Une enfant est enveloppée dans un drap de la tête aux pieds tous les jours, sauf le visage et les mains, de peur qu’un homme la trouve attrayante. À l’école, elle apprend qu’elle vaut moins qu’un garçon. Elle n’est pas autorisée à danser ni à nager ou sentir le soleil sur sa peau ou le vent dans ses cheveux. C’est inacceptable, et pourtant c’est accepté lorsque c’est fait au nom de la religion – Maryam Namazie, fondatrice du Conseil des ex-musulmans de Grande-Bretagne
Pour Namazie, il est temps de rejeter l’islam et la charia. Les droits humains sont pour les individus, pas les religions ou les convictions. «Tous les êtres humains sont égaux» ne signifie pas que toutes les croyances soient égales. Les islamistes se décrivent eux-mêmes comme des victimes et les responsables politiques ont acheté cela, leur accordant de multiples accommodements pour les apaiser. Ces concessions se font au détriment des droits des femmes et des fillettes, ce qui est profondément discriminatoire et misogyne.
Traduction de: It’s time to take a stand against Islam and Sharia, interview de Maryam Namazie par Juliette Rix, Times On Line, le 12 mars 2008
Namazie a fondé le Conseil des ex-musulmans en Grande-Bretagne (CEMB) au milieu de l’année dernière. Lundi – dans le cadre des célébrations du centenaire de la Journée internationale de la femme – elle a pris la parole à une conférence sur l’Islam politique et les droits des femmes, et lancé une campagne contre la charia.
Iranienne musulmane de naissance, Namazie, 41 ans, est sympathique et parle doucement. Mais elle n’a pas mâché ses mots. Il faut du courage pour lancer une organisation pour les personnes qui ont rejeté l’islam. Dans la loi islamique, l’apostasie est punissable de mort. Namazie reçoit périodiquement des menaces, habituellement sur son téléphone mobile: «L’un a dit: «Vous allez être décapitée»… je suis allée à la police. Ils ont été très attentifs au début car ils pensaient que cela pourrait être lié aux tentatives d’attentats à la bombe à Glasgow. Mais quand ils se sont rendus compte que ce n’était pas le cas, ils n’ont jamais pris la peine de me contacter de nouveau ».
Se fait-elle du souci pour sa sécurité? «Oui, souvent. Je m’inquiète de savoir si je vais vivre, surtout maintenant que je suis une mère. Si je vois quelqu’un me regardant bizarrement, je me demande. «Pourquoi n’utilise-t-elle pas un pseudonyme?» Ils peuvent découvrir qui tu es de toute façon. Et le point du Conseil des ex-musulmans est de nous lever et d’être comptés». Elle n’aime pas vraiment l’étiquette ex-musulmane et préférerait ne pas définir son identité en termes religieux, mais, dit-elle, c’est comme le «coming out» des gays il y a 30 ans: quelque chose doit devenir public si vous cherchez à briser les tabous. Le CEMB a plus de 100 membres avec des demandes d’information de personnes qui n’osent pas adhérer. «Certains ont des histoires horribles, mais ne les mettent pas sur le site parce qu’ils ont peur».
Le grand-père de Namazie était un mollah et son père a été élevé comme un strict musulman. Ses deux parents (qui vivent actuellement aux États-Unis) restent musulmans. Quand Namazie à informé son père au sujet du lancement du CEMB, elle se souvient de ce qu’il a dit: «Oh non, Grand-père va se retourner dans sa tombe». «Alors je lui ai dit que ce que je fais bénéficie aux musulmans aussi, parce que si vous vivez dans une société laïque, vous pouvez être un Musulman, un Sikh, un chrétien ou un athée et être traité de manière égale». L’opposition de Namazie à la religion d’État est informée par sa propre expérience. Elle avait 12 ans quand la révolution iranienne a été «détournée» par les ayatollahs et que son pays est devenu la République islamique d’Iran.
