Les deux autorités islamiques opposées au jeu d’échecs qui sont mentionnées dans cet article ont un lien avec le Canada :
- LE GRAND MUFTI D’ARABIE SAOUDITE ABDULAZIZ AL-SHEIKH – C’est ce grand mufti qui vient d’émettre une fatwa contre les échecs en Arabie saoudite. En 2003, il a procédé au lancement des conférences islamistes Reviving the Islamic Spirit (RIS) à Toronto. Le lancement de RIS avait été commandité par la section canadienne de la World Assembly of Muslim Youth, une organisation saoudienne dont le statut charitable a été révoqué par le Canada parce qu’elle finança une organisation liée à Al-Qaïda et aux Taliban. C’est à cette conférence qu’assista personnellement Justin Trudeau en 2012 et à laquelle lui-même (par message vidéo), deux de ses ministres, un secrétaire parlementaire et quatre de ses députés ont participé en décembre 2015.
- L’AYATOLLAH IRAKIEN ALI SISTANI – L’article du Point reproduit plus bas rapporte que dès 2005, l’ayatollah Sistani a interdit le jeu d’échecs «en toutes circonstances» en Irak. En 2006, The Gazette a rapporté que cet ayatollah enjoignait les musulmans vivant en territoire non-musulman d’obéir aux lois locales «en autant qu’elles ne contredisent pas la charia». L’ayatollah Sistani a également publié une fatwa encourageant ses partisans de tuer les homosexuels «de la pire manière qui soit». Sur une page archivée de son site, l’ayatollah range les non-musulmans (kouffar / kafir) dans la même catégorie que les excréments et les cochons. En 2006, l’imam Sayyed Nabil Abbas du Centre islamique libanais de Montréal s’est présenté comme le représentant au Canada de l’ayatollah irakien Sistani. Après l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, le maire Coderre de Montréal a inclus l’imam Abbas parmi les participants à sa campagne contre «le fanatisme et la violence» !
Point de Bascule (8 juillet 2013) : Rencontre entre la ministre de l’Immigration du Québec Diane de Courcy et le représentant au Canada de l’ayatollah irakien Sistani
Référence : Le Point, 22 janvier 2016
Titre original : Une fatwa lancée contre les échecs en Arabie saoudite / WebArchive – Archive.Today
Selon le grand mufti d’Arabie saoudite, le jeu serait “une perte de temps et d’argent”, à l’origine d’“hostilités entre les joueurs”.
Les échecs interdits par le grand mufti d’Arabie saoudite [Abdulaziz Al-Sheikh]. Comme le rapporte le New York Times / Archive.Today sur son site internet, la plus haute autorité religieuse du royaume saoudien a lancé une fatwa contre le jeu d’échecs, qu’il qualifie d’« oeuvre de Satan », au même titre que l’alcool ou les paris. Les échecs sont « une perte de temps et d’argent, à l’origine de haines et d’hostilités entre les joueurs », a précisé Abdel Aziz al-Cheikh à la télévision alors qu’un grand tournoi se tient ce vendredi à La Mecque.
S’il n’a pas précisé quand la fatwa avait été lancée, le grand mufti d’Arabie saoudite l’a justifiée en s’appuyant sur un verset du Coran interdisant « les stupéfiants, le pari, l’idolâtrie et la divination », explique le quotidien britannique The Guardian / Archive.Today.
Mais les fatwas n’étant pas considérées comme des lois, les échecs ne sont pas interdits en Arabie saoudite, malgré l’annonce du grand mufti, très respecté et écouté dans le royaume. Il ne s’agit en effet que d’une opinion, censée servir d’aide religieuse.
« Stupide »
L’annonce n’a pourtant pas manqué de provoquer l’indignation des joueurs d’échecs. Sur Twitter, un membre de l’Association saoudienne d’échecs, Musa BinThaily, s’est notamment fendu de plusieurs messages pour défendre le jeu, rappelant notamment que « les échecs sont pratiqués depuis des années dans le monde musulman ». Et le président du comité des lois de l’association de publier sur le réseau social une photo de joueurs saoudiens avec un prince des Émirats arabes unis, affirmant que les tournois d’échecs ne cesseraient pas d’être organisés en Arabie saoudite.
Quant à Garry Kasparov, ancien champion du monde d’échecs qui siège désormais au conseil de la Fondation des droits de l’homme à New York, il juge sur son compte Twitter « stupide » la décision de grand mufti d’Arabie saoudite.
Après la révolution islamique de 1979, jouer aux échecs en public était interdit en Iran. Une décision levée neuf ans plus tard par l’ayatollah Rouhollah Khomeini, tant que les joueurs ne pariaient pas d’argent, rappelle The Guardian. En Irak, le jeu a été interdit « en toutes circonstances » en 2005 par le grand ayatollah Ali al-Sistani.
Référence supplémentaire
Point de Bascule : FICHE Arabie saoudite