Réponse à The collapse of tolerance, un commentaire écrit par Charles Taylor et publié dans The Guardian hier.
Dans un joli enrobage moralisateur, Charles Taylor démontre encore une fois sa condescendance face aux gens qui ont des opinions divergentes aux siennes. Pour défendre sa vision unilatérale du multiculturalisme, il se positionne comme un expert sur la question musulmane. Pour lui, les gens qui se méfient de la montée de l’islamisme en Occident (et par conséquent dans le monde) ont une pensée monolithique.
Il néglige le fait que les gens qui questionnent l’islam radical sont aussi variés que possible. Des gens de droite comme de gauche, des immigrants comme des gens de souche, des religieux comme des athées et surtout, des musulmans comme des ex-musulmans, font partie de ce mouvement de critique. Il fait fi de sa propre pensée monolithique, visiblement en faveur d’un multiculturalisme sauvage sans bémol contre les idéologies qui cherchent pourtant à le miner. Il accuse implicitement d’intolérance des gens qui pourtant s’inquiètent justement de l’intolérance qui est répandue par une idéologie islamiste grandissante.
Surtout, il démontre qu’il n’est pas le commissaire qui saura répondre aux aspirations des Québécois. Il n’est pas là pour écouter. Il n’a aucun respect pour un peuple qui s’exprime démocratiquement. Les Québécois demandent la fin de la tolérance à l’intolérance, la fin des manifestations sexistes et racistes fussent-t-elles admises dans une grande religion. Taylor n’a aucun désir de participer à un exercice démocratique. Il préfère faire la morale et nous dire comment nous ne devrions pas penser, comme un vrai mollah tyrannique!