«Je n’avais jamais porté le voile et je fréquentais une école mixte. Soudain, un homme étrange est apparu dans la cour de récréation. Il était barbu et avait été envoyé pour séparer les sexes – mais nous avons couru en cercles autour de lui». Elle peut encore imaginer, aussi, le visage du «Hezbollah» qui l’a arrêtée dans la rue parce que sa tête était découverte. «J’avais 12 ou 13 ans. C’était vraiment effrayant. Des choses pires encore sont arrivées à d’autres: Il y a eu des attaques et de l’acide a été jeté dans le visage des femmes, et il y avait des exécutions à la télévision tous les jours», dit-elle. Ensuite, son école a été fermée «pour islamisation».
Namazie et sa mère sont parties pour l’Inde. Elles vivaient dans un B & B à Delhi et Namazie a fréquenté la British School, tandis que son père et sa sœur de trois ans sont restés à Téhéran. C’était censé être une mesure temporaire, mais bientôt son père – un journaliste – a décidé qu’ils devaient tous quitter. La famille a passé une année à Bournemouth avant de voyager aux États-Unis où, quand Namazie avait 17 ans, ils ont obtenu le statut de résidents.
À l’université, elle a joint le Programme de développement des Nations Unies et s’est rendue travailler avec des réfugiés éthiopiens au Soudan. «Six mois après mon arrivée, le Soudan est devenu un État islamique. Je me disais que ça me suit partout!» Comme d’autres, Namazie a commencé une organisation non officielle des droits de l’homme, recueillant des informations sur le gouvernement.
«Les services de sécurité soudanais m’ont appelée pour un interrogatoire. Je n’étais pas très respectueuse et le gars de l’ONU qui était venu avec moi a dit: Pas étonnant que vos parents vous aient amenée hors de l’Iran. Le mec soudanais m’a menacée en disant: tu ne sais pas ce qu’il adviendra de toi. Tu pourrais avoir un accident de moto ou quelque chose ». L’ONU l’a mise sur un avion et retournée à la maison.
Ce fut un point tournant, la transformant de musulmane non pratiquante en athée. Deux décennies plus tard, elle consacre sa vie à s’opposer au pouvoir religieux. Elle s’occupe de l’organisation de la première conférence internationale des ex-musulmans, qui se tiendra à Londres le 10 octobre. Et elle est sur le point de lancer une campagne «no sharia».
Elle doit avoir été choquée, je vous suggère, lorsque l’Archevêque de Cantorbéry a dit que l’introduction de certains éléments de la charia en Grande-Bretagne était inévitable. Non, dit-elle, elle n’a même pas été surprise. «C’était tout à fait habile, mais il ne s’attendait pas à la réaction qu’il a reçue. Il s’agissait vraiment d’une attaque contre la laïcité. Dans un sens, c’est à son avantage s’il existe des écoles musulmanes et la charia. Ça rend moins probable que quiconque s’opposera aux écoles chrétiennes et à la place privilégiée de la religion dans la société».
Elle est inflexible, cependant, qu’aucune forme de la charia ne devrait être autorisée ici. «C’est fondamentalement discriminatoire et misogyne», dit-elle et elle rejette l’idée que les gens seront en mesure de choisir entre la charia et la juridiction civile. Les femmes pourraient être poussées devant un tribunal, dit-elle. «Ceci toucherait les personnes qui ont besoin de la protection de la loi britannique plus que quiconque».
Elle pense que nous sommes confus sur la signification des droits de l’homme. «Les droits sont pour les individus, pas pour les religions ou les convictions. Tout être humain est égal ne signifie pas que toutes les croyances sont égales.» «Les islamistes se décrivent eux-mêmes comme des victimes», dit-elle, et les responsables politiques ont acheté cela. Namazie dit que le Conseil musulman de Grande-Bretagne ne devrait pas être considéré comme représentatif des musulmans britanniques – mais elle serait néanmoins heureuse d’avoir l’occasion de débattre avec eux. «Les ex-musulmans sont dans une bonne position pour contester l’islam politique», dit-elle. «Nous ne devons pas laisser les petites filles ou toute autre personne perdre leurs droits humains. Nous ne pouvons pas tolérer l’intolérable, pour quelle que raison que ce soit – y compris la religion».
Voir aussi:
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