Chiheb Esseghaier arborait sur sa photo de profil LinkedIn le drapeau d’un groupe affilié à Al-Qaïda. Il fréquentait la mosquée Taiba de Côte-des-Neiges à Montréal.
ARTICLE 1
Auteures: Katia Tobar et Kassandra Martel
Référence : Journal de Montréal, 23 Apr 2013, p.
Titre original : Un drapeau particulier
Chiheb Esseghaier serait musulman et fréquentait la mosquée Taiba, située à Côte-des-Neiges.
«Il venait, il faisait ses prières et il repartait, a raconté un étudiant tunisien en télécommunication à l’INRS qui le côtoyait à la mosquée. Il suivait les textes du Ahbach qui sont des textes très pacifistes. Il cherchait beaucoup par lui-même à comprendre les textes et à interpréter les textes, il ne discutait pas beaucoup avec les gens autour de lui.»
Chiheb Esseghaier arborait sur sa photo de profil LinkedIn le drapeau de l’État islamique d’Irak, un groupe affilié à Al-Qaïda. Ce drapeau représente un carré noir dans lequel est inscrit en arabe une profession de foi, le premier pilier de l’islam, «la shahada.» (Il n’y a qu’un seul Dieu). Au milieu du drapeau, un rond blanc représente le sceau du prophète Mahomet dans lequel il est écrit «Mohammed le prophète d’Allah».
Ce drapeau est utilisé dans le monde entier dans le cadre du Djihad, la guerre sainte.
Un autre musulman qui côtoie la mosquée Taiba a vu M. Esseghaier quelques fois seulement depuis les deux dernières années.
«Soit qu’il ne vivait pas dans le quartier ou qu’il n’était pas assidu, car je ne le voyais pas régulièrement», a-t-il raconté.
ARTICLE 2
Auteur : Jean-Louis Fortin
Référence : Journal de Montréal, 23 avril 2013, p. 5
Titre original : Terrorisme – Au tour du Canada
Le suspect principal était un génie de la science qui travaillait dans un labo à Varennes.
Un des deux hommes soupçonnés d’avoir planifié un attentat terroriste contre un train de passagers de VIA Rail était un génie de la science qui étudiait dans un laboratoire à Varennes, sur la Rive Sud de Montréal.
Chiheb Esseghaier est consideré par la police comme le cerveau de l’opération. L’homme de 30 ans est originaire de Tunisie et habitait à Montréal. Son présumé complice Raed Jaser, 35 ans, résidait quant à lui dans la région de Toronto.
Les deux hommes complotaient pour faire exploser un train reliant Toronto et New York sur un pont entre le Canada et les États- Unis, à Niagara Falls, selon ce qu’a affirmé une source policière à l’Agence QMI. Ils auraient bénéficié du soutien de l’ organisation terroriste islamique Al Qaeda.
Mais depuis novembre 2010, Esseghaier faisait des études de doctorat à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), une université bien connue dont le siège social est à Québec. Auparavant, il avait été affilié à l’Université de Sherbrooke pendant un peu plus d’un an.
Le laboratoire qui l’accueille regroupe une douzaine de chercheurs. Il est situé dans le campus de l’INRS érigé sur le boulevard Lionel Boulet, à Varennes, non loin de l’autoroute 30.
«Il est étudiant au doctorat chez nous», a confirmé hier soir Julie Martineau, porteparole de l’INRS.
Des sourires
Une photo publiée sur le site web du laboratoire montre d’ailleurs Esseghaier portant des sandales et une barbe noire fournie, en compagnie de ses collègues. Tous sont souriants et semblent ignorer qu’ils sont en compagnie d’un homme qui allait être arrêté plus tard dans une affaire de terrorisme.
Le doctorat auquel travaillait Essegahier porte sur la science de l’énergie et des matériaux, a expliqué la porte-parole de l’INRS.
«Son thème de recherche, ce sont les nanosenseurs», a précisé Julie Martineau au Journal.
Les graves accusations qui pèsent contre l’étudiant au doctorat ont causé tout un choc à l’INRS, hier.
Peu après 16h, quelques minutes après que la GRC ait annoncé les arrestations, toutes les pages web descriptives des collègues du jeune scientifique ont disparu. Puis, le site internet entier du laboratoire est devenu inaccessible. Hier soir, les environs du campus de Varennes étaient pratiquement déserts. Sur place, une personne qui dit connaître Esseghaier nous a révélé que ce dernier n’avait pas été vu depuis quelques semaines.
La direction de l’INRS, plus habituée à encadrer des chercheurs qu’à gérer une tempête médiatique, se dit prête à fournir des informations aux enquêteurs de police.
«On offre notre pleine collaboration à la GRC dans toute cette histoire-là. S’ils ont besoin de nous parler ou s’ils ont des questions à nous poser, ils peuvent compter sur nous», a assuré la porte-parole de l’établissement.
Si on se fie aux renseignements inscrits sur sa page web personnelle, Chiheb Esseghaier était un chercheur prolifique. Depuis 2008, il a été co-auteur d’au moins six articles de recherche publiés dans des revues spécialisées, dont un portant sur la détection du VIH.
Référence supplémentaire
– Joseph Brean and Adrian Humphreys (National Post – 22 avril 2013): Two ‘religiously strict’ men behind foiled al-Qaeda-supported plot to derail VIA train (Deux hommes ‘extrêmement religieux’ derrière l’offensive avortée qui devait faire dérailler un train de VIA)