Ne mentionnez surtout pas la charia… Les pays membres de l’Organisation de la conférence islamique, qui dominent le Conseil des droits de l’homme, s’opposent à toute critique de la religion comme justification de graves violations des droits humains. David Littman témoigne ici qu’il a été interrompu au Conseil des droits de l’homme lorsqu’il a voulu parler des religieux musulmans qui justifient l’excision.
La conférence Durban 2 qui se tiendra à Genève en avril risque de menacer les droits des femmes, l’accent étant mis sur le relativisme culturel au détriment des principes universels. Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières – aujourd’hui directeur de recherches de la Fondation de MSF et professeur associé à l’Institut d’études politiques à Paris, disait, au sujet de l’excision, que «le fait de s’opposer à ces pratiques ne s’inscrit pas dans l’universalité des droits de l’homme».
Des milliers de femmes excisées
Le NHS (ndlr: assurance maladie) va annoncer des opérations de réversibilité de la circoncision féminine, les experts ayant averti que chaque année, plus de 500 jeunes filles britanniques subissent une mutilation de leurs organes génitaux.
Bien qu’elle ait été interdite en 1985, l’excision est encore pratiquée dans les communautés africaines britanniques, parfois sur des fillettes aussi jeunes que 5 ans. La police a été incapable de porter une seule accusation, même si elle soupçonne qu’on fait venir des exciseuses de la Corne de l’Afrique pour pratiquer cette opération.
La publicité paraîtra à compter du mois prochain sur une station de télévision par satellite très regardée par les Somaliens en Grande-Bretagne. L’annonce, en anglais et en somali, montre Albert Juliet, une sage-femme qui pratique l’opération de réversibilité, et garantit la confidentialité pour les victimes de mutilations génitales féminines.
La publicité devrait contribuer à faire chuter la demande pour l’excision des filles, et populariser l’opération de réversion, a déclaré Mme Albert. Des milliers de ces opérations ont été effectuées dans des cliniques spécialisées et des hôpitaux en Grande-Bretagne, et la demande croît lentement.
L’excision, qui est faite pour diverses raisons, telles que les traditions religieuses et culturelles, peut entraîner de graves complications, comme des infections et des problèmes psychologiques. La procédure, essentiellement pratiquée sur des fillettes de 5 à 12 ans, peut aller de la suppression du clitoris à l’élimination de toutes les parties externes du vagin, qui est ensuite cousu.
Une étude réalisée par la Women’s Health, Research and Development (Forward) estime que 66.000 femmes vivant en Angleterre et au Pays de Galles ont été excisées, la plupart avant de quitter leur pays d’origine. La recherche financée par le gouvernement a également constaté que plus de 7000 filles étaient à haut risque de subir des mutilations génitales en Grande-Bretagne.
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Voir aussi:
Féminisme « progressiste » – Des anthropologues exaltent l’excision
Indonésie – Excision parrainée par une Fondation islamique
Morte à 13 ans d’une excision (Égypte)
Égypte : Débat sur l’ablation du clitoris
Suisse – Un premier procès pour excision pratiquée en sol helvétique
Pays-Bas – Un médecin pour une forme légère d’excision