Durant la guerre d’indépendance du Bangladesh en 1971, le parti Jamaat-e-Islami basé au Pakistan s’est rendu coupable de nombreuses atrocités contre les Bangladais. La condamnation de Delwar Hossain Sayedee se rapporte à des crimes commis à cette époque.
Durant la guerre d’indépendance du Bangladesh en 1971, le parti Jamaat-e-Islami basé au Pakistan s’est rendu coupable de nombreuses atrocités contre les Bangladais. La condamnation de Delwar Hossain Sayedee se rapporte à des crimes commis à cette époque.
Le parti Jamaat-e-Islami (JEI) jouit d’une influence importante au Canada, non seulement chez les islamistes originaires du sud-est asiatique mais chez tous ceux qui sont associés à l’infrastructure des Frères Musulmans.
Dans son livre Western Muslims and the Future of Islam, Tariq Ramadan présente le fondateur du JEI, Syed Maududi (1903-1979), comme un de ses propres maîtres à penser. Dans un hommage rendu à son père Saïd à l’occasion du seizième anniversaire de sa mort, Tariq Ramadan a déclaré que Maududi le remerciait de l’avoir «réveillé de son inconscience».
À son réveil, Maududi résuma ainsi le projet de jihad dans lequel lui-même et ses supporteurs sont engagés au Pakistan, au Bangladesh, au Canada et ailleurs :
(Traduction PdeB) L’islam cherche à détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre. (…) Le but de l’islam est d’instaurer un état fondé sur son propre programme et sa propre idéologie. (…) L’objectif du jihad islamique consiste à éliminer les systèmes non-islamiques et à les remplacer par un système islamique de gouvernement. L’islam n’entend pas limiter cette révolution à un seul état ou à quelques pays; le but de l’islam c’est de provoquer une révolution universelle. (Jihad in Islam – pp. 6 et 22)
Les massacres survenus au Bangladesh en 1971 découlaient précisément de cette ambition de conquête universelle.
Maududi fait partie des auteurs recommandés par le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) à ceux qui désirent approfondir leur connaissance de l’islam.
Titre original : Bangladesh: un islamiste condamné à mort, 17 morts dans des heurts
Adresse originale : http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/bangladesh-un-islamiste-condamne-a-mort-17-morts-dans-des-heurts_1225644.html
Auteur : Munir Uz Zaman
Référence : L’Express / AFP, 28 février 2012
DACCA – Une figure islamiste de l’opposition au Bangladesh a été condamnée à mort jeudi pour meurtre, viol et persécutions religieuses lors de la lutte pour l’indépendance menée contre le Pakistan en 1971, un verdict qui a provoqué des heurts entre police et manifestants, faisant au moins 17 morts.
Delwar Hossain Sayedee, vice-président du Jamaat-e-Islami, le plus grand parti islamiste du pays, est le deuxième responsable politique condamné à la peine capitale par le très controversé “Tribunal international des crimes” du Bangladesh (ICT), situé à Dacca.
“Il a été condamné à mort, c’est une victoire pour le peuple“, a déclaré le procureur, Syed Haider Ali. L’accusé a été reconnu coupable de huit chefs d’accusation, dont le meurtre, le viol et la conversion forcée d’hindous à l’Islam.
Selon le procureur, le verdict apportera la justice aux personnes qui ont perdu leurs proches aux mains des milices pro-pakistanaises, dont faisaient partie Sayedee et d’autres dirigeants du parti Jamaat.
Dans une cour d’audience bondée et sous haute sécurité, le condamné a protesté contre la décision de justice et affirmé qu’elle était l’oeuvre d'”athées” et de manifestants pro-gouvernement, qui réclament son exécution depuis des semaines.
Dans le centre de Dacca, des groupes ont laissé éclater leur satisfaction. “Ca fait 40 ans que nous attendions cela“, a déclaré un manifestant à Somoy TV.
Le Jamaat-e-Islami a lancé une grève nationale pour réclamer la fin des procédures judiciaires qu’il juge biaisées.
Mais des manifestations ont éclaté après le verdict et des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait au moins 17 morts, selon la police. Un précédent bilan faisait état de 4 morts.
Sur ces 17 victimes, au moins 14 personnes ont été tuées par balles dans plusieurs villes du pays, dont Thakurgaon, Sirajganj et Mithapukur, toutes situées dans le nord.
Des dizaines d’islamistes ont en outre été blessés par balles, dont cinq à Dacca lorsque 10.000 membres supplémentaires de la police ont été envoyés en renfort, ont indiqué des sources policière et médicale.
Le “Tribunal international des crimes” du Bangladesh (ICT), baptisé ainsi en dépit de l’absence de toute implication ou supervision des Nations unies, a été accusé d’avoir été mis en place par le pouvoir pour des motifs politiques, la plupart des personnes jugées appartenant à l’opposition.
Le gouvernement affirme de son côté que ces procès sont nécessaires pour cicatriser les plaies de la guerre d’indépendance.
Début février, le tribunal avait condamné à la prison à perpétuité Abdul Quader Molla, le numéro quatre de ce parti islamiste, une décision qui avait provoqué des heurts et fait 16 morts. Le verdict avait également indigné une autre partie de la population, qui, elle, réclamait la peine de mort.
En janvier, un télé-évangéliste islamiste avait été condamné à la peine capitale pour meurtre et génocide.
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