddhistes, les athées; ils doivent les obliger à se convertir à l’islam ou «être tués», etc.
L’éditeur de Point de bascule, un site Internet qui dénonce les dérives idéologiques des islamistes, n’en revient tout simplement pas. Selon lui, la décision de la CCDP démontre l’incohérence des commissions fédérales et provinciales chargées de réprimer le discours haineux. «Si vous faites partie d’une minorité, vous pouvez en toute impunité tenir un discours haineux et méprisant envers la majorité. Les normes de tolérance, de respect et de civilité applicables à la majorité ne s’appliquent pas à vous. Si vous faites partie d’une minorité religieuse, vous pouvez en toute impunité propager une idéologie suprématiste et prôner l’extermination d’autres minorités, et même de la majorité, si c’est la doctrine de votre religion», affirme Marc Lebuis.
Mais pas de discours blessant de la part de la majorité
Il en alla tout différemment dans le cas du révérend Boissoin et du père de Valk. En février 2007, le père de Valk éditeur de Catholic Insight (3500 abonnés) reçut une lettre de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP). L’enquêtrice Sandy Kozak l’informait que son magazine «était mis en examen pour textes haineux» envers des homosexuels. Le crime du père de Valk: avoir défendu l’enseignement de l’Église sur le mariage au cours du débat sur le mariage homosexuel au Canada, en citant largement la Bible, le catéchisme de l’Église catholique, et les encycliques du Pape Jean-Paul II. Dans d’autres articles, le père de Valk s’opposait au programme des activistes homosexuels en matières sociales, mais, selon le prêtre catholique, «sans s’attaquer aux personnes».
Un an plus tard, Catholic Insight avait déjà payé 6000$ en frais juridiques pour préparer sa défense contre cette plainte pour «textes haineux» sans encore connaître la date de sa comparution devant la Commission. Mais là ne s’arrêtent pas les frais. De Valk a déclaré à la Ligue catholique pour les droits de l’homme que son collaborateur, Tony Gosnach, et lui-même consacrent un «temps énorme» à ce dossier depuis le dépôt de la plainte. «Nous passons sans doute trois jours par semaine, à deux, à nous tenir au courant de ce qui se passe sur ce dossier».
Si l’iman salafiste ne s’est pas vu poursuivi pour ses propos vigoureux contre les homosexuels, ce ne fut pas le cas d’un conseil des Chevaliers de Colomb qui, en 2005, s’est vu imposer une amende de plus de 1000$ par la Commission des droits de la personne de Colombie-Britannique pour leur refus de louer leur salle à un couple de lesbiennes pour leur cérémonie de mariage.
Lire la suite des exemples de « non musulmans » qui eux ont été condamnés voir censurer par les Commission pour avoir exprimer des propos “haineux”. Tout semble démontrer que la décapitation de la tête d’un homosexuel ne se qualifie ni comme une personne « identifiable »ni comme un propos « haineux »
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