Un rien ébranle la foi des adeptes de la religion d’amour™, de tolérance™ et de paix™.
Deux étudiantes chrétiennes sont accusées de blasphème au Pakistan. Les deux femmes chrétiennes risquent la peine de mort. Comme l’indique une loi de 1985 adoptée pendant la dictature du général Zia ul Haq, article 295-C du code pénal, la condamnation à mort est requise pour le blasphème. Cette loi avait aussi pour ambition de rallier au général les intégristes musulmans.
Deux chrétiennes de la Fatima’s Memorial Hospital de Lahore sont accusées d’avoir profané des versets du Coran suite à l’affichage au sein de cette institution d’une image de Jésus-Christ crucifié. La tradition islamique interdit explicitement de publier des images de Dieu, de Mahomet ou de tous les grands noms de la tradition chrétienne ou juive.
Les deux chrétiennes auraient refusé de retirer l’image à la demande de la direction de l’école d’infirmière. Elle a finalement été détruite par des fondamentalistes arabes.
La répression contre le blasphème est une réalité au Pakistan, un pays connu pour être un consciencieux persécuteur de la liberté d’expression, soucieux de réprimer la moindre déviance sur le plan religieux par l’application de la charia.
Si les deux chrétiennes étaient condamnées, elles pourraient payer de leur vie un acte banal relevant de leur pratique religieuse. Cette affaire rappelle celle de l’universitaire Younus Shaikh, qui a été accusé par des étudiants d’avoir blasphémé en prononçant qu’avant l’apparition de l’islam ni Mahomet ni ses parents n’étaient musulmans. Plutôt que de susciter un débat philosophique entre exégètes, la question sera donc plus facilement tranchée dans un tribunal.
Les deux femmes chrétiennes risquent la peine de mort. Comme l’indique une loi de 1985 adoptée pendant la dictature du général Zia ul Haq, article 295-C du code pénal, la condamnation à mort est requise pour le blasphème. Cette loi avait aussi pour ambition de rallier au général les intégristes musulmans.
Rappelons qu’en avril 1998, un chrétien de 25 ans a été condamné à mort pour s’être exprimé positivement à propos de Salman Rushdie en public, propos assimilés à des insultes contre Mahomet. Un écho international avait été donné à cette condamnation par le suicide d’un évêque quelques jours plus tard, en réaction à la loi contre le blasphème.
Les chrétiens représentent 2% de la population pakistanaise et côtoient d’autres minorités telles que les hindous et les sikhs. L’accusation de blasphème est en fait habilement utilisée dans beaucoup de conflits qui peuvent n’avoir aucune connotation religieuse afin d’obtenir des compensations financières ou des terres. 200 chrétiens auraient été condamnés pour blasphème jusqu’en 1998.
La liberté de croire ou de ne pas croire et de débattre des convictions de l’autre, de celui qui est différent, assure à chacun l’égalité avec ses concitoyens en même qu’elle garantit la stabilité de leur coexistence. La laïcité reste le seul système politique respectant ces deux impératifs. La confusion du religieux et du politique ne peut qu’établir un rapport de domination d’un groupe sur les autres.
Prions pour que Dieu soutienne ces deux chrétiennes.
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